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Cette année et l’année précédentes ont été plutôt riches en très bonnes sorties de jeux avec entre autres Zelda Breath of the Wild, Mario Odyssey ou encore très récemment God of War. Je n’ai pas choisis ces titres par hasard, ce sont des jeux qui ont obtenus des notes maximales sur bon nombre de sites, que ce soit 10/10 ou 20/20, lançant la polémique de savoir si un jeu pouvait décrocher la note maximale, de ce que signifiait la note maximale et de comment un testeur décide de la note. Les tests sont souvent critiqués et débattus sur le critère de cette note finale, parfois c’est même le seul élément que les joueurs regardent alors que le corps de texte est bien plus important, pour des raisons que je vais détailler plus bas. L’année s’annonçant encore bien chargée en terme d’attente de bons jeux avec par exemple Detroit: Become Human et Red Dead Redemption 2 pour ne citer qu’eux en prétendant au jeu de l’année et sans compter les annonces de l’E3 à venir, il me semble bon de faire un petit point explicatif de comment est réalisé un test, du moins de comment je réalise mes tests.

Un test est toujours un savant mélange entre critères objectifs et subjectifs s’entremêlant pour obtenir une sensation globale. Pour cela, je pars sur une trame globale de 5 critères, adaptables en fonction du style de jeu. Ces critères sont les graphismes/la technique, le gameplay, le scénario, la bande son et la durée de vie. On voit donc déjà ici qu’en fonction du style de jeu, ces critères seront adaptés, en effet, même si récemment nous avons eu un mode histoire avec l’aventure d’Alex Hunter, difficile de parler du scénario d’un Fifa ou d’un Top Spin. Mais avoir cette vision globale permet de garder une ligne directrice et une certaine cohérence et homogénéité dans les tests. Je vais donc vous détailler un peu chaque critère et la manière dont ils sont abordés. Sachez que quand je teste un jeu, j’ai toujours un cahier et un stylo à portée de main pour noter toutes mes remarques. Du coup, moins j’écris, meilleur est le jeu car plus immersif.

Les Graphismes et la technique.

Concernant les graphismes c’est un éternel débat. Je suis le premier à dire que les graphismes ne font pas le jeu. Sinon The Order serait un chef d’oeuvre. Cependant, les graphismes sont la première chose qui marque en lançant un jeu. C’est comme quand on rencontre quelqu’un, on a beau dire que ce n’est pas le physique qui compte, c’est faux. La première impression est toujours sur l’apparence, on n’a jamais abordé quelqu’un dans la rue pour son intelligence ou son humour. Ici, c’est pareil, la première impression quand on lance un jeu et parfois même avant lors des trailers se fait sur l’esthétique. Et cela nous amène à notre première confrontation entre objectif et subjectif. Les graphismes sont un critère objectif. Des couleurs qui bavent, des expressions faciales ratées, une distance d’affichage de 2m20, tous ces éléments sont des faits vérifiables par tous et non soumis à un ressenti. Après cela peut ou non impacter l’expérience de chacun et donc avoir plus ou moins d’importance pour le joueur, mais ce sont des faits indiscutables. Tout comme la baisse de framerate, l’apparition de décors au dernier moment et autres soucis techniques. Le point qui lui est subjectif dans ce critère et que les gens confondent souvent avec les graphismes c’est la direction artistique. Ici, tout est question de subjectivité. L’utilisation de cell shading, du pixel art etc, ce sont des choix de développeurs qui peuvent ou non parler au joueur. Citons en vrac Zelda Wind Waker, Sea of Thieves, Undertale qui ont fait des choix de DA plutôt que de se lancer dans la course au photoréalisme. La note issue de ce critère est donc un mix de l’appréciation de la DA par le testeur et de la technique et des problèmes rencontrés.

La bande son.

Si l’on prends les critères par ordre d’apparence en lançant un jeu, à égalité avec les graphismes, il y a la bande son. En effet, j’imagine ne pas être le seul à avoir laissé tourner le menu principal de The Elder Scroll V: Skyrim, ou plus récemment celui de Ni No Kuni II. Ni même le seul à écouter des OST de jeu sur mon téléphone ou en playlist YouTube. Une bonne OST joue énormément sur l’immersion dans le jeu. Certains ont beaucoup critiqué celle de Final Fantasy X-2 par exemple ou celle de Final Fantasy XIII, la jugeant trop K-pop. Ici, c’est un critère purement subjectif. Il est en effet trop rare que la musique soit totalement décalée avec l’action à l’écran pour qu’on puisse parler d’une faute professionnelle comme d’un critère universel. Il revient donc au testeur de donner son avis sur cette bande son. Et cela dépends des jeux. Parfois on retiendra des thèmes mythiques (le thème principal de The legend of Zelda au piano dans Breath of the Wild ou celle du château de Ganon), parfois on finira le jeu sans même y avoir prêté attention, preuve, pour moi que l’OST est adaptée et ne dénote pas.

Le Gameplay.

Très rapidement, on entre dans le vif du sujet avec le gameplay. Ici encore, subjectif et objectif se confrontent. Il faudra en effet faire la différence entre ce qui handicape le gameplay et ce qui ne nous plait pas. Par exemple, un même bouton associé à deux actions différentes qui pourraient se télescoper, comme l’esquive et la mise à couvert. Embêtant quand on veux se mettre a couvert derrière un mur de se retrouver à faire des roulades au milieu d’un groupe d’ennemis. Cependant, ne pas trouver pratique de porter des coups avec les gâchettes relève du ressenti de chacun.

Le scénario.

Le scénario vient ensuite. Sur ce point il est très difficile d’être objectif. Au mieux, on peut juger des incohérences, du rythme auquel celui-ci se déroule mais le reste dépends de la sensibilité et de l’expérience de chacun. Pour prendre un exemple, Far Cry 4 que je n’arrive pas a apprécier car je trouve qu’il est beaucoup trop copié sur Far Cry 3, en moins bon. Cependant pour un joueur qui commence la série avec Far Cry 4, ce scénario pourra être acceptable et il pourra y trouver son bonheur. C’est là que l’expérience du joueur entre en compte, avec un gros passif, certains scénario vont nous paraître prévisibles et redondants. Il faudra donc faire la part entre la prévisibilité et la manière dont c’est raconté. C’est entre autre pour cette raison que je ne considère pas Last of Us comme un chef d’oeuvre. C’est un bon jeu. Tout ce qu’il fait, il le fait bien, mais c’est du déjà vu bien fait. Il manque pour moi l’originalité et la surprise pour en ressortir avec un « Wouahou » au lieu d’un « C’était cool ».

La durée de vie.

Pour finir enfin, la durée de vie. Encore une fois, si à priori cela semble un critère purement objectif (si un jeu dure 8h, il dure 8h), c’est plus compliqué que cela. En effet, quelle est la durée de vie réelle? Celle de la trame principale? Quêtes annexes comprises? le 100 %? Le platine/1000G? Même le temps pour finir la trame principale dépendra de chaque joueur, si celui-ci s’arrête pour regarder les paysages, suivre les papillons etc. Et même si tout le monde passait le même nombre d’heures pour finir le jeu, la durée de vie est subjective. Vaut il mieux un jeu sur lequel on s’amuse pendant 6 à 8h ou un jeu de 30h avec des longueurs? J’entends souvent « 70 euros pour finir le jeu en 3 jours, ça fait mal ». Certes, mais certains jeux m’ont beaucoup plus marqués en 8h que d’autres en 30 heures.

Au vu de tous ces critères et de ces explications, vous comprendrez bien qu’il est assez compliqué non seulement d’avoir une homogénéité dans les tests, mais aussi un point que je n’ai pas abordé, c’est de chiffrer ces critères. Admettons qu’on note sur 20. Faut il que chaque critère ait le même poids? Si oui, ça sous entends que chaque critère vaut 4 points, mais comment estimer que le gameplay vaut 3/4 ou 2/4? Et la différence entre les deux est elle vraiment significative? C’est pourquoi ce système de notation est compliqué et que je disais en introduction que la note n’est pas représentative du jeu, le corps du texte où le testeur explique ses choix et exprime son ressenti est bien plus important. Car il y a un élément qu’il est impossible de chiffrer: le fun de jeu. Un jeu à la technique parfaite mais banale sera-t-il finalement plus intéressant qu’un jeu ayant des soucis techniques mais apportant du fun tout au long de son aventure? Un Saint’s Row au gameplay bancal et à l’histoire abracabrantesque mais au fun permanent ne vaut il pas aussi le coup face à un The Order dont l’histoire et le background sont maîtrisés mais au rythme saccadé et au gameplay restrictif? Parce qu’après tout, c’est ce qu’on recherche tous dans le jeu vidéo, non? D’être diverti et emmené dans un fabuleux voyage?

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