Depuis quelques années déjà les jeux vidéos et le 7ème art deviennent de plus en plus proche. C’est sur cette base que se lance Erica, le jeu de Flavourworks qui se présente comme un thriller interactif. Dans ce jeu vos choix vont influencer l’histoire, son avancée et son dénouement. Mais un « film interactif » une fois manette en main, qu’est ce que cela peut bien donner? C’est ce que nous allons voir dans les lignes qui suivent.
Tout d’abord, nous n’allons pas parler de graphismes dans ce jeu, celui-ci étant fait de décors réels et d’acteurs en chair et en os, on ne peut pas faire plus réaliste. Nous allons surtout nous attacher à voir comment le jeu d’acteur sert ou dessert le jeu et surtout l’immersion que cette méthode donne avec la manette entre les mains. Tout d’abord présentons l’histoire: vous incarnez Erica Mason et on démarre le jeu alors que vous n’êtes qu’une toute jeune enfant. Votre père vous raconte l’histoire de votre mère qui semblait avoir des pouvoirs plus ou moins magiques et qui vous les aurait transmis. Un événement dramatique va survenir lors de votre enfance et nous allons suivre une Erica adulte qui devra replonger dans ces événements du passé afin d’en trouver le dénouement. Au niveau du casting nous avons un peu plus d’une dizaine de personnages qu’Erica côtoie et sur qui ses décisions vont influer. Le jeu des acteurs choisis est relativement crédible, mais par moment on a l’impression que certains surjouent ou se forcent selon les actions. Le côté film interactif est vraiment très présent car les décisions que vous prendrez sont relativement basiques; on ne vous demandera pas de choses poussées pour avancer. Certains choix (la plupart) devront être fait dans un temps imparti, avec bien entendu la possibilité de ne pas choisir (le jeu vous le précisera d’ailleurs au premier choix que vous déciderez de ne pas effecuter); d’autres vous laisserons le temps de méditer car ils ne seront pas chronométrés.
Autant vous le dire tout de suite, la durée de vie sur une seule session de bout en bout du jeu est relativement courte. Comptez entre 1h30 et 2h pour le terminer (grosso modo la durée d’un film). Vous allez me dire oui mais 2 heures de jeu c’est vraiment court même pour un jeu assez abordable (moins de 10€ sur le PlayStation Store), je vous répondrais que le jeu possède une re-jouabilité énorme. Je m’explique, vous aurez des choix à faire tout au long du jeu, et ces choix même s’ils sont relativement basiques, vont diriger l’histoire d’un côté ou de l’autre et selon vos choix cela impactera sur les personnages annexes et sur le déroulé de l’histoire et vous aurez de nombreuses fins différentes à découvrir (que nous vous laisserons le soin de trouver par vous même). Certaines seront relativement simple à débusquer, d’autres nécessiterons certainement d’avoir au préalable pris des notes sur vos sessions précédentes afin de ne pas arriver au résultats déjà trouvés. C’est le plus gros point du jeu, cette re-jouabilité semble réellement poussée à l’extrême, je n’ai pas eu l’occasion de découvrir toutes les fins possibles, mais en gros pour chaque session de jeu effectuée, j’ai réussi à faire en sorte d’arriver systématiquement à une nouvelle fin.
Comme je vous l’ai noté plus haut, les décisions que vous prendrez seront basiques et on aurait aimé avoir des choix qui semblent plus impacter l’histoire et surtout plus nous impliquer en tant que joueur. Dans Erica on a plus l’impression de se poser sur le canapé, de mettre un dvd et de devoir cliquer par moments afin de faire avancer l’histoire. Et c’est ce point là qui est bien dommage, le jeu aurait gagné à avoir de réelles énigmes ou des recherches d’objets à faire afin d’avancer dans le jeu, là on est relativement passif devant la manette ou le smartphone. Car oui vous avez le choix au début du jeu de jouer soit à la manette, soit avec votre smartphone en téléchargeant au préalable l’application officielle du jeu qui peut être téléchargée de façon tout à fait gratuite. Personnellement je vous conseille la seconde solution, le pavé tactile de la manette est vraiment très mal étudié pour le jeu, ce qui est dommage car peu de jeux s’amusent à réellement utiliser le pavé de la DualShock 4 pour sa fonction tactile. Ceci dit même avec le smartphone, certaines actions ne sont pas très fluides, il vous faudra vous y reprendre par moments à 2 ou 3 fois pour réaliser l’action en question (ouvrir un briquet, allumer une lampe à huile par exemple)
Au final que penser de ce Erica? Le jeu sans être mauvais pêche par certains points, que ce soit technique pour le côté tactile très mal pensé et pour le manque de vraie implication du joueur dans l’avancée du jeu, ou alors du côté des acteurs qui sans être mauvais ne sont clairement pas toujours au top dans leur façon d’interpréter telle ou telle scène. Le jeu gagnerais vraiment beaucoup en impliquant de façon plus poussée le joueur via de réelles énigmes qui font avancer l’intrigue et pourquoi pas des objets à trouver afin de pouvoir avancer (un peu à la façon des clés dans Resident Evil par exemple). Le côté scénario et film interactif relèvent un peu le niveau et arriverons à vous tenir jusqu’au bout, d’autant que le doublage est effectué en français intégral, mais est ce que ce sera suffisant pour satisfaire tout le monde, pas sûr…
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