Terra Nil est un jeu qui consiste à changer une terre stérile et sans vie en un écosystème riche et prospère. Transformez des sols morts en prairies fertiles, nettoyez des océans pollués, plantez des forêts luxuriantes et créez un habitat idéal pour les animaux. Ensuite, recyclez vos structures pour effacer toute trace de votre passage. Partez à la reconquête d’un environnement ravagé. Utilisez une écotechnologie avancée pour purifier le sol, créer des prairies, des zones humides, des plages, des forêts tropicales, des fleurs sauvages et bien plus encore… Puis recyclez tout ce que vous avez construit de la manière la plus efficace possible pour laisser derrière vous un environnement intact et prêt à accueillir ses nouveaux habitants, les animaux.
Dans Terra Nil, l’objectif est de restaurer l’équilibre écologique dans quatre régions fortement altérées par la pollution humaine. Cette restauration se déroule à travers trois phases distinctes, chacune exigeant l’accomplissement de conditions spécifiques pour débloquer la suivante, offrant de nouvelles options pour progresser.
Le processus débute invariablement par la revitalisation des niveaux. Durant cette phase initiale, Terra Nil propose des outils pour générer de l’énergie et des structures pour purifier les sols et les eaux contaminées. Une fois une partie significative de la carte libérée, de nouveaux bâtiments et machines permettent de créer des biomes nouveaux, contribuant à restaurer la biodiversité de la planète.
Une fois les conditions vitales rétablies, la phase suivante consiste à rechercher les habitats idéaux pour réintroduire les six espèces indigènes propres à chaque région. Enfin, le processus se termine par un démantèlement méthodique, recyclant toutes les machines utilisées jusqu’alors et abandonnant la zone restaurée à jamais.
Contrairement à d’autres expériences similaires, Terra Nil se distingue par des objectifs clairs et une fin déterminée une fois ces derniers atteints. Contrairement aux écosystèmes complexes à équilibrer indéfiniment, ce jeu offre une dynamique différente : une fois restauré, l’écosystème ne réagit plus que selon les interactions directes du joueur.
Cette approche rappelle davantage un jeu de puzzle que le classique jeu de gestion/stratégie, en raison de ses ressources limitées et de la forte corrélation entre les bâtiments, poussant les joueurs à résoudre des scénarios plutôt qu’à les gérer via des constructions complexes. La construction de la ville reste la partie la moins développée, parfois contraignant les joueurs à trouver des solutions peu élégantes pour contourner les limitations imposées, comme la nécessité de créer des canaux pour recycler des structures hors de portée du drone aquatique, alors que d’autres drones pourraient être disponibles dans d’autres niveaux.
La complexité d’un niveau dans Terra Nil réside souvent dans sa première phase, où la gestion minutieuse des ressources disponibles est cruciale pour ériger les premiers générateurs électriques et nettoyer le sol pollué. Une fois les premières zones restaurées, les serres deviennent essentielles pour accumuler des « points de nature » afin d’accéder à des fonctionnalités avancées. Ces dernières permettent non seulement d’atteindre des objectifs environnementaux secondaires mais également de déclencher des événements impactant le gameplay, comme la pluie, nettoyant le niveau et offrant des ressources quasi infinies.
Chaque biome impose des demandes secondaires nécessitant des outils spécifiques pour y répondre. Dans Terra Nil, les phases avancées ne signifient pas l’accès à toutes les structures, mais la complexité croissante de la restauration environnementale avec des ressources limitées. Les niveaux sont conçus comme des énigmes environnementales où la créativité pour utiliser judicieusement les outils disponibles est primordiale. Les restrictions imposées ici sont plus contraignantes que dans d’autres productions similaires.
Chaque bâtiment dans Terra Nil joue un rôle spécifique, certains ne pouvant être créés que sur d’autres, et certaines fonctionnalités activées uniquement dans des conditions très spécifiques. L’incapacité de détruire ses propres structures, sauf dans la phase finale de recyclage, peut être limitante, obligeant parfois à des actions drastiques pour trouver des solutions alternatives, comme modifier le paysage ou draguer les fonds marins. Cette approche peut sembler paradoxale dans un jeu prônant la préservation de l’environnement.
L’aspect artistique de Terra Nil occupe indéniablement le devant de la scène. Le jeu, grâce à ses niveaux modestes, à ses interactions simples entre différents systèmes et à ses graphismes lisibles mais non complexes, fonctionne aisément sur des appareils sans carte graphique dédiée, tels que le ThinkPad T14 Gen 1 utilisé pour cette revue, et même sur des appareils mobiles.
Pourtant, cette accessibilité ne diminue en rien l’impact artistique de l’œuvre, regorgeant de détails à découvrir et de moments saisissants, comme la première fois où la neige recouvre les paysages ou lorsque l’aurore boréale illumine le ciel. En survolant une zone, les sons environnementaux captivent l’auditeur, un subterfuge astucieux pour enrichir l’expérience audio lorsque la vie reprend son cours. Ces instants délicats mais puissants témoignent du réveil des processus naturels autorégulateurs. À cet instant, effacer toute trace humaine devient le signal de la régénération complète de la Terre.
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Terra Nil se profile comme une expérience captivante, propulsant les enjeux environnementaux au cœur du jeu vidéo. Malgré sa durée relativement courte - environ 10 heures pour une exploration exhaustive avec une rejouabilité limitée - et quelques lacunes au niveau de l'interface, cette création offre une satisfaction apaisante et épanouissante. Ce jeu invite à restaurer des écosystèmes jadis dévastés par l'activité humaine. Pour certains, cette démarche peut se révéler cathartique, offrant une expérience immersive capable de sensibiliser aux problématiques environnementales. Ces préoccupations, cruciales et sensibles, prennent ici une place prépondérante, soulignant l'importance croissante qu'elles revêtent aujourd'hui.
Yakudark