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South of Midnight, c'est d'abord une ambiance

South of Midnight est un jeu qui sort tout droit de l’esprit des développeurs de chez Compulsion Games. On leur doit notamment les jeux Contrasts et We Happy Few, ce dernier ayant reçu des éloges… contrastés, justement.

Dans ce nouveau titre, nous suivons la jeune Hazel Blood, qui part à la recherche de sa mère, emportée avec sa maison lors d’une gigantesque tempête frappant la ville de Prospero. L’ensemble du jeu met à l’honneur la culture sud-américaine, ce qui se reflète dans les multiples inspirations que le jeu revendique.

La bande sonore, quant à elle, emprunte des sonorités jazzy et s’inspire très largement de la culture musicale des États du Sud, notamment de la Louisiane et du Bayou. Pour ma part, je ne suis pas particulièrement amateur de jazz pur, mais ici, les sonorités s’accordent parfaitement avec l’ambiance que le jeu cherche à retranscrire.

Pour être tout à fait franc, durant toute la durée de l’aventure, une question me trottait en tête : Est-ce que j’aime ce jeu et ce qu’il représente ? Et je dois avouer qu’une fois le jeu terminé – au moment d’écrire ces lignes – je m’interroge encore. C’est, à mon sens, le genre d’œuvre qui demande une seconde lecture pour être pleinement appréciée. Pourtant, on se laisse porter par l’histoire, on a envie d’en découvrir davantage, et surtout, de continuer à avancer.

Hazel, personnage commun, extraordinaire

Tout le récit est centré sur Hazel Blood, une jeune fille tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Elle vit avec sa mère dans une maison sur pilotis, dans la ville de Prospero, et toutes deux se préparent à affronter une nouvelle tempête. Hazel est en désaccord avec sa mère sur certains sujets — comme toute bonne adulescente — et décide d’aller prendre des nouvelles de ses voisins proches avant le départ. C’est à ce moment-là que la demeure familiale est emportée par les eaux.

En tentant de sauver sa mère restée à l’intérieur, notre héroïne va découvrir qu’elle possède des pouvoirs. Hazel est ce que l’on appelle une tisseuse : elle peut retisser des éléments corrompus pour les ramener à leur état normal, et combattre la corruption grâce à des outils magiques. Tout le gameplay s’articule autour d’une mécanique de fils à dénouer, récolter ou recoudre.

Le but d’Hazel, au-delà de retrouver sa mère, sera de retisser la grande tapisserie de la vie : remettre de l’ordre dans son monde, dans la vie de sa famille, de ses proches, et de certaines figures importantes qu’elle croisera sur sa route.

Gameplay basique pour aventure magique

Si South of Midnight ne brille pas, c’est surtout à cause de son gameplay. Extrêmement dirigiste et très attendu, il n’y a rien de vraiment nouveau dans ce que le studio nous propose ici. Après tout, il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, trouver un gameplay qui n’a pas encore été exploré n’est pas une tâche aisée. Le jeu est linéaire : pas d’open world ici — de toute façon, l’univers ne s’y prêterait pas particulièrement — et vous devrez suivre une route prédéfinie. À l’exception de quelques embranchements menant à des secrets ou des améliorations, le tracé reste bien balisé.

Là où le jeu se distingue, c’est par son écriture et par l’histoire qu’il choisit de raconter. Un subtil mélange entre réalité et contes magiques, qui parvient à nous faire croire qu’une telle aventure pourrait réellement exister. On croise une galerie de personnages hauts en couleur : du gros poisson bavard aux monstres gigantesques à affronter, l’univers fourmille de surprises et nous pousse toujours plus loin dans l’aventure.

Le gameplay, comme je le disais, est déjà bien rodé par d’autres titres. Les phases de combat sont totalement prévisibles, chaque affrontement ayant lieu dans une zone bien délimitée — que ce soit face à des monstres classiques ou à un boss. Armée de ses outils magiques, Hazel devra démêler les fils de ses ennemis pour les vaincre.

L’aventure se vit comme un livre. Un narrateur nous conte l’histoire, et chaque chapitre offre un résumé de ce qui vient de se passer tout en amorçant la suite. Techniquement, le jeu adopte un style graphique mêlant cell-shading et stop-motion — un peu à la manière de films d’animation comme Wallace et Gromit. Si ce choix artistique peut surprendre au début (j’ai parfois eu l’impression que le jeu saccadait), il apporte finalement une touche personnelle et très réussie au charme de l’ensemble.

Combats et compétences

Je vais rapidement parler du système de combat, car vous aurez tout de même un bon nombre d’affrontements à gérer, même si ceux-ci restent circonscrits à certaines zones et passages bien définis du jeu. Hazel peut affronter ses ennemis en enchaînant des combos d’attaques. Toutefois, il faudra alterner entre attaques et esquives, sous peine de subir des dégâts. Et évidemment, si Hazel encaisse trop de coups, ce sera la mort et un game over, avec la possibilité de retenter le combat.

Hazel disposera également d’un petit menu d’améliorations, lui permettant — moyennant bouloches (j’y reviendrai dans un instant) — d’acquérir de nouvelles compétences. Les bouloches font office de points de compétence. Vous pourrez en récupérer au fil de votre exploration, en trouvant des amas lumineux disséminés dans les niveaux, ou en démêlant des nœuds obtenus après de gros combats, entre autres.

Hazel pourra aussi apprendre jusqu’à quatre sorts, chacun assigné à une gâchette. Ces sorts lui viendront en aide durant les affrontements, mais chacun possède un temps de récupération. Il faudra donc garder un œil attentif sur leur disponibilité : vouloir lancer un sort indisponible au mauvais moment pourrait bien vous coûter la victoire. Ces capacités sont utiles pour surmonter les combats les plus délicats, mais elles auront aussi une autre fonction : certaines d’entre elles serviront à débloquer de nouvelles voies dans les environnements, et permettront ainsi de progresser dans l’histoire.

NOTRE AVIS

16
20

Difficile de se positionner au départ sur South of Midnight : on se retrouve face à un gameplay déjà vu et revu, avec des phases qui ne diffèrent pas vraiment d’autres jeux du même genre. Pourtant, on est rapidement happé par la direction artistique et la patte unique appliquée à cette aventure.
L’histoire est prenante, les personnages sont attachants, et l’on se laisse envoûter par l’ambiance si particulière de cette représentation du Sud des États-Unis. Avec de belles rencontres hautes en couleur et une bande-son millimétrée, on finit par vouloir poursuivre ce voyage, qui se déroule comme un livre conté sous nos yeux.
Alors, sauterez-vous le pas ? Irez-vous à la rencontre de l’aventure ?

stephtoonz

BONS POINTS

  • Un conte moderne envoutant
  • Un direction artistique soignée
  • Une bande son qui colle parfaitement à l'atmosphère du jeu
  • On s'attache rapidement aux personnages
  • Un excellent doublage VF

MAUVAIS POINTS

  • Un gameplay peu inovant
  • Le bestiaire peu fourni
  • Certains séquences de jeu sont dispensables

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