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Sniper Elite: Resistance – Nouveau sniper, même balles perdues

La Seconde Guerre mondiale, c’est un peu comme le bac à sable des FPS : inépuisable, dramatique et toujours bon pour un énième headshot au ralenti. Rebellion l’a bien compris et continue d’explorer les théâtres du conflit avec son sniper fétiche, Karl Fairburne. Enfin… pas cette fois.

Dans Sniper Elite: Resistance, exit Karl, place au capitaine Harry Hawker. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’action se déroule en parallèle aux événements de Sniper Elite 5, et même un as du tir de précision ne peut pas être à deux endroits à la fois. Rebellion nous sert donc un remplaçant censé être tout aussi affûté, déterminé… et, soyons honnêtes, aussi profond qu’un chargeur vide.

Le changement de protagoniste apporte-t-il un vent de fraîcheur ? Spoiler : pas vraiment. Mais voyons en détail si Hawker fait mouche ou s’il se contente de tirer à blanc.

Sniper Elite: Resistance – Un héros sans histoire pour une mission sans âme

Le changement de protagoniste aurait pu insuffler un peu de fraîcheur à Sniper Elite: Resistance. Mais au final, remplacer Karl Fairburne par le capitaine Harry Hawker revient à changer une lunette 8x pour une 6x : la différence est minime et l’effet global reste le même.

Hawker est l’archétype du soldat infaillible, sans passé, sans conflits intérieurs, mais avec un accent britannique qui semble être la seule véritable nouveauté. Un personnage aussi profond qu’une douille vide, qui se contente d’aligner les nazis avec un professionnalisme mécanique. Et la narration, dans tout ça ? Eh bien… disons qu’elle a pris une balle perdue.

L’histoire aurait pu s’appuyer sur la Résistance française pour tisser une intrigue immersive. Sauf que Marie Renarde et Morris Ahmed, censés incarner cette alliance clandestine, font une apparition aussi furtive qu’un sniper en pleine mission : un coucou au début, un salut à la fin, et entre les deux… le désert narratif. Tout se joue dans des séquences statiques avec une voix off anglaise, sans même la tentative d’un doublage.

Quant au scénario ? Du classique recyclé : les nazis bricolent une super-arme qui pourrait changer le cours de la guerre, et Hawker doit y mettre un terme. Un concept déjà usé jusqu’à la moelle, et qui, autrefois, bénéficiait d’un minimum d’effort narratif (modeste, certes, mais présent). Ici, Resistance n’essaie même plus. On aurait aimé que le jeu prenne exemple sur son sniper et fasse preuve d’un peu plus de précision

Toujours précis, toujours brutal… mais toujours le même ?

Comme un bon vieux fusil de précision, Sniper Elite: Resistance reste fidèle à sa ligne de mire. La campagne, pivot de l’expérience, offre neuf chapitres (dont un épilogue vite expédié) et peut se jouer en solo ou en coop avec un ami. Entre longues séquences d’infiltration et fusillades dans des couloirs déguisés en environnements ouverts, le jeu nous occupe environ huit heures. Rien de révolutionnaire, mais le plaisir du tir de précision est toujours intact.

Kill Cams et gameplay : du neuf avec du vieux

La grande star reste bien sûr la Kill Cam en rayon X, toujours aussi brutale et jouissive. Les tirs longue distance sont un régal à exécuter, mais les combats à moyenne portée restent rigides et approximatifs. Petite nouveauté : les Kill Cams s’étendent désormais aux éliminations rapprochées, avec quelques nouvelles animations de poignardage. Mais là où ça coince, c’est dans les interactions : escalader, ramasser des objets ou ajuster sa position derrière un couvert manque de fluidité. Pire encore, essayer de tirer vers le bas depuis une terrasse ? Impossible. Hawker semble avoir oublié que les snipers visent aussi vers le bas.

Liberté tactique et progression molle

Heureusement, Resistance conserve une structure ouverte où l’on peut choisir ses objectifs et même accomplir quelques tâches secondaires. Mais attention : au début, une simple alerte déclenche un raz-de-marée d’ennemis, et on se fait découper en quelques balles. Heureusement, avec un système de compétences (peu inspiré, soyons honnêtes) permettant d’améliorer la santé et la résistance, on passe rapidement du statut de fragile tireur embusqué à celui de véritable machine de guerre.

Des défis… pas si inspirés

Une nouveauté de cet épisode ? Les défis de la Propagande. On aurait pu espérer des missions secondaires approfondissant l’intrigue. Au lieu de ça, ce sont juste de courts exercices où il faut éliminer un certain nombre d’ennemis dans un temps limité, parfois en étant silencieux, parfois en utilisant uniquement son fusil. Bref, une belle occasion manquée.

Multijoueur et survie : du classique efficace

Les amateurs de compétition seront ravis de retrouver l’invasion de l’Axe, permettant d’entrer dans la partie d’un autre joueur pour lui compliquer la tâche en dirigeant des ennemis contrôlés par l’IA. Heureusement, il est possible de désactiver cette option si vous préférez sniper en paix.

Enfin, le mode Survie reprend la formule éprouvée de la défense contre des vagues d’ennemis, et le multijoueur compétitif accueille jusqu’à seize joueurs avec différents modes classiques : Team Deathmatch (deux ou quatre équipes) et trois autres variantes.

Verdict : viser juste, mais sans prise de risque

Avec Sniper Elite: Resistance, Rebellion continue d’affiner sa formule sans vraiment la renouveler. Les améliorations sont timides, les défauts bien connus persistent, et l’histoire ne cherche même plus à nous impliquer. Mais si tout ce que vous voulez, c’est du sniping viscéral et des Kill Cams toujours plus sadiques, vous trouverez votre compte… sans être surpris.

Un sniper à la vue trouble

Si Sniper Elite: Resistance a su affûter sa formule de gameplay, son moteur graphique, lui, commence sérieusement à accuser le poids des années. La nature multiplateforme du jeu l’empêche d’exploiter des technologies modernes, et ça se voit : textures vieillottes, modélisation des personnages datée (mention spéciale au capitaine Hawker, aussi charismatique qu’un mannequin de cire), et une impression générale de déjà-vu.

Beauté d’un autre temps… et murs invisibles à foison

Heureusement, Rebellion a su capitaliser sur le charme intemporel des châteaux et villages français, offrant quelques panoramas agréables. Mais attention, l’exploration est vite freinée par une quantité indécente de murs invisibles et d’obstacles improbables. Vous pensiez pouvoir sauter par-dessus cette barrière d’un mètre ? Hawker, lui, préfère contourner tout un pâté de maisons.

Les Kill Cams en rayon X, quant à elles, restent l’un des points forts du jeu. La précision chirurgicale avec laquelle elles détaillent l’impact des balles sur l’anatomie humaine est à la fois fascinante et dérangeante… jusqu’au moment où un bug grotesque vient ruiner l’immersion. Côté sonore, la bande-son et les effets audio font le job, mais le doublage de Hawker manque cruellement de panache.

Conclusion : un sniper à bout portant

Visuellement, Sniper Elite: Resistance joue la sécurité avec un moteur vieillissant et un level design parfois frustrant. Les Kill Cams et quelques décors bien choisis sauvent l’ensemble, mais l’absence de vraies avancées techniques commence à peser. Heureusement, les sensations de tir restent solides… et après tout, c’est bien ce qu’on vient chercher, non ?

NOTRE AVIS

12
20

Sniper Elite: Resistance joue la carte du déjà-vu avec un flegme presque insolent. La recette ? Toujours la même : infiltration, headshots au ralenti et le plaisir coupable de voir une balle pulvériser un fémur nazi en rayons X. Mais si le spectacle est intact, la surprise, elle, a déserté le champ de bataille. Rebellion semble avoir adopté une philosophie du “Pourquoi changer une équipe qui campe ?” en livrant un titre qui aligne mécaniquement ses snipers sans chercher à réinventer sa lunette de visée. Aucun bouleversement de gameplay, aucun approfondissement du scénario historique pourtant prometteur : juste un more of the same servi sur un plateau d’acier trempé. Alors oui, son arrivée en fait une cible facile pour les amateurs de shooter tactique, mais après tant d'années, on aurait pu espérer une véritable évolution. Peut-être pour le prochain front ? En attendant, tirez-en vos propres conclusions… à travers une lunette 8x.

Yakudark

BONS POINTS

  • Le tireur retourne toujours une grande satisfaction
  • Certains scénarios sont assez larges et fascinants
  • Cam à rayons X spectaculaires, même pour les éliminations rapprochées

MAUVAIS POINTS

  • Pas de nouveauté flagrante
  • Un compartiment narratif vraiment décevant
  • Techniquement, c'est de longue date

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