République est un jeu d’infiltration épisodique développé par Camouflaj sorti fin 2013 sur mobile et en 2015 sur PC qui a récemment vu le jour sur PlayStation 4 en version complète et remastérisée.
Au travers des 5 épisodes du jeu, vous devrez apporter votre aide à Hope, portant aussi le « nom » de Précal 390-H, une jeune fille détenue dans Métamorphose, un état totalitaire, inconnu de toute personne extérieure au domaine, dirigé par un mystérieux personnage appelé Surveillant, Directeur. Vous incarnez un pirate ayant réussi à pénétrer dans le réseau de surveillance et serez les yeux de Hope, son éclaireur. Lorsque le téléphone sonne et que vous répondez, c’est à cet instant que tout commence et que vous laissez Hope sentir une possibilité d’évasion.
Grâce à un téléphone portable tombé entre les mains de Hope, nous nous retrouvons dans sa chambre (ou plutôt « cellule aménagée ») où elle nous supplie de lui venir en aide quelques secondes avant l’arrivée de Mireille et d’un Prizrak nommé Cooper. – Prizrak est le terme utilisé pour nommer les gardiens de Métamorphose – Selon Mireille, Hope a commis l’horrible faute de lire un manifeste corrompu, et doit être « recalibrée ». Hope est alors transférée en cellule de post-recalibrage et c’est ici que vos talents de hacker entrent en jeu. On ouvre la porte de sa cellule et l’aventure commence. Cooper, apparemment corrompu, vous offrira son aide de temps en temps en s’adressant directement à vous, offrant au jeu une forme de didacticiel.
Pour ceux qui connaissent la DualShock sur le bout des doigts, les contrôles en vue OMNI devraient être assimilés relativement vite, quant aux novices, les déplacements de caméra en caméra prendront un peu plus de temps, mais cela ne devrait normalement pas poser problème puisque le temps est figé lors du passage en vue OMNI. La vue OMNI est un logiciel à votre disposition vous permettant, en plus de pouvoir jouer l’éclaireur en passant de caméra en caméra, de verrouiller et déverrouiller les portes, pirater des boîtes contenant des armes non létale (gaz au poivre, Tazer) qui s’avéreront plus que précieuses, recueillir des données, mais aussi de vendre ces dernières auprès du Courtier en données. Et étrangement, c’est dans les salles de détention que les ventes se passent et c’est aussi là que vous finirez si jamais un Prizrak met la main sur Hope. Au passage, il confisquera également votre équipement qu’il sera possible de récupérer en faisant les poches de celui qui vous a capturé.
Vendre ces données vous donnera la possibilité d’acheter des capacités pour cette vue OMNI telles que lire des mails, écouter les conversations téléphoniques, et d’autres plus utiles afin d’aider Hope au cœur de son infiltration comme lancer une diversion à partir d’une alarme ou même d’une simple machine à café, prédire les déplacements des Prizrak, brouiller leurs communications ou encore révéler leur présence à travers les murs. Lorsque l’on démarre le jeu, on dispose de la version 0.5 du logiciel OMNI, qu’il sera possible d’améliorer au cours des épisodes puisque toutes les portes et boîtes à pirater ne disposent pas du même niveau d’habilitation. Cependant, certaines actions en vue OMNI nécessitent une charge spéciale, indiquée par la batterie du coin supérieur droit de l’écran, afin d’être effectuées et bien évidemment, la batterie ne se recharge pas au fil du temps. Celle-ci se recharge de trois manières : soit par un chargeur se trouvant dans une salle de détention ; soit en utilisant une batterie préalablement récupérée ; soit en siphonnant l’énergie (après avoir débloqué la compétence nécessaire).
Chaque donnée que vous trouverez aura plus ou moins d’importance relative au scénario du jeu et il en va de même pour les cassettes audio disséminées un peu partout par Zager. Trouvez-les, écoutez-les et vous en saurez davantage sur ce rebelle. Côté collectibles, Camouflaj n’y a pas été de mains mortes. Entre les cassettes de Zager, les disquettes de jeux vidéo (appartenant à Cooper) et une dizaine de livres proscrits à récupérer dans chaque épisode, vous aurez une bonne raison d’explorer chaque pièce de Métamorphose. Tout au long du jeu, l’évolution se fait dans un cadre sombre, terminant chaque épisode brutalement et qui, à chaque fois, m’a fait me dire « Il me faut la suite ! ». Le scénario est captivant, il tient en haleine tout le long et le changement total de décors lors de l’épisode 4 – dans un cimetière, bien plus sombre et plus oppressant – conforte l’ambiance pesante du titre.
Et cette fois-ci pour nous guider dans notre rôle de hacker, il ne sera plus question de Cooper mais d’un interlocuteur inconnu qui tournera toutes ses phrases en vers. Si le jeu ne tournait qu’autour du hacker que l’on incarne, il finirait par rapidement être lassant. Or, en plus de jouer l’éclaireur pour Hope, il faut aussi contrôler les déplacements de l’héroïne, résoudre des puzzles et des énigmes, et faire des choix. Et comme si tous les collectibles cités plus haut ne suffisaient pas, s’ajoutent à la liste les boîtes de Petri et les courtes vidéos à regarder sur les écrans mis en évidence aux quatre coins du cimetière. Mais si vous cherchez des réponses aux nombreuses questions que vous serez amenés à vous poser tout le long du jeu, ne passez pas à côté de ces objets.
République est un jeu au concept original avec un scénario entraînant ni trop long, ni pas assez (comptez une à deux heures par épisode) et des énigmes à la portée de tous. Les graphismes sont beaux et on sent un réel travail sur cette version remastérisée. On s’attache facilement à Hope et à la complicité qui se forme au fil des épisodes puisqu’elle s’adresse directement à nous. Autant dire que l’on représente tout pour la jeune fille, son dernier espoir vers la liberté, un monde qu’elle ignore totalement. Malgré les gros freeze lors de certains changements de caméra qui coupent fortement le rythme, le jeu reste relativement fluide et les développeurs, qui ont brillamment laissé leurs empreintes dans tous les mails du jeu, ont mis le paquet sur la complexité de l’histoire où aucun détail n’est présent par hasard. Malheureusement, l’IA peu évoluée n’offre pas de véritable difficulté au jeu, le rendant presque trop facile pour les joueurs maîtrisant le domaine de l’infiltration à la Splinter Cell ou Hitman, mais permet cependant, aux nouveaux arrivants dans le genre d’assimiler les bases.
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