N’ayant pas regardé d’épisodes de Pokemon depuis Celebi, n’ayant pas fini Pokemon Soleil, n’ayant même pas été jusqu’à la première arène de Let’s Go Evoli (Pikachu c’est trop mainstream) et ayant arrêté Pokemon Go aux alentours de 2017, voilà dans quel état d’esprit j’abordais Pokemon épée et bouclier. A noter que j’ai choisit la version épée pour Palarticho. N’étant donc pas forcément en terrain favorable, Pokemon version Switch est donc rentré dans ma console pour passer le crash test. Qu’en est-il ressorti?
Comme annoncé en introduction, je n’ai pas vraiment joué à un jeu Pokemon depuis Soleil, et encore, on pourrait remonter jusqu’à rouge feu ou même Diamant/saphir. Premier constat: je ne suis absolument pas dépaysé. Si le héros change légèrement et est customisable, j’ai l’impression de rejouer à n’importe quel autre jeu Pokemon. Votre ami et rival Nabil vient vous chercher chez votre mère (d’ailleurs il n’y a toujours qu’une seule chambre et la cuisine ouverte sur le salon) pour vous emmener vers un PNJ qui vous propose l’un des trois starters. Comme toujours, ceux-ci sont des trois types principaux: feu, plante et eau. Une fois choisit le votre, votre rival prends l’un des deux Pokemon restants et vous défie. Vous aller ensuite avancer un peu pour rencontrer un professeur qui va vous remettre le Pokedex (bon ok, ici c’est sa petite fille) et deux, trois pas dans les hautes herbes vous permettront de débloquer les Pokeball et les potions. N’y voyez pas de mauvais esprit, je grossis volontairement les traits et suis bien conscient qu’un tel didacticiel est nécessaire pour accueillir les nouveaux venus, mais le message est là, la formule est toujours la même, sous la même forme.
Une fois ce tutoriel passé, on vous introduit les nouveautés de l’histoire de cet opus. En effet, vous allez devoir affronter des champions d’arènes pour avoir accès à la ligue… Ah non, ça aussi c’est du classique, la nouveauté ici, c’est qu’au fur et à mesure de votre aventure, vous allez aider Sonya dans son enquête sur les phénomènes de nuit noire et de Pokemon Dynamaxé. Pour la faire courte, l’histoire raconte que dans des temps anciens, un tourbillon noir est apparu dans le ciel et aurait donné la possibilité aux Pokemon de se dynamaxer, c’est à dire de devenir géant. Cela à-t-il un rapport avec le mystérieux Pokemon que vous avez croisé dans la forêt? Peut-être…
Vous l’aurez compris, ce n’est pas dans sa structure que Pokemon épée/bouclier va se démarquer. J’aurais tendance à dire que ce n’est pas non plus dans son système de capture qui revient au base des premiers opus, à savoir de devoir affaiblir le Pokemon avant de lui envoyer une Pokeball, mais ça, c’est plutôt un point positif par rapport au système de capture de Let’s Go Evoli/Pikachu. Parlons donc rapidement du système de capture. Cette dernière ne se fait plus uniquement dans les hautes herbes et est beaucoup moins soumise à l’aléatoire. En effet, hormis certains combats symbolisés par un « ! », tous les Pokemon apparaissent sur la map. Fini de tourner pendant 20 minutes dans les hautes herbes pour tomber sur un 63 eme Chrysacier. De même, la chasse Pokemon évolue. En effet, jusque là, il était impossible de rencontrer des Pokemon sauvages trop puissants pour vous, cela est désormais le cas. En effet, vous avez même désormais un cap de niveau pour la capture des Pokemon. Pour lever ce cap, vous devrez gagner des badges d’arène qui vous débloqueront de nouvelles tranches de captures.
Ce phénomène est surtout remarquable dans les Terres sauvages, nouveauté de cet opus épée/bouclier. En effet, le jeu possède toujours la structure classique des villes comprenant arènes, magasins et Pokecentre, les routes très linéaires les reliant, peuplées de dresseurs prêts à en découdre, mais il possède désormais des zones ouvertes appelées Terres Sauvages, assimilables au Poke-parc des premiers opus où vous effectuiez vos safaris. Or l’histoire principale qui se boucle en 15-20h, ce sera ici le principal intérêt du jeu et la partie la plus chronophage pour ceux souhaitant remplir leur Pokedex. Profitons-en pour souligner que seuls 400 des 900 Pokemons répartis sur les 8G sont disponibles (pour le moment?) sur cet opus.
Parlons donc des Terres Sauvages. Ce sont d’immenses zones ouvertes sur lesquelles vous pourrez vous balader pour capturer des Pokemon. Ces dernières sont soumises aux conditions météo qui influent à la fois sur les combats mais aussi sur les Pokemon présents. En effet, le soleil au zenith renforcera les attaques de feu, tandis que la neige infligera des dégâts à la fin de chaque tour à tous les Pokemon d’un type autre que Glace. Vous ferez donc de longues séances de farming dans ces espaces boisés et pourrez en profiter pour récolter des baies sur les arbres à baies. En effet, en les secouant, vous ferez tomber des baies, mais ne soyez pas trop gourmand sinon vous ferez tomber un Pokemon et les autres Pokemon sauvages profiteront de votre combat pour vous piquer les baies tombées au sol. Pour éviter les allers-retours incessants vers les Pokecentre lors de vos chasses, le jeu propose d’avoir accès à vos boites PC à n’importe quel moment pour pouvoir récupérer des Pokemon frais et dispo, ou le Poke-camping. Ce dernier consiste à planter votre tente et partager un moment de détente avec vos Pokemon. Vous pourrez leur parler, jouer avec eux mais surtout, à l’instar de Noctis et ses potes, vous aurez la possibilité de cuisiner des currys divers et variés. Pour cela, il vous faudra mélanger des baies ainsi que des ingrédients que vous aurez récupérés ou achetés. Selon votre talent ou votre chance, vous pourrez donner de l’XP à vos Pokemon ou leur restaurer plus ou moins de PV ou de PC. En plus de remplir votre Curry-dex, cela vous permettra de prolonger vos sorties dans les Terres sauvages sans avoir à retourner en ville. Notez cependant que vos déplacements sont facilités par les voyages rapides et la bicyclette disponibles dès le début de l’aventure.
Cela nous permet de faire un aparté sur l’un des gros points noirs du jeu: son absence totale de difficulté. Si l’on enlève les Pokemon bien au dessus de votre niveau dans les Terres sauvages, le jeu ne vous opposera aucune résistance et tout est fait pour vous simplifier la tâche. Outre le camping, les voyages rapides ou la bicyclette déjà abordés, le jeu vous donne aussi de base la canne à pêche, l’accès au boite PC de n’importe où, le multi exp (en effet tous les Pokemon de votre équipe gagnent de l’XP même sans participer au combat). Il est même possible d‘envoyer vos Pokemon inactifs en mission pour les faire lvl up. Plus besoin de s’embêter avec Magicarpe ou Chrysacier (oui j’ai de la rancœur contre Chrysacier!!!). De même, de nombreux PNJ itinérants seront sur votre chemin pour vous proposer des soins avant et après les endroits un peu « délicats ». Notez aussi qu’après avoir rencontré un Pokemon, le jeu vous indiquera automatiquement l’efficacité de chaque attaque contre ce Pokemon lors des combats. Même les dégâts éventuels reçus par votre Pokemon lors des raids Dynamax sont effacés à la fin de celui-ci.
C’est donc l’occasion de parler des raids dynamax, vous pourrez y accéder à partir des Terres Sauvages, les portails vers ces combats étant représentés par des puits d’où s’échappe un faisceau de lumière rouge. L’intensité de ce faisceau représente la quantité de Watts que vous récupérerez. Ces Watts sont une monnaie alternative que vous pourrez utiliser auprès des autres dresseurs dans les Terres Sauvages ou bien auprès de marchands spéciaux vendant des objets plus rares. En sélectionnant ces puits, ou autel, vous aurez donc accès à des raids pour 4 dresseurs, soit en ligne, soit en solo avec 3 IA contre un Pokemon dynamaxé. Le Pokemon possède la capacité de rester ainsi pendant tout le combat, alors que vous êtes limité à trois tours. Le combat prends fin si votre team subit 4 KO, si vous dépassez 10 tours ou bien lorsque vous battez le Pokemon adverse. A l’issu du combat, le jeu vous propose de lancer une Pokeball pour tenter de capturer le Pokemon. C’est ici une occasion de capturer de puissants Pokemon (et parait il des Pokemon issu de la version que vous ne possédez pas, mais je n’ai pas eu le cas personnellement) mais aussi de faire la rançon d’un grand nombre d’objets très utiles comme des Poke-Bonbon, de la poussière de vœu qui permet d’activer les puits et bien d’autres encore.
Ouverture à un public plus large et l’aspect réseau oblige, Pokemon épée/bouclier propose un aspect personnalisation très complet, que ce soit avec les coiffeurs présents dans chaque ville, ou bien avec les magasins de vêtements. Ces derniers coûtent excessivement cher mais vous permettent de personnaliser votre personnage et changent l’apparence de celui-ci sur votre carte de ligue que vous pourrez échanger en ligne et collectionner. Vous pourrez aussi personnaliser l’uniforme que vous porterez dans les arènes. D’ailleurs, lors des affrontements avec les champions, vous passerez par une phase de mini-jeu pour vous donner accès au combat pour le badge, petite bouffée d’oxygène au milieu de tout ce classicisme. Les champions d’arène, d’ailleurs sont plutôt sympathiques et proposent un visuel unique et varié, chacun ayant son propre univers et sa personnalité.
Techniquement, on ne va pas se mentir, c’est limité, en retard et loin du niveau de ce que peux proposer la Switch. Les animations sont ratées, la distance d’affichage ridicule, apportant son lot de déboires comme des Pokemon ou des décors qui popent devant vous pendant que vous pédalez. Les environnements sont plutôt cools, mais les arrières plans sont ternes, pire, leur nombre limités apportent parfois un décalage entre l’environnement et l’arrière plan de combat. Passant après un excellent Luigi’s Mansion 3, on ne peut que se dire que ce n’est pas une limitation de la console, mais des développeurs. Heureusement, l’ambiance Pokemon est toujours là pour sauver la mise et l’OST reste de très bonne facture, dans la lignée des opus précédents.
Nous ressortant une nouvelle fois la même formule, Pokemon épée/bouclier et Gamefreak peine à convaincre. Le peu de nouveauté est anecdotique (Poke-camping, mission d’arène…) et la redondance de la formule se fait sentir après 23 ans de jeux. Une nouvelle région, une nouvelle team ennemie et un nouveau rival ne suffisent pas à renouveler l’intérêt du jeu et on se retrouve face à une énième itération d’un jeu Pokemon. Du grand classique qui ne déroutera pas les fans et qui peux quand même attirer de nouveaux dresseurs.
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