Si Disgaea est connu pour son gameplay stratégique barré et son empilement absurde de mécaniques, Phantom Brave joue dans une autre cour. Ici, point de grilles rigides ni de combats dignes d’un anime sous acide : The Lost Hero conserve la complexité de son prédécesseur tout en proposant un système plus libre, où chaque déplacement et action doivent être mûrement réfléchis. Mais avec cette profondeur vient une certaine rigidité… et des performances techniques.
Un gameplay aussi riche que chaotique
La grande particularité de Phantom Brave réside dans son système de confinement des fantômes. Marona, seule humaine jouable, doit invoquer ses alliés en les liant à des objets présents sur le champ de bataille – rochers, pots, armes, tout est bon à posséder. Chaque fantôme matérialisé hérite ainsi des caractéristiques de son support, et ne peut rester actif qu’un nombre limité de tours. Résultat : il faut constamment jongler entre les unités, anticiper leur disparition et optimiser chaque invocation pour ne pas se retrouver à court d’alliés à un moment critique.
Cette dynamique confère au titre une profondeur stratégique impressionnante, renforcée par l’absence de grille de déplacement. Contrairement à Disgaea, où chaque case est une certitude, ici, on évolue librement sur le terrain en tenant compte des reliefs, des obstacles et des distances réelles. Ajoutez à cela la possibilité de ramasser et jeter des objets (et même des ennemis) hors du champ de bataille pour s’octroyer des avantages tactiques, et vous obtenez un système aussi grisant que déroutant pour les non-initiés.
Un apprentissage exigeant, mais une accessibilité surprenante
La première prise en main est un brin laborieuse. L’interface n’est pas des plus intuitives et la quantité d’informations à assimiler est colossale. Heureusement, The Lost Hero introduit ses mécaniques progressivement et permet même aux joueurs les moins rigoureux d’arriver au bout de l’aventure sans forcément optimiser chaque détail. Vous pouvez très bien avancer en récupérant simplement les armes trouvées sur les ennemis et en les équipant aux fantômes sans passer des heures à les fusionner ou à maximiser leurs statistiques.
Les vétérans de Disgaea retrouveront cependant tout ce qui fait le charme des productions Nippon Ichi : personnalisation d’équipe poussée, mécaniques empilées jusqu’à l’absurde, et un contenu post-game colossal avec des missions et des personnages supplémentaires pour pousser les chiffres toujours plus loin.
Verdict : un tactical brillant, mais maladroitement porté
Phantom Brave: The Lost Hero est une suite fidèle, qui modernise légèrement un concept toujours aussi original. Son gameplay riche et stratégique ravira les amateurs du genre, même si sa prise en main exige un peu de patience. Malheureusement, il semblerait que dans la communauté Switch, des soucis techniques viennent ternir l’expérience, rendant l’aventure parfois frustrante. Si vous aimez les RPG tactiques exigeants et que vous avez la possibilité d’y jouer ailleurs que sur la console hybride de Nintendo, foncez. Sinon, attendez un patch avant d’embarquer pour cette aventure fantomatique.
Nippon Ichi Software décide enfin de sortir Phantom Brave de l’ombre après deux décennies de domination Disgaea. Et franchement, il était temps. Moins loufoque mais tout aussi riche, ce tactical RPG revient avec son gameplay atypique et une nouvelle mécanique de confinement qui pousse la réflexion stratégique encore plus loin. Si vous avez déjà touché à l’original de 2004, vous ne serez pas dépaysé : la formule reste la même, mais avec quelques ajustements bien sentis. Le confinement, qui permet d’invoquer des esprits dans divers objets du décor, impose maintenant des contraintes plus strictes, rendant chaque décision encore plus déterminante. À cela s’ajoute une panoplie d’anciennes et nouvelles mécaniques qui permettent une personnalisation toujours aussi jouissive. Là où Phantom Brave se démarque de son cousin Disgaea, c’est par son équilibre. Moins dans l’excès, plus dans la finesse, il offre un gameplay stratégique maîtrisé et une narration soignée, accessible même aux nouveaux venus. Phantom Brave: The Lost Hero fait honneur à son héritage tout en apportant de quoi renouveler l’intérêt des vétérans et séduire les novices. Plus tactique, toujours aussi personnalisable et mieux équilibré que jamais, il prouve que Disgaea n’est pas le seul roi du tactical chez NIS.
Yakudark