Woohoo… un autre Need for Speed… Vous aussi vous avez eu ce type de réaction quand NFS Heat a été annoncé ? A vrai dire c’est presque logique vu la qualité des derniers épisodes, tous pondu par Ghost Games, promettant à chaque fois un retour aux sources (Underground). Jusqu’à maintenant la promesse n’était pas vraiment tenue et Heat semble suivre la voie de ses ainés…
La première heure de jeu est proprement insupportable, il faut être clair là-dessus. Le jeu vous lance à Palm City, ville ayant deux visages pour un pilote. Le jour, ce dernier réalise des courses officielles, la nuit il se réunit clandestinement pour des runs pied au plancher quitte à générer la terreur dans les rues.
Le problème est tellement présent que la police, sous la coupe du lieutenant Franck Mercer, décide de hausser le ton en musclant sévèrement ses interventions et son équipement. C’est ce qui se passe pour le pilote d’introduction du jeu qui se retrouve à deux doigts de subir une bavure policière après avoir échappé in extremis de sa voiture, coulant au fond de fleuve…
Si le pitch est forcément secondaire dans ce type de jeu (heureusement…) il est ici tellement mal fait que cela devient gênant à chaque fois qu’il y a une cinématique. D’une part parce que les stéréotypes y sont exacerbés, d’autre part parce que, ici les flics sont clairement les méchants de l’histoire (morale discutable).
Enfin, et il faut saluer clairement la partie qualité de EA pour avoir laisser passer ceci, la qualité des doublures françaises. Elles sont pour la plupart sans vie. Aucune motivation ou effort pour fournir quelque chose de crédible, cela rend chaque parlotte au mieux inutile au pire ridicule. Le meilleur exemple est lorsque vous faites une course en duo ou votre partenaire vous dit « je suis derrière toi ! » alors qu’il est huitième sur huit… Ou encore Kenny le « gros dur » des Speed Boys qui vous annonce qu’il déteste perdre, à 500 mètres de la ligne d’arrivée de manière franchement risible (grosse voix).
La première heure de conduite est à peine mieux. La voiture étant clairement incontrôlable sans vraiment savoir pourquoi.
Lorsque l’on freine (même légèrement), la voiture part en drift, ce qui nous fait trop ralentir. Si on essaye de passer sans freiner, la voiture se met à sous-virer violemment (en gros elle ne tourne pas) sans raison.
Bref, les premières courses sont frustrantes et absolument pas amusantes. Et puis on test le frein à main. Là, bizarrement la voiture se met à réagir correctement et nous permet de larguer nos adversaires.
Ce n’est qu’au début du chapitre 2 que l’on apprend que le frein (gâchette gauche donc) ne sert réellement que pour les courses de drift. Il est dommage que cela ne soit pas dit plus tôt. Une fois cette « subtilité » comprise, on retrouve une maniabilité proche de celle de Payback, avec un penchant pour le sensationnel. Les sensations de vitesses sont rapidement bonnes et à l’instar de Forza Horizon 4, le mobilier urbain et les murets vous auront comme pire ennemi…
Need For Speed Heat propose deux modes de jeu. La conduite de jour, via des courses dites officielles (course, drift, etc..) permettant de remporter de l’argent. Vitale si vous souhaitez acheter du matos pour votre monstre motorisé ou simplement des cosmétiques pour vous la jouer.
Comme les précédents NFS Ghost Games vous propose une personnalisation très poussée, allant jusqu’à modifier la sonorité de l’échappement (explosion, son et retour). Inutile certes mais sympathique pour les fans de tuning. Globalement il est assez simple de modifier son véhicule, même s’il aurait été plus simple de trier les jantes par marques plutôt que les mettre sur une seule ligne (plus de 100 jantes différentes…)
Même chose pour les pièces du véhicule qui reprend le principe de Payback (lui-même pris de The Crew) réparties en 5 catégories (la dernière étant pour se protéger de la police).
Point sympa, très rapidement vous aurez la possibilité de changer de moteur pour un plus puissant. Pratique pour ceux ne voulant pas se séparer de leur voiture fétiche (sans chercher un poil de réalisme bien sur… comme un gros V8 dans une RX-7 !).
L’autre « monnaie » importante du jeu est votre réputation. Cette dernière ne peut qu’augmenter en gagnant des courses de nuit. Gagner en niveau de réputation débloque de nouvelles voitures et de nouveaux accessoires (pneus, pièces moteurs, etc). Illégales celles-ci elles vous exposent directement aux représailles policières. Une jauge en forme de flamme au centre haut de votre écran vous donne votre indice de « recherche ».
Plus vous réalisez des courses ou des actions répréhensibles (radar, panneau, etc…) plus cette jauge s’incrémente, augmentant les risques d’être prise en chasse. La police peut également vous poursuivre en pleine course et continuer une fois celle-ci remportée (classique). Si la police ne servait pas à grand-chose dans Payback, dans Heat elle est se rapproche plus d’un T-800. Dès l’indice 2 ils deviennent presque impossible à semer avec un véhicule de départ et leur résistance est digne d’un SUV (alors que ce n’est qu’une Dodge Charger…)
Vous l’aurez compris la difficulté est très mal dosée et même si on comprend que Ghost Games a souhaité créer une police de type « Nemesis », elle en devient trop vite difficile. A croire que Most Wanted est le seul NFS à avoir trouvé ce parfait équilibre. Surtout que, si vous êtes arrêtés vous perdez TOUS vos points de réputation gagnés !
Dommage car l’ambiance en poursuite n’est pas mauvaise (si on excepte les doublures), et le coté Chase HQ ainsi que les takedowns possibles auraient pu être agréable sans cette difficulté bien trop mal dosées.
En résumé ne commencez pas à titiller la police si votre voiture ne dépasse pas les 250km/h …
Techniquement, Need for Speed Heat est plutôt joli mais souffre de pas mal de problèmes. Le plus frustrant est la déconnexion du serveur en pleine course, obligeant de recharger le jeu. Aberrant surtout si vous faites une course en solo, et donc sans réelles interactions avec le coté multi du jeu, sois la possibilité de rejoindre un « Crew » sauvage avec d’autres joueurs, comme le faisait déjà Payback ainsi que le premier Need for Speed de Ghost Games.
Ensuite, et pour une raison que je cherche encore à comprendre, le jeu fait apparaître des véhicules « lambda » au démarrage de course, les voitures subissent une attraction un peu aléatoire et l’IA a toujours cette fâcheuse tendance à tricher allègrement.
Le plus gros problème du jeu est qu’on ne s’amuse jamais vraiment. Les courses en journées sont barbantes mais obligatoire pour acheter d’autres caisses et du matos. Celles de nuits sont plus intéressantes mais souvent gâchés par les Terminator-flics ou par une visibilité réduite à cause d’affichages mal placées ou simplement parce qu’il y a trop de choses à l’écran.
Ce qui est presque paradoxale tant Palm City semble dénuée de vie. Oui il y a pleins de choses à faire de jour comme de nuit, mais cela se réduit à casser du panneau, découvrir des tags ou obtenir 3 étoiles sur des radars. Need for Speed Heat est bien trop « robotique » dans son approche de la discipline et trop banal pour sortir du lot. Seuls les fous furieux du jeu prendront vraiment leurs pieds à y jouer. Les autres y joueront une heure, histoire de l’essayer avant de refuser poliment la manette pour faire autre chose.
Je pense qu’il est temps que Ghost Games se remette sérieusement en question car avec Heat il s’approche de plus en plus du jeu de trop. A trop vouloir ressembler à la saga très bankable Fast & Furious on s’emmêle les pinceaux, au point que l’ambiance du jeu, à base de musique latino-techno et de moment singeant la famille Toretto ne marche pas. Même si chapitre après chapitre d’autres activités sont disponibles (comme d’autres collectibles d’ailleurs) le jeu se répète trop pour motiver les foules.
Need for Speed Heat n’est pas mauvais, il n’est simplement pas intéressant à l’aube de 2020.
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