Ubisoft a bien compris que depuis le 3ième Opus, cette petite licence est devenue incontournable, Far Cry 4 a confirmé ce statut et c’est en slip de peau de loup que nous accueillons ce nouvel opus.
Far Cry Primal vous met dans la peau d’un Wenja nommé Takkar, qui avec son frère et d’autres de sa tribu recherchent une contrée plus accueillante où d’autres membres de son peuple vivraient. Lors d’une chasse au Mammouth afin de récupérer de la viande, ils se font attaquer par un Tigre à dents de sabres et sont décimés. Takkar ne doit sa survie que via le sacrifice de son frère, blessé et seul notre homme préhistorique doit trouver rapidement de quoi se soigner et un abri pour passer la nuit. A l’orée d’une grotte, Takkar allume un feu et découvre la trace de Wenja dans les environs et décide de pénétrer à l’intérieur afin de les retrouver.
La première chose qui frappe lorsque l’on joue à Far Cry Primal est la richesse de l’environnement, le monde est verdoyant, lumineux et sauvage. On se sent tout petit et le moindre bruit d’animaux ou de bruissement de feuille peut être synonyme de danger. La nuit, le monde devient encore plus agressif, plus dangereux. On se raccroche à notre pauvre gourdin enflammé comme si c’était une barrière protectrice contre tous les monstres nocturnes.
Une fois le didacticiel achevé, Sayla vous demande de retrouver tous les Wenjas dissimulés dans la vallée à cause des Udam, tribus violentes de cannibales qui détruisent systématiquement la moindre habitation du peuple de Takkar. Votre objectif est double, retrouvez votre peuple mais également développer et protéger votre nouveau village.
La licence Far Cry est plutôt habitué aux grandes étendues que l’on peut parcourir à bord de différents engins comme le deltaplane, ou le très exotique Tuc-Tuc (pour le 4ième épisode), dans ce nouvel opus, Ubisoft prend le risque de nous obliger à parcourir ce monde sauvage avec nos petits petons (du moins dans les deux premiers tiers du jeu). Le risque est que le monde ouvert devienne ennuyeux à traverser et qu’au final on n’utilise que les déplacements rapides.
Rassurez-vous, ce dernier est très bien conçus avec d’une part des paysages réellement superbes (comme la montagne au nord qui ressemble à des dents), mais également variés. On peut parcourir une jungle luxuriante comme une étendue gelée et couverte de neige (avec une gestion du froid qui vous oblige à vous réchauffer sur l’instant ou de mieux vous équiper). Certains panoramas méritent que l’on s’y attarde quelques secondes. L’autre force est qu’il se passe toujours quelque chose. Outre les classiques événements de Wenja attaqués/capturés par des Udam (ou des animaux), vous devrez faire attention à ce qui se cache dans les hautes herbes. Entre l’attaque éclair du Jaguar ou la puissance brute de l’Ours, vos débuts en tant que chasseur sont douloureux.
La gestion du jour et de la nuit rajoute également un plaisir de jeu ainsi qu’une certaine forme de réalisme. Par exemple en journée il sera rare de croiser des loups, mais vous risquez de tomber sur une meute en visitant une grotte. La nuit au contraire, ces derniers sortent chasser et si vous ne faites pas attention vous serez le gibier ! Au départ seul le feu pourra les tenir à distance, par la suite votre animal de « compagnie » pourra être suffisamment dissuasif.
Far Cry Primal fourmille de petit détails intéressant comme le fait de blesser un animal avec une flèche enflammée, cela provoquera la panique de la créature qui s’enfuira, provoquant un mini incendie dans la forêt. Cette interaction avec le décor peut vous protéger (bruler le sol entre vous et une meute de loup peut être salvateur).
Ubisoft a plus ou moins respecté l’ambiance et la violence de l’époque au travers de la barbarie des Udam mais également du comportement des hommes de l’âge de pierre. Far Cry Primal est cru, brutal et sanglant. Rien n’est caché ou censuré (comme « l’ustensile » utilisé par Wogah pour vous arroser après être tombé dans son piège) ou encore les cadavres partiellement démembrés attachés à des séchoirs dans les camps Udam. Personnellement cela ne me choque absolument pas et je suis presque certains que les développeurs ont fait quelques références au film La Guerre du Feu, mais il faut quand même saluer le courage de l’éditeur dans une époque où tout est sujet à polémique et censure.
En dehors de l’originalité de l’univers, Far Cry Primal reste un Far Cry. Outre la quête principale qui est de pourrir la vie des Udam, vous devrez également faire de nombreuses quêtes secondaires, données par les personnages emblématiques du jeu comme Karoosh le guerrier ou encore Tensay, le chaman fou qui vous fait boire des mixtures dignes du repas du Maharadjah du Temple Maudit (Indiana Jones), mais également de votre tribu qui grossira à chaque fois que vous sauverez des personnages, en les libérant ou simplement en détruisant les avant-postes Udam. Ubisoft oblige, des collectibles seront éparpillés un peu partout avec toujours dans la licence Far Cry, de l’XP ou des points de compétences en récompense.
En parlant de compétences, Far Cry Pirmal est plutôt généreux pour le coup, certaines compétences étant liées au PNJ (les traits de chasseur avec Jayma par exemple). Rapidement Takkar devient un surhomme, permettant d’affronter un ours presque à mains nues au petit déjeuner… Dommage car sur la fin du jeu cela enlève un peu du charme de l’univers. Quelques bugs viennent également gêner le joueur, principalement avec son animal qui se bloque sur un rocher, ou qu’il ne vienne pas vous défendre pendant une attaque, mais cela reste mineur.
Far Cry Primal est un jeu bien conçu, réfléchit avec pleins de bonnes idées. Avec une durée de vie proche des 30 heures pour le finir totalement (cela peut sembler léger), mais contrairement à ses prédécesseurs, plus de durée de vie aurait clairement gâché le plaisir. Son seul et véritable défaut est au final de sortir à peine 2 semaines avant The Division, et ce dernier lui fera injustement de l’ombre…
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