En 2007, la franchise Call of Duty prenait un virage complet avec son 4ème opus en abandonnant la seconde guerre mondiale pour se focaliser sur une guerre moderne et nous sortir trois épisodes de très bonne facture, surement les meilleurs de la série. Après avoir ressorti Modern Warfare avec une refonte graphique en version remastered en 2016, Activision se lance dans le reboot de la saga avec un nouvel épisode nommé sobrement Call of Duty:Modern Warfare. S’annonçant comme le retour au source et le successeur de COD4, le jeu a suscité l’impatience des joueurs. Le jeu est il donc à la hauteur de son illustre ancêtre et donc de ses promesses, ou n’utilise-t-il le nom de son aîné que pour duper le joueur? Éléments de réponses dans ce test d’un joueur qui s’était arrêté à Black Ops 2, par lassitude.
La dream team Modern Warfare 2019
Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par l’aspect multijoueur. Entendons-nous bien, nous testons et jugeons ici le jeu et uniquement le jeu et non pas la communauté. Même s’il est vrai qu’Activision pourrait déployer des patchs et des mesures anti campeurs et contre certains joueurs cancer de la communauté, nous estimons que ce qui doit être jugé, c’est le jeu et non l’utilisation détournée qu’en fait une partie des utilisateurs. Ceci étant dit, on remarque rapidement que ce nouvel opus de Call of Duty a été chercher des inspirations chez les concurrents. En effet, les joueurs de Battlefield verront surement un aspect familier au mode guerre terrestre, mode pensé pour le 32VS32 avec des véhicules. Les maps de ce mode sont assez bien pensées en terme de verticalité mais se résument au final à 3 salles/3 ambiances. Le sol étant la proie au chaos avec les véhicules, tandis que les étages supérieurs permettent l’affrontement des snipers.
A côté de cela, le mode « Lunettes de vision nocturne » propose des variantes des cartes classiques en version de nuit. Si cela peut paraître anecdotique, ce mode est en fait plutôt plaisant et amène de la fraîcheur et une nouvelle façon de jouer assez réaliste. Le mode escarmouche propose plusieurs manches à objectif en équipe, aux côtés duquel on retrouve les modes éliminations confirmée, mêlée générale et domination. Du classique. On regrettera la suppression du mode R&D, remplacée par l’IEM, moins stressant et moins exigeant. Il faudra se pencher sur le mode 2VS2 si vous voulez vraiment de la nouveauté côté multijoueur.
Vous aurez aussi la possibilité de vous orienter vers le mode COOP, qui vous proposera de vous allier à 3 autres joueurs pour remplir des missions à objectifs, remplaçant du mode zombie pour cet opus. Ces 3 missions proposent actuellement un véritable challenge tant la difficulté y est élevée. Une bonne team et de nombreux essais seront probablement nécessaire pour en venir à bout.
Les missions d’infiltrations sont prenantes et immersives.
Passons maintenant au mode campagne. Grosse promesse de marketing de cet opus, on nous promettait monts et merveilles en digne successeur de Modern Warfare de 2007, qu’en est il réellement. Pour résumer grossièrement, vous serez amenés à traquer les membres éminents du groupe terroriste Al Quatala sur une bonne partie du monde. Suite à une vague d’attentats sur Londres, vous allez donc partir traquer le Loup et le Boucher sur leur propre sol. Durant cette campagne, la propagande anti russe est ultra exagérée et l’on tombe un peu dans le cliché du gentil américain contre les méchants arabes et tout est de la faute des russes. Admettons, nous ferons abstraction de ce point pour nous concentrer sur les véritables atouts de cette campagne.
Tout commence donc par le vol de containers de gaz toxiques et par une attaque terroriste à Londres. L’occasion d’introduire deux protagonistes: Alex et le Sergent Garrick. L’un œuvrant au côté du Capitaine Price chef de l’escouade et membre des SAS, l’autre œuvrant auprès de Farah, Leader d’une faction de rebelles luttant contre les russes et les terroristes d’Al Quatala. Vous alternerez donc entre ces deux protagonistes œuvrant sur deux fronts différents aux ambiances totalement opposées, mais aussi dans la peau de Farah, découvrant par des missions Flashback ce qui pousse des enfants du moyen orient à prendre les armes. Si chaque personnage présente ses qualités propres, Farah est surement le meilleur personnage et le plus réussi de cette campagne.
Les effets de lumières sont réussis
Modern Warfare choisit d’ancrer sa campagne dans un contexte très actuel et sans filtre, montrant cette fiction comme l’on vit notre réalité, sale et aux limites pas toujours bien définies. Si le choix nous est laissé de voir toutes les scènes, il n’en reste pas moins que ce Call of Duty décide de jouer la carte de l’horreur jusqu’au bout, quitte à choquer. On verra donc entre autres des meurtres d’enfants, des populations civiles gazées, des pendaisons arbitraires, de la trahison d’alliés (ou au moins de l’abandon pur et simple), toute une noirceur qui renforce ce sentiment d’implication et de réellement vivre cette « aventure ».
« On se salit les mains pour que ce monde reste propre »
Pour compléter ce tableau, cet opus possède son lot de missions marquantes qui devraient rester dans les mémoires des joueurs. Alors certes, nous ne sommes pas au niveau de « No russian » ou de la mission de Prypiat, mais la mission de l’ambassade ou bien encore celle de l’assaut de la planque de terroristes amène une tension et l’adrénaline nécessaire pour marquer les joueurs. On aurait cependant souhaité en avoir plus pour une campagne qui aurait duré un peu plus longtemps, car ici vous ne mettrez pas plus de 6h pour faire le tour des 14 missions.
Cette immersion sera renforcée par des emprunts que l’on sent tout droit venus de Rainbow Six, comme le fait de s’accouder au mur pour contourner les angles, qui ajoute encore un peu de réalisme et de tension dans l’immersion de jeu. Immersion qui sera aussi soulignée par une VF de bonne qualité et des graphismes soutenus sur PS4 pro. Les visages sont bien modélisés et réalistes, les effets de lumières et d’explosions sont de toutes beautés. Mais la majorité des scènes se joueront dans la pénombres. On regrettera cependant le peu de nouveaux ajouts et l’impossibilité de faire la campagne en coopération en ligne.
Ça fait toujours son petit effet.
Pour conclure avec ce Call of Duty Modern Warfare version 2019, que dire? Et bien si Activision tient sa promesse en nous proposant un retour aux sources avec une campagne prenante, celle ci se trouve être bien trop courte et n’apporte que peu de nouveautés. Pareil, le multijoueur tente de se renouveler en piochant chez la concurrence mais en ne réussissant pas à l’égaler. Une expérience en demi teinte donc avec une campagne de qualité qui nous laisse sur notre faim, un multijoueur efficace mais améliorable et un mode coop à étoffer. Ceci dit, nul doute que le jeu en a encore dans le ventre avec les contenus post sortie gratuits à venir. Mention honorable aussi pour le cross plateforme.
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