Le phénomène arrive tout droit des Etats-Unis. Pour la première fois en France, un « streamer », un adepte de jeux vidéo en ligne, qui se filme en direct en train de faire des parties et retransmet ses performances sur Internet, a été victime d’une opération de « swatting ».
Outre-Atlantique, le « swatting », terme tiré du SWAT, l’équivalent du GIGN aux Etats-Unis, est un canular répandu visant à faire débarquer des forces de police suréquipées chez quelqu’un, souvent des personnalités connues d’Internet, et notamment les joueurs en ligne, en prétextant une situation d’urgence, totalement inventée. Illégale en France, la pratique est punie par cinq ans de prison aux Etats-Unis.
Comme l’explique le Huffington Post, cette blague est apparue à la fin des années 2000, dans le milieu des hackers, puis a pris pour cible des célébrités d’Hollywood il y a deux ans, avant de cibler les amateurs de jeux vidéo en streaming. La manière de procéder est simple: l’auteur du canular brouille l’origine du coup de téléphone à la police, pour ne pas être identifié, mais redirige la provenance vers l’adresse et les coordonnées de sa victime, chez qui les forces de l’ordre finissent par débarquer par surprise.
Mercredi 11 février, en pleine nuit, le phénomène a traversé l’Atlantique pour la première fois. Le joueur français adepte de streaming Hubert Skrzypek, répondant au pseudonyme de « Bibix » sur Youtube, où il a plus de 130.000 abonnés, a eu la surprise de voir débarquer chez lui des policiers de la BAC, alors qu’il était en pleine partie du jeu DayZ, un jeu de survie zombie.
L’intervention des policiers a été retransmise en live, puisque Bibix était en train de jouer en ligne sur la plateforme Twitch. Le jeune homme a été contraint de lever les mains en l’air, comme le montre la vidéo ci-dessous, avant d’être menotté par les policiers, tout comme sa compagne.
Mais les forces de l’ordre ont vite compris qu’il s’agissait d’une mauvaise blague, tout comme le principal concerné, qui a gardé son sang-froid et leur a demandé de couper la caméra et le micro, qui étaient en train de diffuser la scène sur Internet. « La première chose qu’ils ont dite, c’est: ‘on s’est trompés de maison, c’est pas possible quoi' », a raconté Bibix, sur France Info. « Ils auraient dû m’emmener en garde à vue mais voyant que je suis blanc comme neige et que je n’ai rien à me reprocher, ils ont dit que ce n’était pas la peine et ils m’ont enlevé les menottes », a-t-il poursuivi.
A l’origine de cette visite nocturne, qui s’est tout de même soldée par une porte d’entrée défoncée, un hacker, qui a réussi à pirater le téléphone de Bibix et à se faire passer pour lui, prétextant qu’il avait commis un crime.
Mercredi soir, le gamer a posté sur Youtube une vidéo de remerciement pour les soutiens qu’il a reçus après ce mauvais canular. « Je fais cette vidéo pour vous dire que je vais bien, que ma copine va bien, même si on a été un petit peu perturbés par un événement pareil. C’est le premier cas de ‘swatting’ en France ».
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