« Spider-man, Spider-man, Does whatever a spider can : Spins a web, any size, catches thieves, just like flies. Look out! Here comes the Spider-man! » Que de chemin parcouru depuis ce générique en 1960. (Rassurez vous, moi non plus je ne l’ai pas vu à cette époque). Notre tisseur de toile a parcouru le temps, se balançant d’adaptation en adaptation, de qualité malheureusement très inégales. Après un énième reboot avec Homecoming au cinéma, le voici qui revient sur PS4 grâce à nos amis de chez Insomniac Games. Ayant été personnellement très déçu de The Amazing Spiderman 2, j’étais plutôt frileux à l’approche de ce reboot, bien que la présence d’Insomniac aux commandes me laissait une lueur d’espoir. Une présentation certes rythmée mais qui semblait tout miser sur le visuel et le grand spectacle en QTE continuait d’entretenir cette dualité en moi. Au final, que donne ce Spider-Man manette en main? Réponse dans ces quelques lignes.
Un univers cohérent et un reboot rafraichissant
Avant d’aborder le scénario, je me dois de préciser que je ne suis pas un aficionado des comics Spider-Man. J’en ai lu, j’ai regardé la série animée dans ma jeunesse et vu les films de Sam Raimi, ceux avec A.Garfield (qui sont mes préférés) et les derniers avec son ajout aux Avengers. Il est donc probable que certains aspect du contexte, de la cohérence des univers ou de la timeline m’échappent et que mon avis ne soit du coup pas représentatif de plus que cela. Cependant, comme toujours, nous survolerons le scénario afin de ne pas spoiler ceux souhaitant garder la surprise, ainsi, je ne parlerais que de la base de l’acte I. Ceci étant dit, on se lance donc dans l’aventure avec un Peter Parker d’un âge déjà avancé. Entendez par là que l’on nous épargne ses années d’étudiant et sa transformation en Spider-Man.
Il est déjà habitué à ses pouvoirs, Ben est déjà mort et Peter vit indépendant. D’un point de vue personnel, j’ai un peu de mal avec le physique de Peter, mais cela n’engage que moi. On découvre donc un Peter Parker jonglant entre son travail de Spider-Man, luttant contre des méchants bien connus de l’univers (encore une fois, je préfère ne pas les citer pour ne pas vous spoiler) et en l’occurrence Wilson Fisk que Peter essaye de faire tomber à l’aide de l’agent Yuri, son contact dans la police et son autre travail, assistant du professeur Otto Octavius. On retrouve bien le personnage et l’ambiance Spider-Man, Peter étant souvent en retard pour son travail, s’absentant en un éclair, tête en l’air et un peu paumé. Tout est présent pour recréer l’univers du tisseur de toile dans un parti pris de quand même renouveler l’expérience en ne montrant ni les origines, ni la partie reporter de Peter.
Une bouffée d’air frais que je trouve bienvenue et intelligente quand on souhaite rebooter une série déjà maintes fois exploitée. Si nous nous arrêterons là concernant l’univers, sachez que vous trouverez de très nombreuses références et personnages de la série, certains attendus, d’autres beaucoup moins. De même, il y en aura pour tous les niveaux de fans, que vous soyez néophyte et ne connaissiez que quelques personnages, ou complètement fan et connaissant tous les univers alternatifs, Insomniac Games a pensé à tout le monde.
Un gameplay aussi jouissif que frustrant.
Niveau gameplay, le mot que j’utiliserais est inconstant. En effet, soyons honnête, il n’a jamais été aussi jouissif de se balancer entre les immeubles et de plonger dans le vide avec une telle impression de liberté. Mais c’est aussi cela qui rends les moments où cela rate aussi frustrant. La prise en main est très rapide et on se retrouve assez facilement à se lancer des petits défis à base de « aller je passe entre ces deux immeubles » ou encore « je me lance sous la passerelle » voir même « je saute par dessus le prochain immeuble comme dans les films » et effectivement, l’animation très fluide nous pousse à être vraiment grisé par ces déplacements. Ainsi la gâchette droite vous permettra de vous balancer, le bouton croix effectuer des sauts, que ce soit à terre ou en bout de balancement et la combinaison des gâchettes vous permettra de vous propulser. Simple, mais efficace. Cependant, ce gameplay reste malheureusement approximatif.
En vous balançant un peu trop près d’un immeuble, notre Spider-man se mettra à courir sur les parois, parfois il s’accrochera alors qu’il n’y a, à priori rien dans le coin alors que, entouré d’immeuble, il refusera parfois de lancer sa toile. Si cela peut être seulement ennuyeux lors d’une exploration libre, cela devient vite très frustrant quand vous êtes en poursuite ou à la chasse au pigeons, vous faisant perdre de la distance et de très précieuses secondes. Cette approximation et cette dualité se retrouve aussi dans le système de combat. On enchaîne avec bonheur les combos avec carré pour les coups de poings, triangle pour les attaques de toiles, en maintenant carré pour expédier un ennemi dans les airs et l’enchaîner en combo aérien ou encore avec L1 + R1 leur envoyer toute sorte d’objet environnant, de la plaque d’égout à la benne à ordure en passant par un échafaudage à faire basculer. Vous pourrez aussi ensuite étoffer votre panoplie avec la possibilité de désarmer les ennemis, leur renvoyer leurs armes ou bien même envoyer un ennemi sur un autre.
Si vous y voyez le gameplay des Batman Arkham, c’est normal, il s’agit tout à fait de cela, mais pourquoi se priver de s’inspirer de quelque chose qui fonctionne si bien? Là où on touche aussi à la frustration, c’est qu’il y a différentes sortes d’ennemis, possédant des boucliers, ou bien des brutes, qui demandent une stratégie particulière et une approche différente. Cependant, lors des vagues d’ennemis, le lock est un peu approximatif et vous penserez parfois lancer une attaque de toile sur un ennemi basique alors que le jeu vous la fera lancer sur une brute, entraînant des dégâts et une perte de votre combo. Enfin, dernier point noir , la camera dynamique.
Cette dernière est parfois mal placée lors des phases de combat, se trouvant parfois derrière un buisson dans Central Park, ou derrière une caisse dans les immeubles en construction, mais c’est malheureusement l’apanage des jeux du genre. Passer cette petite frustration, le gameplay est fluide, les combos s’enchaînent et le plaisir est là. En montant de niveau, vous aurez accès à de nouveaux costumes, des pouvoirs de costumes allant de la régénération de santé à une armure pare balles par exemple, mais aussi à de nombreux gadget comme le Spider-drone ou la bombe collante.
C’est un peu court, jeune homme!!!
Pour compléter tout ce beau monde, il y aura l’arbre de compétences, vous permettant de choisir comment vous voulez faire évoluer votre héros. Cet arbre est scindé en trois parties, l’une concernant les attaques de toiles, l’autre les combos et enfin les déplacements. Un arbre de compétences tout à fait classique, vous permettant d’améliorer la distances de vos attaques de toiles ou la capacité de recharge de vos gadgets, de vous propulser deux fois dans les airs sans perdre d’altitude etc.
Vous pourrez équiper des mods d’armure à placer sur votre combinaison. Ces derniers se débloquent en avançant dans l’histoire et leur amélioration nécessite des jetons que vous obtiendrez en faisant des missions secondaires. Là encore, pour ne pas spoiler des personnages présents dans le jeu, nous ne citerons que les jetons que l’on vous donne lorsque vous empêchez un crime, ou bien ceux quand vous complétez les missions des centres de recherches. Ces missions se débloquent au fur et à mesure de votre avancée et apparaissent sur la carte, sous réserve que vous ayez synchronisé les tours de radio, un peu à la assassin’s creed.
Malgré ces missions annexes, la durée de vie de ce Spider-man reste beaucoup trop faible, comptez une vingtaine d’heures grand maximum pour finir le jeu et 25 heures pour le 100%. Enfin, avant de conclure, un petit mot sur la bande son et l’ambiance générale. Le doublage français fait le taff, sans être transcendant, il ne choque pas non plus si l’on met de côté les éternels problème de synchronisation labiales. La musique est sympathique et l’univers cohérent. Les passages humoristiques bien intégrés et les réflexions de Spider-man conformes au personnage.
Pour conclure, on ne boudera pas ce Spider-man tant cela faisait longtemps qu’un jeu de la franchise n’avait pas été aussi réussi, et on mettra de côté les petits moments de frustration qui ne sont que le contrebalancement de l’énorme kiff que l’on prend à se balader d’immeuble en immeuble, de toit en toit et parcourir l’univers de ce Spider-man avec des personnages si emblématique. Bravo Messieurs d’Insomniac.
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