Quand on sort d’une séance de cinéma, il y a en général deux réactions possibles: soit on a passé un bon moment et on qualifiera le film de bon, soit l’expérience s’est révélée douloureuse et on qualifiera le film de mauvais. Parfois, cependant, une troisième catégorie peut apparaître, catégorie que l’on qualifiera de « mais qu’est ce que je viens de voir? ». « Under the Silver Lake » entre dans la troisième catégorie. Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, Under the Silver Lake se présente comme un Thriller dont le synopsys est : »Sam, un jeune homme apathique, fait la connaissance de sa nouvelle voisine, Sarah.
Il en tombe aussitôt sous le charme. Alors que celle-ci disparaît subitement sans laisser de traces, Sam décide de partir à sa recherche et entreprend une enquête des plus surréalistes aux abord de la ville de Los Angeles. Il plongera dans les profondeurs les plus ténébreuses qui soient de la Cité des Anges où il devra élucider disparitions douteuses et meurtres mystérieux sur fond de scandales et de machinations en tout genre. » Le fait qu’il soit nominé au festival de Cannes aurait surement dû me mettre la puce à l’oreille.
Un casting plutôt bien choisi.
Soyons honnêtes, même si l’on retrouve des têtes connues et que chaque acteur joue son rôle comme il le doit, le film est clairement focalisé sur le personnage de Sam joué par Andrew Garfield. Ce dernier nous montre encore qu’il est parfaitement à sa place quand il s’agit de jouer un jeune adulte complètement déphasé, un brin paumé et limite looser. Ce qui me fait d’autant plus regretter qu’il ne continue pas son rôle de Peter Parker, mais c’est un autre débat. Ici, il interprète parfaitement le rôle du marginal à côté de ses pompes, facilement influençable et cherchant une explication plus grande que lui à sa vie médiocre.
Andrew complètement dans son personnage
Une histoire perchée
Pour situer un peu plus le degré de bizarrerie de ce film, nous dirons qu’il se situe entre un « Nombre 23 » avec Jim Carrey pour son coté obsessionnel et un « Enemy » avec Jake Gyllenhaal pour son côté un peu psychologique. Nous n’aurions pas été étonnés de voir David Fincher à la réalisation. En réalité, ce n’est pas tant l’histoire principale qui rend le film atypique que l’univers environnant et les « à côtés ». En effet, l’enquête de Sam sur la disparition de Sarah, bien que submergée de théorie du complot et de symboles cachés comporte un déroulement assez fluide, compréhensible et possède surtout une fin.
Un point non négligeable tant on se pose de questions à la sortie du film, cela fait toujours une question de moins. Ce qui nous fait nous poser des questions à la fin du film, c’est plutôt le background de l’histoire, la ville de Los Angeles, l’histoire du Dog Killer, pourquoi Sam se représente les femmes aboyant parfois? Peut on penser que Sam est le Dog Killer? Et encore bien d’autres questions sur des aspects du films que l’on ne peux mentionner sans spoiler. Toujours est il que si la trame principale est belle et bien conclue, il n’en est pas de même pour tous les éléments annexes qui, au mieux sont laissés à libre interprétation, au pire sont tout simplement sans réponses et donc plutôt inutiles.
Youhou, regardez je suis nue!!!!
De l’art ou du cochon?
Comme souvent dans les films du festival de Cannes, on se targue de volonté artistique et on frôle parfois la masturbation intellectuelle. Le début de Under the Silver Lake ne rate donc pas le coche et nous plonge dans des scènes de sexe aussi ridicules qu’inutiles. Ne servant ni l’histoire ni les personnages, elles ne sont présentes que pour appâter le chaland ou dans un but ouvertement provocateur dans un film qui fera réagir les féministes tant la femme est réduite à un objet sexuel (l’amie de Sam passant des entretiens pour des rôles en tenue de servante ou d’infirmière, on devine du porno sans que ce soit officiellement annoncé), une potiche ou les deux à la fois. On relevera cependant la bande son qui est variée, de bonne qualité et bourrée de références, accompagnant bien l’action quand il y en a.
Under the Silver Lake fait partie de ces films où l’on ressort du visionnage en se posant nombre de questions et où l’on a du mal à savoir si l’on a apprécié le film ou non. Trop de questions en suspend qu’un nouveau visionnage n’aiderait pas à résoudre. Un film qu’on le qualifiera d’intriguant et d’intéressant, sans le classer dans bon ou mauvais.
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