Si on vous demande le nom d’un studio pilier du monde du JRPG, vous répondrez sûrement Square Enix (ou Squaresoft pour les plus vieux et les puristes). L’éditeur ayant décidé de passer du côté de l’action RPG plus souvent que du côté du RPG old school, l’annonce de la création de Tokyo RPG Factory fut une nouvelle plutôt bien accueillie par les fans de jeu de rôle traditionnel. En effet, Square Enix a décidé de laisser à son studio le développement de RPG classique quand lui décidait de s’orienter vers les A-RPG comme ce fut le cas avec Final Fantasy XV, avec plus ou moins de réussite. De plus, entre le remake de Secret of Mana, Final Fantasy XV ou bien même Dissidia NT, on ne peut pas dire que Square Enix ait le vent en poupe. Ainsi, après un encourageant I am Setsuna, le studio revient aujourd’hui avec un Lost Sphear dans la même veine, jouant sur la corde sensible de la nostalgie. Pari réussi?
Comme je le disais, Lost Sphear joue sur la nostalgie et les souvenirs. C’est vraiment le cas de le dire, car c’est là tout le concept de ce RPG. Kanata, notre héros aidé de Lumina et de Locke, va devoir sauver le monde. En effet, des objets, des personnes, voir des villages entiers se retrouvent « perdus ». Entendez par là que ces éléments se retrouvent comme effacés de la réalité et il ne reste à la place qu’un nuage blanc. Mais Kanata se rend compte qu’il peut se servir des souvenirs pour faire revenir ses éléments disparus à la réalité. C’est le point de base de son aventure. Après avoir rencontré Van lors du sauvetage de son village natal, Kanata est invité par le général Galdra, général en chef des armées de l’Empire de Gigante, pour l’aider à sauver le monde de ce phénomène de disparition. Cette aventure qui, à la base semble être plutôt classique, se trouve être prenante et posséder des rebondissements intéressants. Même si certains se voient venir, l’histoire est plutôt bien écrite et se laisse suivre de manière fluide. Certains passages sont même plutôt mémorables comme le passage du village de Yugebury ou encore le village de Wyllia, même si on aurait aimé pouvoir interagir de manière plus poussée avec les événements que l’on vous laissera découvrir. Ce scénario plutôt prenant est accompagné d’une bande son quasiment parfaite, alternant thème relaxant, musique de combat entraînante et thème hypnotique.
Niveau Gameplay, on part sur quelque chose de très classique, un croisement entre tour par tour et temps réel ayant été choisi pour les combats. Entendez par là que vos héros possèdent une jauge ATB qui doit se remplir pour attaquer, vous permettant ensuite d’utiliser une attaque, une compétence ou un objet. Cependant, si vous tardez trop à vous décider, les ennemis n’attendront pas et vous attaqueront. Vos compétences à utiliser sont définies par les Spirites que vous équipez sur vos personnages, à la manière de matéria de Final Fantasy VII. Ces spirites sont réparties en trois catégories, les Spirites « commande », les Spirites « riposte » et les spirites « Momentum ». Les premières vous octroyant donc des compétences, les secondes des effets passifs de riposte et les troisième des effet passifs sur vos attaques momentum, comme un malus de magie, un effet feu ou encore sommeil. En effet autour de la jauge ATB se trouve une jauge bleu qui se remplie en fonction de vos actions ou des coups que vous prenez. Chaque tour complété vous octroie un momentum (3 maximum) sorte de boost de votre attaque. Pour le déclencher, il faut appuyer sur le bouton carré au moment où un éclair bleu vous entoure.
Ce système de combat, bien que simpliste est renforcé par la capacité de vos héros à attaquer et se placer dans l’espace. En effet, des héros comme Kanata et Lumina sont des combattants au corps à corps tandis que Van et Locke sont des combattants à distance par exemple. Ainsi, en fonction de votre placement, vous pourrez toucher un ou plusieurs ennemis lors de vos attaques. Enfin, dernier élément stratégique de combat: les artefacts. Ces Artefacts sont des constructions que vous allez devoir bâtir sur la carte du monde pour chasser les nuages blancs et qui vous octroieront des bonus lors des combats, de manière locale ou mondiale. Ces bonus peuvent aller de vous rendre des PV lors d’une attaque critique à un boost de vitesse de déplacement sur la carte en passant par un boost d’attaque si vous êtes proches de vos alliés pendant le combat. Attention cependant, ces bonus/malus sont valables aussi pour vos adversaires. Au niveau des mécaniques de jeu, vous retrouverez tout ce qui a fait les heures de gloire du RPG, les points de sauvegarde, les auberges pour récupérer votre énergie sans consommer d’objets, un système d’équipements etc. De même, à vous de voir si vous préférerez acheter sans cesse de nouvelles armes plus puissantes ou bien faire évoluer vos armes et équipements grâce aux spirites colorées. Chaque élément peut être upgradé 10 fois.
Niveau graphisme, Lost Sphear a choisi de faire dans le minimaliste comme pour I Am Setsuna. Cependant, ce choix est effacé par la direction artistique une fois de plus somptueuse. Les décors variés des tableaux que vous parcourrez vous laisserons sûrement en admiration même si parfois le choix pourra sembler déroutant comme à Surlac notamment. Au niveau de la durée de vie, il faudra compter environ 25 à 30 heures pour finir la première partie de l’histoire, car oui, une fois le boss final anéanti, le jeu n’est pas vraiment fini et vous propose une sorte de « suite new game plus ». En effet, vous aurez la possibilité d’en apprendre plus sur l’histoire, mais je ne peux pas en dire plus sous peine de risquer de spoiler ce jeu, ce qui serait fort dommage.
Avec le retour aux bases du RPG avec des villages vivants, des PNJs intéressants et utiles et un système de combat à la fois simple et stratégique, tout est présent pour une bouffée d’air frais après les récents échecs de Square Enix. On pourra émettre un bémol sur le rythme de l’aventure un peu lent, encore que la progression se fait de manière fluide et graduelle. Lost Sphear est vraiment un titre prenant et très agréable qui se démarque au milieu des sorties actuelles.
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