Talion et Celebrimbor reviennent dans un nouvel épisode de La Terre du Milieu : l’Ombre de la Guerre… Si le sous-titre du jeu montre une grande non-inspiration, le jeu se devait lui de corriger les (nombreux) défauts du précédent opus et de proposer une aventure digne de ce nom.
L’introduction du jeu fait un petit rappel de ce qu’il s’est passé dans le premier opus, La Terre du Milieu : l’Ombre du Mordor. Talion était un rôdeur qui avait en charge avec ses pairs de la surveillance de la Porte Noire lorsque les Orques attaquèrent sa position massacrant tout le monde, dont sa femme, son fils et lui-même. Malheureusement pour notre ami, la mort elle-même le rejeta et il se retrouva coincé entre les deux mondes. Un étrange spectre elfique lui expliqua la situation, lui-même ne se souvenant plus de son identité mais ensemble ils partirent en quête d’identité et de vengeance… Le second opus prend la suite des événements, lorsque Talion fut séparé de Celebimbor après avoir forgé un nouvel anneau de pouvoir, avec pour but d’abattre Sauron. Talion, encore sonné par l’onde de choc généré par l’anneau, parti à la recherche de son acolyte guidé par une voix fortement étrange. Notre rôdeur découvrit que cette voix était celle d’Arachne, guidant Talion dans son repaire et retenant Celebrimbor dans ses filets. En échange de l’anneau, Talion pu libérer son ami, mais le prix était bien trop élevé. A peine après avoir retrouvé ses forces, ils partirent à la recherche de l’araignée..
Cette dernière ayant prévenu Talion de l’attaque de Minas Ithil, unique forteresse humaine à la frontière du Mordor, il décida de foncer pour aider son peuple. Passée une courte séquence de gameplay aux abords de la ville assiégée, qui nous permet soi dit en passant, de nous rappeler des principales actions de mouvements du jeu (soit le déplacement furtif, le meurtre et l’utilisation de l’Arc) nous arrivons de plein pied dans la cité assiégée et attaquée de toute part. Premier constat assez évident, le jeu est beaucoup plus beau et détaillé que son prédécesseur. Même sur Xbox One classique le jeu est très agréable à regarder, le visage de Talion bien plus réussi et expressif.
Même constat concernant la maniabilité du personnage et sa fluidité, un gros travail a été fait pour rendre les combats plus dynamiques et agréables. L’ascension des murs et autres obstacles est également moins aléatoire et Talion est donc moins sujet à se faire repérer (même si certains soucis persistent). Le second constat est que cette fois, vous n’êtes pas lâché dans la nature avec cinquante millions de choses à faire. Le début du jeu se concentre sur Minas Ithil avec des objectifs bien précis, les capitaines eux ne sont que des bonus supplémentaires. Pourquoi bonus ? Et bien dans le précédent épisode, tuer un capitaine permettait d’obtenir une rune de pouvoir que vous pouviez associer à votre armement, mais surtout d’accéder aux généraux, quête principale du jeu. Dans l’Ombre de la Guerre ils libèrent de l’équipement mais ne sont pas indispensables pour faire les missions principales (pour le moment).
Epée, dague ou arc se changent au gré des loots obtenus mais également l’armure (ainsi qu’autre chose par la suite). De plus l’équipement change l’aspect de votre personnage ce qui est vraiment rafraichissant. Vous pouvez aussi obtenir de l’équipement légendaire qui vous demandera de réaliser des objectifs précis pour débloquer toute sa puissance. Un nouveau type “d’ennemi” apparaît dans le jeu, ce sont les Orques à butin, reconnaissable à l’icône au dessus de leurs têtes. Une fois mort, ils peuvent looter de l’argent, permettant de débloquer des emplacements de runes ou des runes. Ces dernières se composent de 3 couleurs, rouge pour les dégâts, vert pour la santé (absorption ou santé) et blanc pour richesse (argent ou expérience). En tant que forgeron vous pourrez en faire fusionner 3 de même type et niveau pour en obtenir une supérieure. Enfin les compétences sont toujours présentes avec des points d’habiletés à débloquer en montant de niveau ou en réalisant des missions. Si certaines techniques du premier sont maintenant par défaut (comme empoisonné le grog ou la course elfique) d’autres devront être réapprises comme l’exécution ou le meurtre violent. Petite nouveauté vous aurez également la possibilité contre un point d’aptitude supplémentaire à spécialiser vos techniques en augmentant un aspect de cette dernière.
A partir de l’acte 2, et après une première grande partie plus qu’appréciable le jeu prend toute sa puissance avec la gestion de votre propre armée d’orques. Sans dévoiler de quelle manière, vous pouvez désormais imposer votre volonté sur les peaux-vertes et les inclure dans votre armée. Au départ seul un capitaine sera de votre côté et vous devrez renforcer cette dernière en dominant d’autres lieutenants afin de pouvoir espérer conquérir les différentes régions du Mordor. Pour cela et contre quelques pièces sonnantes et trébuchantes vous pouvez améliorer vos champions via des troupes spécifiques à sa fonction (chaque capitaine peut se spécialiser, le premier étant un attaquant par exemple). Plus votre armée sera imposante plus vous aurez de facilité d’attaquer les forteresses ennemis.
Cette partie du jeu vous motive à mieux gérer les attaques de capitaines car ils ne vous donneront plus seulement de l’équipement mais des troupes. Vous aurez également la possibilité d’infiltrer ces derniers chez l’ennemi afin de saper leurs autorités ou vous épauler lorsque vous en aurez besoin. Si le capitaine a un niveau trop élevé, vous pouvez l’humilier en imposant votre marque via la rétrogradation. Attention cependant, cela peut le transformer en furie et le rendre plus fort. Vos capitaines fraîchement recrutés se répartissent en plusieurs catégories, dans les options d’armées vous pouvez les entraîner pour les rendre plus fort, leurs octroyer des missions d’assassinats, d’infiltration (devenir garde du corps d’un général par exemple) ou les affecter à votre propre protection. Enfin, vous devez choisir vos capitaines qui attaqueront lors d’un siège et acheter une amélioration possible comme des troupes de sapeurs ou des montures… Tout ca s’achetant avec la monnaie du jeu. Plus Talion est haut niveau plus vous aurez la possibilité d’avoir de régiments d’attaque.
Arrive maintenant la partie sympa de ce nouveau mode, les attaques de sièges. Car vous ne vous contentez pas de préparer l’attaque vous la mènerez. L’objectif est assez simple mais très grisant : vous devez tout d’abord capturer des points spécifiques comme un “capture the flag” (vous ou vos troupes doivent rester suffisamment longtemps dans le cercle pour que vous puissiez capturer ce point) afin d’accéder à la salle du chef pour un duel épique (sauf lors de la prise de Nurnen mais vous comprendrez pourquoi). Une fois la forteresse capturée, vous devez en désigner son chef parmi vos troupes. Le côté amusant est l’intensité de l’attaque. Le rendu est très bien fait et nous plonge dans l’ambiance d’une attaque massive de forteresse. De plus vous aurez également par la suite la possibilité d’attaquer des forteresses d’autres joueurs pour gagner du butin et capturer leurs héros (rassurez-vous cela n’a pas d’impact sur le solo). Comme pour l’attaque vous pouvez désigner des partisans pour défendre vos forteresses, améliorer leurs équipements voir la forteresse elle-même (attention cela coûte cher !)
La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre est en tout point supérieur à son aîné de par une plus grande diversité de gameplay, une meilleure construction de l’histoire (le jeu prend son temps pour poser l’ambiance, les enjeux et les personnages), une personnalisation plus poussée du personnage (c’est bête mais le fait de voir son équipement changer au gré des loots ajoute de l’attachement à Talion). Même le personnage de Talion, lisse au possible dans l’Ombre du Mordor est mieux travaillé dans cet épisode, de par sa soif de vengeance et de son conflit permanent avec Celebrimbor. Graphiquement parlant aussi, le jeu montre des environnements bien plus variés, plus travaillés et graphiquement au point (J’ai testé le jeu sur Xbox One je n’ai pu, pour le moment, voir que la version la moins belle…. en attendant la One X).
Pas de bugs, peu de ralentissements, même lors de grosses explosions, ajoutent au sentiment de jouer à un produit fini. Les seuls bémols finalement sont que les routines du système Nemesis ne sont pas aussi évoluées que prévu, notamment lorsque qu’un capitaine vous tue, il va systématiquement festoyé au même endroit, la mission de vengeance sera donc la même… Les capitaines parlent trop, je trouvais déjà que dans le premier c’était long mais là c’est presque des petits romans qu’ils nous racontent. Maintenant il y a aussi de bonnes choses dans ce système, notamment lorsque qu’un capitaine revient d’entres les morts, physiquement meurtri (comme une plaque de métal sur le visage, cachant la blessure infligé), mais assoiffé de vengeance vous collant une embuscade.
Enfin le système de microtransactions qui sert d’accélérateur au sein de la campagne via l’achat de coffres (avec de l’argent récupérables en jeu ou de l’argent “gold” ne pouvant être obtenus qu’avec de l’argent réel) octroie de l’équipement ou des partisans, c’est clairement inutile, mais ça ne pollue pas trop le jeu pour autant. Je n’approuve pas ce système qui pourrait très vite devenir un vrai fléau, même si ce dernier est habillement inclus dans les interactions multijoueurs (via le butin de guerre). Malgré tout ça, l’Ombre de la Guerre rempli haut la main son contrat en proposant un jeu de longue haleine, complet et suffisamment varié pour ne pas s’ennuyer. N’ayant pas du tout aimé le précédent opus, je suis le premier surpris à prendre plaisir sur ce volume, même si râler sur la maniabilité n’a pas totalement disparu….
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