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Monster Hunter Wilds : Capcom face à son plus grand défi ?

Dans l’univers impitoyable du jeu vidéo, voir une licence de niche exploser en succès planétaire est à double tranchant. Comment faire évoluer Monster Hunter sans trahir ses racines ni effrayer les nouveaux venus ? Faut-il simplifier les mécaniques pour séduire un public plus large ou rester fidèle à la complexité qui a forgé la légende de la saga ? Un choix cornélien que Capcom doit trancher avec Monster Hunter Wilds.

Ce nouvel opus, successeur spirituel de Monster Hunter World, promet une révolution : une carte ouverte encore plus vaste et interconnectée, la possibilité d’alterner entre deux armes, et un temps de développement plus long que jamais. Aux commandes, Yuya Tokuda, déjà réalisateur de World, signe un retour en force avec l’ambition de livrer un titre aussi accessible que profond. Mais avec une hype démesurée et une communauté divisée, l’équilibre est fragile.

En tant que chasseurs aguerris, nous avons plongé dans Monster Hunter Wilds avec l’espoir de découvrir l’opus ultime. Et il faut le dire : le jeu brille sur bien des aspects, dépassant parfois nos attentes les plus folles. Mais tout n’est pas parfait. Certains choix de design trop calculés et quelques maladresses viennent ternir l’expérience, empêchant ce chapitre d’atteindre le statut de chef-d’œuvre incontesté.

Alors, Monster Hunter Wilds est-il vraiment la meilleure version de la franchise ou simplement une étape vers un futur encore plus grand ? Capcom a-t-il trouvé la formule magique ? Une chose est sûre : nous serons là pour traquer chaque mise à jour et voir si cette chasse devient véritablement légendaire.

Monster Hunter Wilds : Une Histoire Qui A (Enfin) du Mordant ?

Soyons honnêtes : personne ne joue à Monster Hunter pour son scénario. Depuis ses débuts, la saga de Capcom s’est toujours plus préoccupée de nous faire forger des épées à partir de cadavres de wyvernes que de nous raconter une fresque épique et bouleversante. Mais cela ne signifie pas que l’univers de la série est dénué de charme. À défaut de livrer une trame cohérente, Monster Hunter a su poser des bases intrigantes, intégrer des personnages mémorables et distiller suffisamment de mystères pour faire cogiter les fans.

Avec Monster Hunter Wilds, Capcom semble vouloir franchir un cap. Pour la première fois, l’histoire repose sur des bases solides et s’appuie sur des éléments issus des anciens opus, notamment Monster Hunter 4, pour apporter une continuité appréciable. Mais ne nous emballons pas : ce n’est pas The Witcher 3. Une fois encore, tout n’est qu’un prétexte pour justifier la boucherie légale de bestioles exotiques dans le but d’élargir notre garde-robe de chasseur.

L’intrigue commence pourtant avec un peu plus de consistance qu’à l’accoutumée. Votre chasseur – qui, surprise, peut enfin parler – se retrouve dans une région inexplorée où une expédition a découvert un garçon mystérieux. Son village aurait été détruit par une créature appelée Spectre Blanc, et vous voilà embarqué dans une traque pleine de secrets, de nouvelles menaces et d’un bestiaire toujours plus impressionnant. Mais, comme on pouvait s’y attendre, la qualité d’écriture ne révolutionne pas le genre, et cette tentative de narration plus aboutie ne fait que servir d’emballage à l’essence même du jeu : la chasse.

Une Progression Plus Fluide que Jamais

Là où Monster Hunter Wilds marque de vrais points, c’est dans la structure de sa campagne. Les missions principales s’enchaînent avec une fluidité exemplaire, grâce à Alma, votre assistante de guilde, qui vous suit de près et vous permet de passer immédiatement à la prochaine quête. Ce rythme effréné, ponctué de cinématiques bien mises en scène, empêche toute lassitude et fait de cette aventure la plus dynamique de la franchise. Finis les détours inutiles et les quêtes annexes laborieuses : ici, chaque mission vous propulse vers un nouveau monstre et un nouvel environnement, sans temps mort.

D’ailleurs, Monster Hunter Wilds ne vous fait pas stagner pendant des heures dans une seule région. Contrairement aux précédents opus, qui prenaient leur temps avant de dévoiler toute leur carte, cet épisode vous fait rapidement explorer une grande partie de son monde. Un choix judicieux qui ajoute de la variété et du spectacle, bien qu’il puisse laisser un goût de trop peu aux vétérans. Un joueur expérimenté, qui ne s’attarde pas sur les quêtes annexes, pourra boucler la campagne en une quinzaine d’heures. Pas dramatique, mais à surveiller, surtout si l’endgame n’est pas à la hauteur.

En définitive, Monster Hunter Wilds réussit son pari : offrir la campagne la plus fluide et agréable de la série, sans pour autant prétendre révolutionner son approche narrative. Capcom a misé sur l’efficacité, et cela fonctionne. Mais reste à voir si cette accessibilité accrue saura convaincre les puristes… ou si elle annonce un virage plus grand public pour la franchise.

Monster Hunter Wilds : Un Flow de Gameplay Plus Fluide qu'un Kirin sous Red Bull

Si Monster Hunter a su s’imposer comme une référence dans le genre action, c’est grâce à son gameplay exigeant et à son incroyable variété d’armes. Chaque opus affine ce système, en ajoutant de nouvelles subtilités. Mais à trop vouloir empiler les mécaniques, on risquait l’overdose. Monster Hunter Wilds évite cet écueil en ne se contentant pas d’ajouter des mouvements à chaque arme : il retravaille les fondations du système de combat.

Première grande nouveauté : le mode Focus. Une fois activé, les attaques gagnent en précision et peuvent cibler des points faibles sur les monstres. Frappez-les suffisamment, et ils explosent (parce que pourquoi pas). Mieux encore, chaque arme possède une attaque spéciale pour exploiter ces blessures, introduisant une dimension stratégique inédite. Le résultat ? Des combats plus fluides, plus dynamiques, sans sacrifier le poids et l’impact propre à la licence.

Ajoutez à cela un compagnon montable, le Seikret, qui permet de se repositionner rapidement sans tomber dans les abus de Monster Hunter Rise. Capcom a aussi raffiné les mécaniques de parade, d’esquive et de contre-attaques, assurant à chaque arme une option défensive viable. En clair, tout a été conçu pour rendre les affrontements plus nerveux et tactiques sans sombrer dans la facilité.

Un Gameplay Affûté, mais une Difficulté Décevante

Malgré cette profondeur, un problème se pose : Monster Hunter Wilds est trop facile. Si vous êtes un vétéran, vous roulerez sur la plupart des monstres sans jamais transpirer. Capcom a bien peaufiné les équilibrages et corrigé certaines aberrations (exit les abus du Canyne de Rise ou les spams de montures de Iceborne), mais l’expérience manque d’un vrai pic de difficulté.

Le jeu compense par une variété impressionnante de créatures et un level design qui pousse à l’exploration. Mais les fans les plus hardcore regretteront peut-être l’absence d’un défi à la hauteur de leurs compétences.

Monster Hunter Wilds : Une Réinvention Prudentielle et Évolutive de la Formule

Vous pensiez connaître Monster Hunter sur le bout des doigts ? Eh bien, détrompez-vous, Monster Hunter Wilds débarque et bouscule tout ! Si certains éléments rappellent World et Iceborne, il y a une évolution palpable, une volonté claire de faire table rase du passé tout en s’inspirant des meilleures mécaniques. La surprise ? Une gestion de cartes hyper soignée qui pourrait bien être l’élément le plus marquant de ce jeu.

Une carte interconnectée et vivante

Finies les zones déconnectées où vous passiez des heures à chercher comment accéder à l’endroit suivant. Dans Wilds, tout est relié, un peu comme un gigantesque puzzle naturel où les environnements se fondent les uns dans les autres. Le jeu nous propose une grande carte, qui permet de passer d’une zone à l’autre avec une fluidité inédite. Les monstres déambulent tranquillement, sans rupture de gameplay, ce qui donne une sensation de liberté totale. Un peu comme Iceborne avec ses Guide Lands, mais en mieux.

Bien sûr, on pourrait se dire : “Ah, encore des zones ouvertes”, mais non. Ici, chaque carte est d’une richesse phénoménale, plus détaillée que tout ce que l’on a pu voir dans les précédents Monster Hunter. Ce n’est pas juste une question de beauté visuelle, mais aussi d’immersion dans un monde où la faune et la flore sont aussi variées que surprenantes. L’un des exemples les plus marquants ? La troisième carte, un marais aux airs de dystopie pétrolière, qui change de visage au gré des cycles climatiques. C’est un peu comme si le jeu nous disait : “On vous a donné un décor, maintenant voyez-le se transformer sous vos yeux.”

Le Seikret : Le copilote idéal ?

Pas de panique, si l’on s’aventure à explorer ces vastes étendues, on n’est pas livré à nous-mêmes. Le Seikret, une sorte de GPS vivant, s’assure que vous ne vous perdez pas dans ce monde où les zones interconnectées peuvent parfois donner le vertige. Il vous guide vers vos objectifs en un clin d’œil, vous permettant de vous concentrer sur l’essentiel : les monstres. Mais attention, le Seikret n’est pas qu’un simple raccourci. Ce compagnon indispensable rend chaque exploration plus agréable, comme un taxi volant, mais sans le stress de chercher son chemin.

Si cette fonctionnalité peut paraître un peu trop “automatique” pour les puristes du genre, elle trouve son utilité. En effet, entre les phases de combat et les explorations, vous pouvez récupérer des matériaux, admirer le paysage et gérer vos objectifs sans perdre une minute. Bien sûr, tout cela se fait avec une petite touche d’humour et de fluidité, évitant le moindre moment de frustration. Et si vous n’êtes pas fan de ce côté un peu « trop assisté », pas de souci : vous pouvez ignorer le Seikret et explorer à votre rythme.

Un contenu qui ne s’arrête jamais… ou presque

Ce qui surprend aussi dans Monster Hunter Wilds, c’est la façon dont le contenu est structuré. À première vue, la campagne semble courte, mais c’est là que Capcom a fait un pari intéressant. Au lieu de nous faire traîner sur une longue route, ils ont opté pour une expérience plus concentrée. Une première phase pour les débutants, suivie par des missions de haut rang et des éléments secondaires qui s’ajoutent progressivement. Il y a clairement un souci de bien doser les choses, sans forcer les vétérans dans des missions trop faciles.

Cependant, une fois la campagne principale terminée, c’est là que le bât blesse légèrement. Le contenu de fin de partie, bien que solide, manque un peu de surprises. Oui, des mises à jour gratuites sont promises, mais on ne peut s’empêcher de penser que certaines de ces “surprises” auraient pu être incluses dès le départ. Et même si l’addiction est bel et bien présente (vous pourrez passer encore des dizaines d’heures à optimiser votre équipement), un peu plus de contenu aurait élevé l’expérience à un niveau exceptionnel.

Les monstres et les surprises qui brillent

Quant aux monstres, Wilds n’a pas déçu. L’introduction des Apex, des créatures majestueusement conçues et terrifiantes à combattre, élève la barre. Ces monstres, esthétiquement superbes, offrent des chasses uniques qui n’ont rien à envier aux classiques de la saga. À tel point qu’on pourrait les comparer aux fameux “Fated Four” de Monster Hunter Generations. Il ne serait pas étonnant de les voir en couverture du jeu tellement ils incarnent l’essence même de ce que Monster Hunter peut offrir.

Un Monde à Explorer… avec des Bugs à Surmonter

Après avoir plongé dans l’expérience multijoueur de Monster Hunter Wilds, il est clair que Capcom a su livrer une base solide et stable. À l’instar de la bêta ouverte, les sessions multijoueurs sont presque impeccables. La latence est minime, et le système permet une coopération fluide, que vous soyez en train de rejoindre des missions aléatoires ou d’affronter des monstres avec des amis. Mais, et c’est un gros mais, l’interface utilisateur semble n’avoir pas évolué depuis les âges anciens de Monster Hunter. Un labyrinthe de menus toujours aussi tortueux, où même inviter un ami à rejoindre votre exploration semble relever du parcours du combattant. Il est toujours aussi complexe de s’inviter dans l’écosystème d’un autre joueur. Certes, on peut se faire à ce système après quelques heures, mais en 2025, ça reste une vraie déception. Dommage que Capcom n’ait pas modernisé cette partie, d’autant plus que le reste de l’expérience coopérative est plutôt réussie.

La Plaie et l’Équilibre des Armes : Une Évolution Sous Surveillance

Concernant l’évolution des mécaniques de coopération, le système de la plaie pourrait apporter des ajustements intéressants à l’équilibre entre les armes et l’exploitation des ressources. En effet, le jeu semble jouer sur une tension naissante, où certains joueurs risquent de chercher à exploiter ce mécanisme à leur avantage, créant potentiellement des déséquilibres dans l’équipe. Il reste à voir comment cela va se traduire sur le long terme, mais une chose est sûre : la coordination entre joueurs n’a jamais été aussi cruciale.

Pour les joueurs qui préfèrent la solitude, il y a aussi une bonne nouvelle. Wilds réutilise un système vu dans Rise, où des alliés IA vous accompagnent pendant vos chasses. Même si ces compagnons artificiels ne s’engagent pas avec les éléments interactifs des cartes, ils apportent un soutien précieux pendant les combats. Le Felyne (ce cher compagnon félin) est bien plus intelligent, utilisant ses compétences de manière opportuniste, guérissant ou posant des pièges lorsque nécessaire. Si vous êtes plutôt « solo », ce soutien IA peut vraiment alléger la tâche.

Le Problème Technique : Un Jeu Visuellement Impressionnant… mais Inachevé

Parlons maintenant des problèmes techniques qui, malheureusement, ternissent l’expérience de jeu. Si vous êtes un adepte des graphismes exceptionnels, Monster Hunter Wilds n’est clairement pas à la hauteur de ses ambitions sur PC. En termes de visuels, certains bugs liés aux textures et modèles 3D surgissent parfois, forçant les joueurs à redémarrer le jeu. Par exemple, des textures de sol peuvent apparaître dans une résolution minable, ou bien des objets du décor se transforment en amas de polygones sans forme. Et n’oublions pas ces triangles noirs étranges qui apparaissent à la lumière dans certaines zones. Ces erreurs, bien qu’elles ne bloquent pas l’expérience de manière permanente, sont frustrantes. Sur PlayStation, la version esr plus stable, bien qu’elle ne soit pas à l’abri de ses propres imperfections.

Conclusion : Un Jeu Prometteur, mais en Attente d’Améliorations

Dans l’ensemble, Monster Hunter Wilds impressionne par sa richesse et son évolution par rapport aux titres précédents. Les cartes ouvertes, la possibilité de se déplacer entre différents écosystèmes et la gestion dynamique des cycles font de l’exploration un vrai plaisir. L’expérience multijoueur est solide, même si l’interface utilisateur mériterait un sérieux lifting. La nouvelle mécanique de la plaie et l’accent mis sur la coopération ajoutent une couche supplémentaire de stratégie, mais il faudra surveiller l’équilibre du jeu à long terme.

Cependant, les problèmes techniques restent un point noir, et même si le jeu s’est amélioré depuis la bêta, il reste loin d’être parfait sur PC. Espérons que Capcom résoudra ces soucis rapidement, car Monster Hunter Wilds a tout pour devenir un excellent titre. Il suffit de corriger les derniers défauts techniques pour que l’expérience devienne véritablement exceptionnelle.

NOTRE AVIS

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Capcom frappe fort avec Monster Hunter Wilds, et soyons honnêtes, on s’y attendait. Ce nouvel opus s’impose déjà comme l’un des piliers de la saga, si ce n’est le plus ambitieux grâce à son lot d’innovations bien senties. En piochant intelligemment dans le meilleur de World, Iceborne, Rise et Sunbreak, tout en glissant des clins d'œil appuyés aux origines de la série, le studio japonais accouche d’un monstre de game design. Un titre taillé sur mesure pour séduire aussi bien les nouveaux venus que les chasseurs chevronnés, grâce à une progression léchée et un gameplay toujours aussi affûté. Mais (parce qu'il y a toujours un "mais"), tout n’est pas parfait dans ce monde sauvage. Une fois la quête principale bouclée, l’endgame semble manquer de mordant, et l’aspect technique, sans être catastrophique, ne se hisse pas au niveau du reste. Rien d’irréparable, surtout avec les mises à jour à venir, mais de quoi freiner l’ascension vers la perfection. Si Monster Hunter Wilds est réellement censé marquer un "nouveau départ" pour la saga, alors il faudra voir comment il évoluera dans les mois à venir. En attendant, une chose est sûre : on sera aux premières loges, prêts à dégainer nos armes et à juger si cette bête devient véritablement légendaire.

Yakudark

BONS POINTS

  • Cartes jamais aussi élaborées, intéressantes et navigables grâce à Seikret
  • Beaucoup des nouveaux monstres introduits sont excellés
  • Jeu superfin

MAUVAIS POINTS

  • Le contenu de fin de partie s'arrête un peu soudainement
  • Optimisation non impérieuse

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