Comme un bon vieux fusil de précision, Sniper Elite: Resistance reste fidèle à sa ligne de mire. La campagne, pivot de l’expérience, offre neuf chapitres (dont un épilogue vite expédié) et peut se jouer en solo ou en coop avec un ami. Entre longues séquences d’infiltration et fusillades dans des couloirs déguisés en environnements ouverts, le jeu nous occupe environ huit heures. Rien de révolutionnaire, mais le plaisir du tir de précision est toujours intact.
Kill Cams et gameplay : du neuf avec du vieux
La grande star reste bien sûr la Kill Cam en rayon X, toujours aussi brutale et jouissive. Les tirs longue distance sont un régal à exécuter, mais les combats à moyenne portée restent rigides et approximatifs. Petite nouveauté : les Kill Cams s’étendent désormais aux éliminations rapprochées, avec quelques nouvelles animations de poignardage. Mais là où ça coince, c’est dans les interactions : escalader, ramasser des objets ou ajuster sa position derrière un couvert manque de fluidité. Pire encore, essayer de tirer vers le bas depuis une terrasse ? Impossible. Hawker semble avoir oublié que les snipers visent aussi vers le bas.
Liberté tactique et progression molle
Heureusement, Resistance conserve une structure ouverte où l’on peut choisir ses objectifs et même accomplir quelques tâches secondaires. Mais attention : au début, une simple alerte déclenche un raz-de-marée d’ennemis, et on se fait découper en quelques balles. Heureusement, avec un système de compétences (peu inspiré, soyons honnêtes) permettant d’améliorer la santé et la résistance, on passe rapidement du statut de fragile tireur embusqué à celui de véritable machine de guerre.
Des défis… pas si inspirés
Une nouveauté de cet épisode ? Les défis de la Propagande. On aurait pu espérer des missions secondaires approfondissant l’intrigue. Au lieu de ça, ce sont juste de courts exercices où il faut éliminer un certain nombre d’ennemis dans un temps limité, parfois en étant silencieux, parfois en utilisant uniquement son fusil. Bref, une belle occasion manquée.
Multijoueur et survie : du classique efficace
Les amateurs de compétition seront ravis de retrouver l’invasion de l’Axe, permettant d’entrer dans la partie d’un autre joueur pour lui compliquer la tâche en dirigeant des ennemis contrôlés par l’IA. Heureusement, il est possible de désactiver cette option si vous préférez sniper en paix.
Enfin, le mode Survie reprend la formule éprouvée de la défense contre des vagues d’ennemis, et le multijoueur compétitif accueille jusqu’à seize joueurs avec différents modes classiques : Team Deathmatch (deux ou quatre équipes) et trois autres variantes.
Verdict : viser juste, mais sans prise de risque
Avec Sniper Elite: Resistance, Rebellion continue d’affiner sa formule sans vraiment la renouveler. Les améliorations sont timides, les défauts bien connus persistent, et l’histoire ne cherche même plus à nous impliquer. Mais si tout ce que vous voulez, c’est du sniping viscéral et des Kill Cams toujours plus sadiques, vous trouverez votre compte… sans être surpris.
Sniper Elite: Resistance joue la carte du déjà-vu avec un flegme presque insolent. La recette ? Toujours la même : infiltration, headshots au ralenti et le plaisir coupable de voir une balle pulvériser un fémur nazi en rayons X. Mais si le spectacle est intact, la surprise, elle, a déserté le champ de bataille. Rebellion semble avoir adopté une philosophie du “Pourquoi changer une équipe qui campe ?” en livrant un titre qui aligne mécaniquement ses snipers sans chercher à réinventer sa lunette de visée. Aucun bouleversement de gameplay, aucun approfondissement du scénario historique pourtant prometteur : juste un more of the same servi sur un plateau d’acier trempé. Alors oui, son arrivée en fait une cible facile pour les amateurs de shooter tactique, mais après tant d'années, on aurait pu espérer une véritable évolution. Peut-être pour le prochain front ? En attendant, tirez-en vos propres conclusions… à travers une lunette 8x.
Yakudark