Partagez :
   Temps de lecture :  5 minutes

Ace Attorney Investigations : Miles Edgeworth, Toujours en Haut du Podium

Les fans de jeux vidéo connaissent bien les montagnes russes émotionnelles que peuvent provoquer leurs séries favorites. Entre des franchises iconiques qui sombrent parfois dans l’oubli après des suites ratées, et la pression constante des studios pour sortir des jeux à la chaîne, il est rare qu’une saga reste intacte. Pourtant, certains titres parviennent à traverser les âges sans perdre leur éclat. Et Ace Attorney fait justement partie de ces rares élus.

Bien sûr, même Ace Attorney a connu quelques turbulences. Phoenix Wright et sa bande ont vu passer différents scénaristes, notamment Shu Takumi, le créateur originel, qui n’a pas toujours été aux commandes. Dans certains chapitres, il a laissé la plume à Takeshi Yamazaki, qui a introduit des changements discutés mais globalement bien accueillis. En dépit des critiques, Yamazaki a maintenu la série vivante avec brio jusqu’à son départ en 2020. Il est vrai que ses jeux, notamment les deux Investigations, ne possèdent peut-être pas la cohérence narrative des épisodes signés Takumi. Mais même là, les personnages excentriques et mémorables sont toujours au rendez-vous, avec un petit coup de cœur pour Kay, la jeune et pétillante assistante.

Parmi les œuvres de Yamazaki, les deux spin-offs Ace Attorney Investigations se démarquent, centrés sur l’un des personnages les plus adorés de la saga : Miles Edgeworth. Ce procureur rigide et brillant, d’abord antagoniste dans le premier jeu, a rapidement conquis les cœurs des fans. Et si le premier opus de Investigations a été bien accueilli chez nous, le second est resté tristement confiné au Japon. Pourquoi ? Capcom n’a tout simplement pas jugé bon d’investir dans une localisation à l’époque, jugeant les projections de ventes trop faibles. Un choix qui a laissé un goût amer, d’autant que ce deuxième épisode, bien qu’ayant ses défauts, était tout aussi solide que les autres volets de la série.

Capcom sort Ace Attorney Investigations Collection. Cette compilation remasterisée propose des graphismes retravaillés et, surtout, inclut les deux épisodes. Alors, après toutes ces années, Miles Edgeworth et ses enquêtes sont-ils toujours dignes de votre attention ?

La réponse est un retentissant « Oui ! » Certes, les mécaniques de jeu n’ont pas radicalement changé, mais la qualité d’écriture, les personnages excentriques et les affaires tortueuses qui ont fait le succès de la série sont toujours là, avec un petit coup de neuf graphique qui ne fait pas de mal. Que vous soyez un vétéran de la saga ou un néophyte curieux, cette collection mérite sans hésitation une place dans votre bibliothèque.

En conclusion, Ace Attorney Investigations prouve que certaines sagas, même avec quelques bas, savent maintenir une qualité exemplaire sur la durée. Quant à Miles Edgeworth, il continue de briller, encore et toujours, même après toutes ces années.

Ace Attorney Investigations : Miles Edgeworth au Mauvais Endroit, Mais pour le Meilleur Récit

Si vous avez suivi la saga Ace Attorney depuis ses débuts, les intrigues des deux spin-offs Investigations ne vous dépayseront pas. Cette fois, c’est Miles Edgeworth qui endosse le rôle principal, se retrouvant mêlé, sans grande surprise, à une série de meurtres aux ramifications internationales. Le tout gravite autour du mystérieux voleur Yatagarasu et d’un complot nébuleux où même Interpol entre en scène. Une trame intrigante, certes, mais pas totalement étrangère aux précédentes aventures signées Shu Takumi.

Exit les salles d’audience et les « OBJECTION ! » tonitruants de Phoenix Wright. Cette fois-ci, les confrontations se déroulent directement sur les scènes de crime, sans passer par la case tribunal. Miles, toujours au mauvais endroit au mauvais moment (merci, le destin), doit user de ses talents de procureur pour interroger un casting haut en couleur et découvrir ce qui s’est réellement passé. La mécanique de jeu diverge ici du classique Ace Attorney : les phases d’investigation prennent une place prépondérante, avec des objets à dénicher et des indices à collecter, façon aventure point-and-click. C’est là que les Investigations se démarquent nettement des affaires de Phoenix Wright, avec une structure unique et rafraîchissante dans l’univers de la série.

Ces mécaniques distinctives apportent une bonne dose de diversité, que les fans ont souvent perçue comme un point très positif. Mais malgré cette innovation, les enquêtes d’Edgeworth peinent à égaler les chapitres les plus emblématiques de la série. La faute à une narration un peu moins cohérente, sans doute due à la diversité des auteurs après le retrait de Shu Takumi. Le premier Investigations pâtit d’un certain essoufflement vers sa fin, là où d’autres épisodes brillaient de bout en bout. Pourtant, ne vous y trompez pas : malgré ces faiblesses relatives, les deux spin-offs regorgent des éléments classiques qui font le charme de la saga Ace Attorney. Personnages excentriques, twists à gogo, et rebondissements inattendus sont toujours de la partie.

En somme, Ace Attorney Investigations peut ne pas atteindre les sommets des chefs-d’œuvre de Takumi, mais il se maintient tout de même en haute altitude. Les enquêtes d’Edgeworth, malgré quelques défauts, offrent encore aujourd’hui des moments de pur plaisir pour tout amateur de la saga.

Les Enquêtes de Miles Edgeworth ou l’Art de Ne Pas Oublier un Détail

Quand on parle de différences mécaniques dans Ace Attorney Investigations, on ne s’éloigne pas tant que ça du schéma classique de la série. Comme Phoenix Wright, Miles Edgeworth doit examiner attentivement les déclarations de ses interlocuteurs, traquant la moindre faille logique pour les coincer à coup de preuves et d’informations glanées lors des phases d’enquête. La vraie nouveauté ici réside dans ces phases d’investigation : elles obligent à affûter sa logique dès l’exploration des lieux de crime, avec des indices visuels à relier entre eux pour élaborer des théories solides, réutilisables plus tard lors des confrontations. Cependant, il n’est pas rare de se heurter à des liens logiques un peu tirés par les cheveux, qui forcent à aiguiser ses compétences d’enquêteur.

Cela peut sembler anodin, mais les jeux de la série Ace Attorney ne sont pas réputés pour leur facilité, et ce n’est pas différent pour Investigations. À mesure que l’on progresse, les indices deviennent plus subtils, les connexions logiques plus complexes, et les affaires de plus en plus délicates à résoudre. Les fans chevronnés auront sans doute peu de mal à assembler les pièces du puzzle, mais pour les autres, le défi se corse rapidement. Et attention : chaque erreur grignote un peu de la barre d’endurance d’Edgeworth, menant éventuellement à une « mauvaise fin ». Si vous ne voulez pas finir par recharger votre partie à chaque mauvaise déduction, il est essentiel de prêter une attention méticuleuse aux détails et de se rappeler ce que chaque témoin a déclaré.

Pour les têtes en l’air, pas de panique : la collection introduit un ajout salvateur sous la forme d’un historique de dialogues, absent dans les jeux originaux. C’est loin d’être une révolution, mais quand on est en pleine tempête cérébrale, c’est un outil plus qu’apprécié. Grâce à cette fonctionnalité, il est désormais possible de relire les discussions passées et éviter de perdre le fil. Un détail, certes, mais dans une série où chaque mot compte, un détail qui fait toute la différence.

La Série de Miles Edgeworth entre Réinvention et Manque de Traditions

Dans la série Ace Attorney Investigations, la deuxième aventure, Ace Attorney Investigations 2, se distingue nettement du premier épisode grâce à l’introduction de deux nouvelles mécaniques : le « Little Thief » et les « échecs mentaux ». Le « Little Thief » est une machine qui permet de reconstituer virtuellement une scène de crime déjà nettoyée. Cette fonctionnalité ajoute une couche de complexité intéressante à la phase de recherche de preuves, offrant la possibilité de comparer directement les éléments d’une carte avec sa reconstruction virtuelle. En revanche, les « échecs mentaux » — des comparaisons temporelles nécessitant de savoir quand interroger un témoin et quand le presser — nous ont laissés un peu sceptiques. Cette mécanique simplifiée des comparaisons habituelles n’apporte pas grand-chose de nouveau et paraît souvent superflue.

Bien que tous les ajouts ne soient pas des réussites éclatantes, le deuxième chapitre l’emporte largement sur le premier. L’histoire se concentre davantage sur Miles Edgeworth, qui dans le premier opus était paradoxalement moins central malgré son rôle de protagoniste. Le rythme de la campagne est également plus soutenu, bien que la dernière phase du premier jeu, excessivement longue, traîne un peu en longueur après la meilleure révélation, sans vraiment redresser la barre. Étant donné que cette collection ne modifie pas le contenu des jeux originaux, ces défauts persistent, affectant l’expérience globale. Pour alléger la monotonie des énigmes répétitives, un mode histoire est disponible, permettant de résoudre automatiquement les puzzles. Ce mode ne vous permettra pas de débloquer tous les succès, mais il améliore le flux des phases moins réussies du premier jeu. En outre, la possibilité de jouer directement à chaque étape des chapitres grâce à la sélection libre est un atout pour ceux qui veulent éviter les longueurs.

Techniquement, Ace Attorney Investigations reste fidèle à ses origines Nintendo DS. Ne vous attendez pas à des miracles visuels : les graphismes 2D et les animations limitées des personnages restent inchangés, avec un doublage assez limité. Cependant, Capcom a réalisé un excellent travail en remasterisant la bande-son et en réajustant les sprites avec soin. Les graphismes pixel art d’origine n’ont pas pris une ride, et il est même possible de revenir au style visuel original avant de commencer à jouer, bien que l’option de remplacement immédiate en cours de jeu manque. L’interface a également été adaptée avec soin pour les écrans non tactiles, ce qui est un plus considérable.

NOTRE AVIS

16
20

La collection Ace Attorney continue de ravir les fans, et ce nouvel opus ne fait pas exception. On retrouve deux jeux toujours aussi agréables à parcourir, avec cette touche de génie qui fait briller la série. C’est vrai, les lacunes structurelles du premier épisode n’ont pas vraiment été corrigées, malgré quelques ajustements pour améliorer le confort de jeu. Mais qu’importe ! Miles Edgeworth parvient à charmer avec ses affaires complexes, ses dialogues percutants et son ambiance toujours aussi délectable. En résumé, ce sont deux enquêtes qui méritent leur place dans la bibliothèque de tout fan de la série. Certes, on aurait aimé plus de nouveautés et une vraie prise en compte des critiques faites aux précédents opus, mais la qualité d’écriture et l’ingéniosité des puzzles suffisent à maintenir l’enthousiasme intact.

Yakudark

BONS POINTS

  • Remaster solide, avec des ajouts agréables et un bon travail de retouche sur l'interface
  • Récit toujours de haut niveau

MAUVAIS POINTS

  • Les faiblesses structurelles des deux jeux, en particulier les premiers, restent inchangées.

Vidéos liées

Images liées

VOS AVIS

Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !

DONNEZ-NOUS VOTRE AVIS

SUIVEZ-NOUS SUR LES RÉSEAUX