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Quand Age of Empires a pris des vacances… et s'est retrouvé à affronter les dieux

En 2002, Ensemble Studios a décidé de faire une petite infidélité à son cher Age of Empires. Marre de l’histoire, des batailles classiques et des stratégies rigides, le studio s’est mis en quête de quelque chose de plus… épique. Ils ont alors échoué sur les rives dorées de la mythologie antique, donnant naissance à Age of Mythology, un RTS qui, à première vue, ressemblait à son grand frère historique. Mais attendez, parce que dans cette nouvelle aventure, ils ont ajouté une pincée de divinités, une louche de surnaturel, et surtout, une ressource flambant neuve : la Faveur divine, qui s’ajoute à l’or, la nourriture et le bois. Oui, ici, vos fermiers ne bossent pas seulement pour vous, ils espèrent aussi quelques faveurs des dieux.

L’arrivée des divinités a chamboulé les règles bien établies de Age of Empires. D’une simple idée est né un véritable chaos ludique, avec les Grecs, les Égyptiens, les Nordiques (et plus tard, les Atlantes et les Chinois, grâce aux DLC), chacun soutenu par leurs dieux locaux. Cela ne s’est pas limité à un lifting cosmétique : les civilisations se sont retrouvées armées de nouvelles mécaniques, bâtiments, unités héroïques, et surtout, de pouvoirs mythologiques aussi puissants que dévastateurs. Zeus vous permet de foudroyer vos ennemis, tandis que Freyja vous équipe de Valkyries prêtes à en découdre. Et si vous préférez, Thot vous donne la possibilité de semer le chaos avec ses armées mythiques.

Chaque divinité majeure ou mineure apportait son lot de compétences, capables de transformer totalement les stratégies de jeu. Certes, on retrouvait les dogmes classiques d’Age of Empires, mais ici, tout était plus grandiloquent, plus explosif, plus… mythologique. Pourquoi s’enfermer derrière de simples murs de pierre quand Artémis peut raser toute la forteresse avec un bon vieux tremblement de terre ? Et est-ce vraiment sage d’amasser une armée gigantesque, sachant que Thot peut à tout moment vous gratifier d’une pluie de météores en plein cœur de votre campement ?

Age of Mythology n’était donc rien de moins qu’un cocktail détonant de mécaniques divines, apportant une bouffée d’air frais aux campagnes solo, mais surtout au multijoueur. Forcément, un tel bouillonnement a créé son lot de problèmes d’équilibrage. Les divinités n’étaient pas les seules responsables : les différences entre civilisations n’avaient jamais été aussi tranchées, chacune avec son propre style de jeu, à la manière d’un Starcraft mythologique.

Et c’est précisément là-dessus que Age of Mythology: Retold concentre ses efforts. Les développeurs ont mis les mains dans le cambouis pour renouveler chaque aspect du jeu. Ajustements, rééquilibrages, et, on l’espère, un peu moins de destruction divine au programme… Quoique, qui peut résister à un bon cataclysme ?

Age of Mythology : Retold – Quand les Dieux se refont une beauté (et une santé)

Ah, Age of Mythology : Retold, ce n’est pas qu’un simple coup de polish pour rendre les choses un peu plus jolies. Non, cette version s’appuie sur le Bang Engine, déjà utilisé pour la refonte d’Age of Empires III: Definitive Edition, et le résultat ? Un quasi-remake intégral des unités, animations et graphismes. Le tout emballé dans une réécriture symphonique de la bande-son, bien que cet effort semble un peu superflu, vu que la musique d’origine était déjà un chef-d’œuvre. Côté visuel, c’est un joli numéro d’équilibriste entre tradition et innovation. Les unités et les effets visuels sont désormais plus dynamiques et pétillants, mais l’esprit visuel classique reste là, immuable, tel un temple grec qui refuse de céder à la modernité.

Ce que vous obtenez dans la boîte (virtuelle) de World’s Edge, c’est tout le contenu de l’édition de base, ainsi que la première extension, The Titans. Vous savez, celle où les Atlantes débarquent avec leurs Titans surdimensionnés. Par contre, mauvaise nouvelle pour les fans de dragons et de la Chine antique, le deuxième DLC Tale of the Dragon a été mis de côté pour une date ultérieure. Mais dès le départ, vous pouvez déjà vous amuser avec les Grecs, les Égyptiens, les Nordiques et les Atlantes dans leurs trois campagnes épiques – La Chute du Trident, La Nouvelle Atlantide et Le Cadeau d’Or. Le DLC chinois ? Il reviendra plus tard, repensé et amélioré pour un retour en force. On sent que les développeurs veulent éviter de déplaire aux divinités de l’équilibrage.

Retold ne se contente pas de dépoussiérer le passé, il injecte aussi de la modernité à gogo : vous pouvez maintenant prioriser automatiquement vos habitants en fonction des ressources que vous voulez (c’est terminé les clics frénétiques pour déplacer vos fermiers), explorer les cartes sans lever le petit doigt grâce au mode automatique, et l’Attack Move vient résoudre ces moments de frustration où vos troupes se demandent comment frapper l’ennemi. Et ça, ce n’est que la partie visible de l’iceberg : de nouvelles options d’accessibilité, un système de notifications audio flambant neuf, et une refonte complète des systèmes de production et de recherche. Vous voyez, même les dieux aiment le multitâche.

Mais la vraie magie de cette restauration ne se voit pas. Les développeurs ont retravaillé chaque couche du gameplay pour répondre aux exigences modernes en matière d’équilibrage. Rien n’a échappé à cette refonte : les pouvoirs divins ont été réajustés, les caractéristiques des civilisations affinées, et même les détails de microgestion, comme le coût et les dégâts des unités, ont subi un lifting divin. Tout ça pour garantir que vos batailles contre (ou avec) les dieux soient aussi équilibrées que possible… ou du moins, presque.

Alors, oui, même avec une configuration modeste, Retold reste impressionnant. Et si la technologie ne permet pas encore de marcher sur l’eau, elle vous offre au moins de quoi faire trembler la terre sous vos armées.

Les changements divins qui renversent la partie

Si la liste des nouveautés d’Age of Mythology : Retold devait être gravée sur un papyrus, il serait plus long que la muraille de Chine. Pour éviter de nous y perdre, concentrons-nous sur les changements les plus percutants. Premier coup de tonnerre : les pouvoirs des dieux ne sont plus des consommables à usage unique ! Désormais, ils peuvent être activés plusieurs fois, à condition de payer un prix toujours croissant en ressources. Par exemple, le premier éclair de Zeus est toujours gratuit (merci Zeus), mais les suivants vous coûteront de plus en plus cher. Ça s’applique aussi aux invocations, comme le dragon de Hel, Nidhogg, ouvrant des possibilités stratégiques inédites. Réutiliser les pouvoirs divins ? Voilà qui chamboule complètement les règles du jeu.

Ce n’est pas tout, toutes les unités ont été rééquilibrées : leurs dégâts, leur vitesse de déplacement et leur précision à distance ont été ajustés pour mieux coller aux attentes des joueurs modernes. Les unités mythiques et héroïques, qui possèdent des capacités spéciales comme le regard pétrifiant des Gorgones ou le saut légendaire de Bellérophon, peuvent désormais être activées manuellement par les joueurs, à la manière de Warcraft III. Et ce n’est pas qu’un détail, car cela vous permet de mieux contrôler ces titans mythologiques et de maximiser leur impact. Cerise sur le gâteau, ces unités mythiques gagnent en puissance au fil des âges, afin de rester pertinentes tout au long de la partie, et pas juste dans leur période d’or.

Côté architecture, il y a aussi eu du neuf. De nombreux bâtiments ont été repensés, et certains nouveaux ont fait leur apparition. Mais le plus grand bouleversement concerne la Merveille, autrefois une condition de victoire en multijoueur, qui se transforme maintenant en un levier dévastateur pour débloquer un « Age of Wonder » spécial. Vous gagnez des améliorations titanesques, comme une réduction de 50 % des coûts et une baisse de 90 % du temps de récupération de vos pouvoirs divins. Autant dire que vos adversaires risquent de voir leurs prières rester sans réponse.

Les Nordiques et les Atlantes ont reçu une attention particulière en termes de rééquilibrage, ce qui promet de belles bagarres épiques. Les mécanismes de base de chaque civilisation ont aussi été revisités. Par exemple, l’arbre de production des navires a été entièrement revu. Chaque unité, chaque bâtiment a vu ses statistiques réajustées, et vous pourriez passer des heures à décortiquer tous ces ajustements minutieux. Rien n’a été épargné par le coup de balai des développeurs.

Pour couronner le tout, le mode multijoueur a également été enrichi. En plus des dix nouvelles cartes dédiées, un système de génération procédurale fait son entrée, garantissant des affrontements presque symétriques en termes de ressources. Une manière d’assurer des batailles épiques sans qu’un camp ne parte avec une trop grande longueur d’avance. Voilà de quoi transformer vos soirées RTS en véritables odyssées stratégiques.

Le classique qui refuse de vieillir

Malgré les montagnes de changements apportés, Age of Mythology : Retold reste fidèle à son essence : un jeu de stratégie en temps réel solide, amusant et accessible. La mythique campagne Fall of the Trident, qui nous plonge dans les guerres épiques de l’Antiquité, a gardé tout son éclat. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, avec plus de 40 scénarios en solo qui sont non seulement d’excellents tutoriels pour les nouveaux joueurs, mais aussi des aventures captivantes pour ceux qui préfèrent éviter la compétition acharnée du multijoueur.

Age of Mythology : Retold offre une pléthore de contenu solo, de quoi occuper des heures sans jamais s’ennuyer. Chaque mission est une histoire à part entière, avec des situations variées, de l’attaque de cités à la défense désespérée contre des monstres mythologiques. C’est une véritable odyssée qui nous replonge dans les récits antiques.

Mais ne nous leurrons pas, le vrai cœur de ce remake réside dans le multijoueur. Presque tous les changements apportés visent à équilibrer les civilisations pour rendre les batailles plus justes et les matchs plus tendus. La scène compétitive, autrefois sur le déclin, trouve ici un second souffle, avec des ajustements qui nivellent le terrain pour que chaque joueur, qu’il soit fidèle aux Grecs, aux Nordiques ou aux Atlantes, puisse se battre à armes égales. Retold n’est donc pas une simple retouche cosmétique, c’est une véritable version 2.0 de l’original.

Et ce n’est que le début. World’s Edge nous fait miroiter un contenu post-lancement alléchant : le retour de la civilisation chinoise, de nouveaux modes comme la mystérieuse Arène des dieux, et qui sait, peut-être un panthéon inédit à découvrir. Une chose est sûre, les dieux ne sont pas prêts de se retirer, et Age of Mythology : Retold semble bien parti pour régner encore longtemps sur l’Olympe du RTS.

NOTRE AVIS

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Non, Age of Mythology: Retold n’est pas simplement une version remasterisée vite fait bien fait. Certes, à première vue, le jeu a fière allure, flamboyant sous le capot étincelant du Bang Engine. Les animations refaites de A à Z et une bande-son orchestrale qui vous ferait presque croire que vous êtes dans un opéra, tout ça, c’est du beau boulot. Mais le vrai secret ? Il se planque dans le gameplay. Chaque pixel de ce mythe vidéoludique a subi une cure de jouvence : des divinités toutes-puissantes aux civilisations disponibles, jusqu’aux pauvres soldats qui n’ont rien demandé. Tout a été ajusté, repensé et équilibré à la sauce "jeu moderne". Les développeurs se sont même payé le luxe de glisser quelques petites innovations de qualité de vie ici et là, histoire qu’on se sente encore plus à l’aise en envoyant des troupes au casse-pipe. Alors, oui, tout n’est pas parfait. Les unités ont parfois l’air de découvrir la marche, errant bêtement au gré des bugs qui, soyons honnêtes, sont le prix à payer pour cette refonte ambitieuse. Mais malgré ces petits accrocs, c’est sans conteste la manière ultime de redécouvrir l’un des RTS les plus fun jamais créés. Si vous êtes prêt à sacrifier un ou deux paysans sur l’autel des chemins tortueux, bien sûr.

Yakudark

BONS POINTS

  • Baucoup de contenu solo
  • Un gameplay rééquilibré pratiquement à partir de zéro
  • De nouvelles fonctionnalités pour l’accessibilité et la qualité de vie
  • Il a conservé sa profondeur et est toujours hilarant

MAUVAIS POINTS

  • Il y a toujours des problèmes de cheminement et de collisions
  • Certaines nouveautés peuvent générer des bugs

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