Library of Ruina offre un dialogue qui établit un univers profond et intrigant, peuplé de personnages fascinants. Cependant, sa tendance à la répétition alourdit l’expérience, privant ainsi le récit de nombreuses occasions d’exploiter pleinement son potentiel. Malgré un système de combat basé sur des cartes captivant, récompensant la stratégie et la réflexion, la progression de l’histoire et du gameplay se fait de manière laborieuse. Les menus, peu optimisés, entravent l’élan du joueur, faisant perdre toute sensation de progrès tangible. Bien que certains puissent apprécier le charme particulier de ce type de roman visuel, les amateurs de jeux de cartes axés sur la tactique et la chance pourraient être déçus de ne pas trouver la satisfaction escomptée.
Vous endossez le rôle de Roland, un voyou des rues, évoluant dans l’univers cyberpunk dystopique de Library of Ruina. Par un tour de magie, Roland se retrouve téléporté dans une bibliothèque mystérieuse, accompagné de sa gardienne, Angela. Leur objectif : bâtir cette bibliothèque tout en dévoilant ses secrets enfouis. Pour garnir les rayonnages infinis de l’établissement, Roland doit affronter et vaincre d’autres individus, s’appropriant ainsi leurs livres au terme de combats acharnés. Chaque ouvrage conquis lui octroie de nouvelles cartes à expérimenter, enrichissant ainsi son arsenal de stratégies.
Les affrontements dans Library of Ruina sont orchestrés selon un système de combat au tour par tour, où les cartes sont les principales protagonistes. Si vous avez déjà exploré ce genre de mécanique, vous vous familiariserez rapidement avec celui-ci. Bien que des variations mineures soient présentes, le principe reste familier. Les effets de statut, les actions basées sur les priorités, la composition de votre deck, entre autres, sont tous des éléments cruciaux dans la dynamique des combats de Ruina.
Pour vaincre vos adversaires, vous devez réduire leur barre de santé à zéro en exploitant à la fois les faiblesses de leur stratégie et de leur arsenal. Cela demande une compréhension fine du système de combat ainsi que des tactiques d’attaque. En effet, exploiter les faiblesses adverses inflige des dégâts supplémentaires tout en affectant un compteur secondaire, le « Stagger Meter ». Lorsque ce dernier est épuisé, les personnages adverses se retrouvent dans une position de vulnérabilité, incapables d’attaquer et exposés à tous types d’attaques.
Ces éléments ajoutent une dimension stratégique à chaque combat, offrant des objectifs secondaires à atteindre et des stratégies à élaborer. Cela se traduit par des moments de satisfaction plus fréquents et renforce le sentiment de progression au fil des batailles. En élargissant votre arsenal de cartes grâce à la construction de decks, vous gagnez en profondeur et en diversité tactique. Chaque ennemi vaincu et chaque livre acquis débloquent une nouvelle série de cartes, enrichissant ainsi vos options de jeu.
Une fonctionnalité intéressante est la possibilité de graver des livres pour obtenir de nouvelles cartes, un processus similaire à l’exécution ou à la fusion de Personas dans Persona 5 Royal. Cela permet d’affiner et d’optimiser votre deck en fonction de votre style de jeu et des défis à venir, ajoutant une couche supplémentaire de stratégie et de personnalisation.
La compréhension et la maîtrise des nombreux mécanismes de Library of Ruina dépendent entièrement de la capacité à naviguer dans ses menus laborieux. Malheureusement, ces derniers sont lents, peu réactifs et saturés de texte difficilement lisible, sans option pour l’agrandir. Cette expérience est aggravée par des choix de conception frustrants qui rendent des actions simples laborieuses, et l’absence de prise en charge de l’écran tactile ajoute à la frustration.
Si le jeu était plus court et moins dépendant de la navigation dans les menus, ces défauts pourraient être plus tolérables. Cependant, selon nos recherches, Library of Ruina demande entre 120 et 250 heures de jeu, ce qui signifie qu’une part significative du temps de jeu est consacrée à parcourir ces menus. Étant donné que les menus sont au cœur de l’expérience de jeu, à l’exception des cinématiques de style roman visuel, leur opacité et leur complexité sont difficilement excusables.
Ce défaut majeur compromet grandement l’expérience que Library of Ruina tente de fournir. Chaque aspect du jeu devient moins accessible à cause de ces menus confus, vous obligeant à naviguer entre plusieurs écrans pour effectuer des tâches simples telles que sélectionner les bonnes cartes pour votre deck ou trouver la bonne page pour avancer dans l’histoire. Bien que vous puissiez finir par vous habituer à cette frustration après des heures d’essais et d’erreurs, cela ne devient jamais une expérience naturelle ou agréable. Une analogie appropriée serait une forme légère de syndrome de Stockholm, où vous vous retrouvez à accepter les défauts du jeu malgré leur impact négatif sur votre plaisir de jeu.
Le monde de Library of Ruina offre une toile de fond fascinante, peuplée d’organisations criminelles obscures et d’habitants meurtriers, chacun avec ses propres motivations pour fréquenter la bibliothèque et affronter la mort. Sous la surface, une intrigue captivante sur le libre arbitre et les sacrifices consentis pour progresser dans la vie se profile.
Cependant, une grande partie des acteurs de ce monde sont considérés comme jetables. Chaque chapitre suit un schéma répétitif : vous invitez quelqu’un de la rue, puis, après une brève introduction qui établit leur identité et leurs motivations, ils se rendent à la bibliothèque où ils sont accueillis par Angela, avant d’être finalement éliminés. Ce cercle vicieux illustre clairement le caractère austère et impitoyable du monde de Library of Ruina, mais il contribue également à rendre chaque nouveau groupe de personnages interchangeable et indistinct.
Tout comme dans les combats, Library of Ruina regorge de potentiel, mais après plusieurs heures de jeu, ce potentiel semble rester largement inexploité, se limitant souvent à de simples allusions à quelque chose de plus grand. Cependant, étant donné la longueur considérable du jeu, nous n’avons pas eu l’occasion d’explorer toutes ses facettes et de voir si ce potentiel se concrétisait réellement. Malheureusement, la durée et l’ampleur du jeu ne semblent pas correspondre à l’expérience que nous recherchions. Nous aurions préféré passer plus de temps à développer une connexion avec les personnages avant de devoir les éliminer si rapidement.
Il aurait été fascinant d’explorer davantage des personnages comme le chef cannibale ou les réparateurs cybernétiques, mais malheureusement, ils rencontrent souvent leur destin peu après leur introduction, laissant peu de place à leur développement. En précipitant ces opportunités de plonger plus profondément dans son monde, Library of Ruina passe parfois à côté de ses moments et personnages les plus captivants.
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Nous aurions sincèrement voulu apprécier Library Of Ruina davantage. Son univers riche et ses personnages intrigants abordent des thèmes et des dispositifs narratifs intéressants, mais ils n'exploitent jamais pleinement leur potentiel. Malheureusement, un rythme haché combiné à des menus lents et frustrants rendent l'expérience de jeu laborieuse. Passer d'une narration précipitée et tronquée à des menus au rythme glacial crée un déséquilibre déconcertant qui nuit à l'immersion.
YakudarkSi les combats avaient été plus captivants et si la narration avait été mieux structurée, Library of Ruina aurait pu nous impressionner davantage. Malheureusement, à cause de ces défauts, nous ne ressentons pas vraiment l'envie de poursuivre notre aventure jusqu'au bout.