Juste quand on pensait avoir tout vu dans le paysage luxuriant de la Terre du Milieu, le Seigneur des Anneaux (LOTR pour les intimes) revient en force. Préparez-vous à incarner un personnage qui, malgré sa taille, n’a jamais manqué d’attirer l’attention. Oui, vous l’avez deviné, je parle de Gollum, le protagoniste délicieusement torturé de « The Lord of the Rings: Gollum ».
Né du laboratoire de développement de Daedalic Entertainment, ce jeu aspire à élever les normes de l’aventure, à faire honneur à l’héritage de Sméagol, et peut-être, qui sait, à rendre le processus de vieillissement de l’anneau un peu moins tragique (pas de promesses sur ce dernier point, cependant). Malgré des reports successifs depuis son annonce en 2020 qui ont fait trembler notre impatience plus que les pas d’un Oliphaunt, on se demande : est-ce que ce jeu est à la hauteur de nos attentes, aussi élevées que la tour de Barad-dûr, ou va-t-il se perdre dans les brumes de l’oubli, comme un Hobbit essayant désespérément de trouver la sortie de la Forêt Noire sans boussole ?
Le voyage sombre de Gollum dans « Le Seigneur des Anneaux: Gollum » nous emmène dans des coins reculés de la Terre du Milieu que beaucoup n’ont pas explorés, surtout si leur expérience se limite aux adaptations cinématographiques. En effet, le jeu se penche sur le périple tumultueux de Gollum, échappant aux griffes de la Bouche de Sauron et du terrifiant Shelob, survivant aux cachots de Thranduil, et croisant la route du père de Legolas. Sur le papier, cela promet une aventure riche et intrigante, mais l’exécution dans le jeu laisse à désirer.
L’histoire est entièrement racontée en anglais, ce qui n’est pas nécessairement un problème, mais l’expérience est quelque peu entravée par des dialogues parfois maladroits et peu inspirants. Le doubleur de Gollum mérite des éloges pour sa performance convaincante, mais les personnages secondaires n’atteignent pas le même niveau de qualité. Ce n’est pas nécessairement un défaut des acteurs, mais plutôt une conséquence de certains problèmes de production, comme une incohérence dans le volume sonore, qui peuvent rompre l’immersion que Daedalic Entertainment a tenté de créer.
Côté gameplay, « The Lord of the Rings: Gollum » est commercialisé comme un jeu d’action et d’aventure, mais il semble davantage être un titre axé sur l’escalade et la course. Comme on pourrait s’y attendre de Gollum, le personnage n’est pas particulièrement robuste, ce qui signifie qu’il faut souvent éviter les affrontements et utiliser l’environnement pour échapper aux dangers. Malheureusement, cela se traduit par beaucoup d’escalade et de saut, de mur en mur, de plateforme en plateforme, ce qui peut vite devenir redondant.
L’équipe de développement a bien capturé les mouvements de Gollum, rendant le déplacement agréable et fluide. Cependant, le jeu est peu indulgent en cas d’imprécision dans les sauts, ce qui peut entraîner de nombreuses morts frustrantes. De plus, malgré des capacités limitées – une courte accélération, une vision aiguisée et la possibilité de marcher temporairement sur les murs – le jeu n’évite pas la répétition, particulièrement dans les missions, qui manquent de variété.
Le concept initial promettait que les choix du joueur influenceraient l’équilibre entre les deux facettes de la personnalité de Gollum – Gollum et Sméagol. Cependant, bien que certains dialogues et éléments du jeu soient modifiés en fonction de ces choix, leur impact sur l’histoire globale est minime, ce qui est décevant compte tenu des attentes suscitées par les annonces préliminaires.
Sur le plan technique, « The Lord of the Rings: Gollum » présente des défis importants. Malgré un matériel de pointe, le jeu a du mal à maintenir une performance stable. De plus, bien que l’atmosphère soit réussie grâce à un bon usage de l’éclairage, les textures et les modélisations des personnages semblent datées pour un jeu sorti en 2023. Plus troublant encore, le jeu, malgré plusieurs retards, ne semble pas correspondre à l’ère actuelle des jeux vidéo en termes de visuels.
Une anecdote intéressante est que dans « Le Hobbit », l’auteur J.R.R Tolkien a initialement présenté Gollum comme beaucoup plus sympathique, allant même jusqu’à proposer à Bilbo son précieux anneau comme cadeau. C’est dans les éditions ultérieures, pour assurer la cohérence avec « Le Seigneur des Anneaux », que Gollum a été peint comme une créature bien plus sombre et obsédée par son « précieux ». Cette dualité est au cœur du jeu, mais on aurait aimé que le choix entre les personnalités de Gollum et Sméagol ait un impact plus significatif sur l’histoire du jeu.
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L’évaluation finale de « Le Seigneur des Anneaux : Gollum » est décevante, surtout compte tenu de l’anticipation et des promesses initiales. Il donne l’impression d’un titre qui peine à trouver sa voie, malgré des fondations prometteuses. Malgré la répétition et le manque d’évolution, l’immersion dans l’univers de J.R.R. Tolkien est présente grâce à l’ambiance et l’environnement créés.
stephtoonzNéanmoins, cette immersion est trop souvent brisée par les soucis techniques, qui, cumulés avec d’autres problèmes, rendent l’expérience globale décevante. À l’heure actuelle, je ne recommanderais pas « Le Seigneur des Anneaux : Gollum » à moins d’améliorations significatives de la part de Daedalic Entertainment. Sinon, il risque d’être rapidement laissé pour compte par les joueurs.