Il est des jeux qui marquent l’histoire (non, pas Last of Us) et vous touchent dans votre vie de Gamer pour vous marquer à tout jamais. Final Fantasy VII fait partie de ceux là. Entre sa qualité intrinsèque et le fait d’avoir bénéficié de beaucoup de conjonctures positives (Fer de lance de la première console de salon de Sony, démocratisation du RPG en Europe etc), le jeu possède une place spéciale dans l’affect de nombreux joueurs de ma génération.
Ainsi, quand 18 ans plus tard, lors de l’E3 2015, Square Enix accède enfin au souhait d’une partie de la communauté d’en faire un Remake, mon cœur n’a fait qu’un tour. Les annonces qui ont suivies ensuite sur des modifications, un jeu coupé en plusieurs parties et le temps de développement ont ensuite un peu entaché l’optimisme des joueurs, mais en bon pigeo… fan, je me suis jeté dessus comme un zombie sur un bout de cervelle. 23 ans plus tard, Final Fantasy VII fait-il toujours vibrer ou est il dépassé?
Dans Final Fantasy VII, vous jouez Cloud, ancien soldat, sorte de guerrier d’Elite de la multinationale Shinra, société qui exploite l’énergie de la planète: l’énergie Mako. Ayant quitté l’armée, il s’est reconverti en Mercenaire et se retrouve donc au début du jeu à accomplir une mission: celle de faire exploser un réacteur Mako avec une organisation éco-terroriste: Avalanche.
FF7 Remake couvre la première partie du jeu original, à savoir la ville de Midgar. Si dans le jeu original cette partie sert de tutoriel d’environ 6 heures et d’introduction, ici les développeurs ont décidés d’étoffer la ville et ses activités pour en faire une aventure d’environ 35 heures pour 18 chapitres. Il va donc sans dire que le jeu possède quelques ajouts vis à vis de son aîné.
Alors soyons clair tout de suite, certains de ses ajouts n’ont aucun intérêt et ne sont là que pour étoffer artificiellement la durée de vie. Prenons pour exemple la quête vous demandant de chercher 3 chats perdus dans le bidonville du secteur 7 pour nous en persuader. Ceci étant dit, ces allongements artificiels de la durée de vie côtoient aussi des passages bien plus intéressants que nous décidons bien évidemment de ne pas mentionner pour vous laisser la surprise.
Sachez cependant que ces passages ont pour but d’étoffer le background de certains personnages et de leur donner plus de profondeur et plus de crédibilité. D’ailleurs, c’est un des points fort du jeu, à savoir son immersion renforcée. J’étais déjà conquis par l’univers de Final Fantasy VII à l’époque alors que le jeu était muet, mais aujourd’hui, avec ce remake, le jeu est sublimé. La vie des bidonvilles est animée, les enseignes font le plein, la vie grouille. Et les ambiances sont vraiment différentes le jour et la nuit.
Cela va donc nous permettre de parler de la technique et particulièrement des graphismes. Alors ils sont somptueux, mais pas que. En effet, les cinématiques sont de toutes beauté et vous font souvent décrocher la mâchoire. Le reste du jeu n’est pas en reste et est globalement du niveau des cinématiques. De même, le jeu tourne parfaitement sans chute de framerate ou d’autre souci technique sur PS4 pro. Cependant, les graphismes sont assez inégaux et il n’est pas rare de croiser un élément bien en deça du reste de l’environnement.
Que ce soit un pneu de voiture dans une rue superbement modélisée, ou un arrière plan lors de la montée d’une tour, certains éléments font tache dans le décor. Cependant, on pardonne assez rapidement comparé à la qualité globale du soft, mais ça fait quand même une petite déception. Surtout que vous aurez à côté de superbes effets de lumières ou des lieux de nuit vraiment somptueux, dédicace au Wall Market.
Les graphismes nous immergent donc encore un peu plus dans l’univers de ce Final Fantasy VII Remake, mais alors que dire de la bande son? Bah rien! Il n’y a rien à dire tellement elle est parfaite. Uematsu nous sort encore ici du grand art, prouvant qu’on peut remanier son propre travail pour en sortir un véritable diamant. Chaque thème réorchestré est un pur chef d’oeuvre, chaque note est parfaitement dosée et placée au bon moment pour renforcer chaque passage du jeu, épique ou triste.
Reste donc à mentionner les doublages. Ici, l’embarras me gagne. Disons que j’aurais aimé soutenir l’effort d’avoir une version française intégrale mais je n’ai pas accroché au choix des voix. Pour autant, sur les deux premiers chapitres que j’ai fait en français, le doublage n’est pas mauvais, loin de là, mais je n’ai personnellement pas supporté la voix de Barret et Aerith, alors que celle de Jessie par exemple est très bonne. Il s’agira plutôt là d’une affaire de goût donc.
Outre les passages scénaristiques ajoutés, comme précisé plus haut, d’autres différences sont à relever vis à vis de l’original, à commencer par le système de combat. S’il est possible de sélectionner le mode classique, il serait dommage de passer à côté du mode de combat proposé par défaut, faisant un mix entre le système du XIII et celui du VII. Ici, plus de tour par tour mais du combat dynamique.
Attaquer avec carré, attaque spéciale avec triangle. Vous avez la possibilité de régler des raccourcis avec L1 + une touche pour utiliser un objet ou une compétence. Reliquat du VII, vous avez toujours une jauge ATB et un barre de limite (appelée ici transcendance). Vous devrez donc attaquer ou subir des dégâts pour charger vos barres ATB et votre barre de transcendance.
Attaquer vos ennemis permettra donc d’utiliser vos barres ATB pour utiliser des objets, utiliser vos compétences ou lancer des sorts. Pour lancer des sorts, grand bonheur, le système de matéria a été conservé. Il vous suffit donc de les équiper dans les emplacements d’armes ou d’accessoires pour utiliser leur pouvoir pendant les combats. Sachez que les matéria équipées augmentent à la fin des combat, même sans être utilisées. De même, sur chaque arme est réservé un emplacement pour une matéria d’invocation. Ici, le système à été changé par rapport à l’original mais n’est pourtant pas aussi aléatoire que dans Final Fantasy XV. En effet, mettre un ennemi en choc ou bien subir trop de dégats lancera le chargement de la barre d’invocation. Une fois celle-ci pleine, le personnage ayant lancé le chargement pourra utiliser son invocation. Celle-ci se joindra à vous sur le champ de bataille jusqu’à ce que sa jauge soit vide et partira en apothéose.
Pour gagner ces invocations (hors MOG et Chocobo), il vous faudra les affronter dans le simulateur VR de Chadley. Celui-ci vous propose des défis de combat à remplir pour obtenir des matérias et ces fameuses invocations. Vous devrez obtenir leur respect pour bénéficier de leur pouvoir.
Enfin, autre différence, l’amélioration des armes. Chaque arme possède des caractéristiques de base et une compétence à maîtriser pour pouvoir l’utiliser même une fois l’arme déséquipée. De plus chaque arme possède son propre sphérier d’évolution dans lequel vous devrez dépenser des PA pour leur ajouter des caractéristiques comme un emplacement de matéria supplémentaire, des bonus d’attaque ou de défense ou même des bonus de PV. Ces PA sont obtenus en montant de niveau et en obtenant des livres de combat.
Une fois les 18 chapitres terminés, vous aurez accès a la sélection des chapitres et au mode difficile. Cela vous permettra donc de chercher les éventuels collectibles comme les CD audio, les armes de chaque personnage ou bien les livres de combat pour améliorer vos armes. Sachez aussi que de nombreux livres ne sont disponibles qu’en mode difficile, de même que certains combat des simulateurs de combats shinra qui sont exclusif au niveau de difficulté difficile.
En conclusion, 23 ans après, Final Fantasy VII garde ses lettres de noblesse, sublimé par des musiques réorchestrées, des graphismes remis au goût du jour et un système de combat punchy et prenant. On regrettera certains éléments en deçà graphiquement, des ajouts inutiles et le fait de n’avoir que la première partie, mais on ne boudera pas son plaisir de profiter d’un des hits de notre enfance dans une version réhaussée. Shut up and take my gils.
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