Qui n’a jamais rêvé d’être un véritable dictateur cubain, régnant sur une petite île des caraïbes? C’est ce que vous propose la série des Tropico. Jeu dans la lignée des Sim City, la série Tropico suit son petit bonhomme de chemin depuis 2001 pour en arriver aujourd’hui à sa 6eme itération. Le soucis de ce genre de jeu est de savoir se renouveler en amenant un nouvel intérêt et de nouvelles features tout en conservant ses qualités afin de fidéliser les anciens joueurs et d’attirer les nouveaux. Le jeu étant sorti sur PC il y a quelques mois, nous testons ici la version console et en particulier la version Xbox One. Le pari est il réussi pour ce nouvel opus?
Comme nous le disions en introduction, Tropico 6 est un jeu de gestion à la Sim City auquel s’ajoutent des dimensions politiques et commerciales. En effet, le principe est que vous êtes dirigeant d’un archipel dans les caraïbes et vous devez gérer votre population, les constructions, habitations et sauts d’humeur de la population, mais aussi générer des revenus par l’établissement de commerces via des routes commerciales. De plus, ces revenus sont assurés aussi par vos relations avec les grandes nations comme la couronne britannique au démarrage du jeu. Vous devrez donc gérer la satisfaction de votre peuple via la construction de bâtiments, qu’ils soient culturels, religieux, de loisir, sans oublier les lieux de travail et d’habitation. Pour cela un menu très simple regroupe les données de chacun de vos habitants et la satisfaction globale, qui vous feront gagner les prochaines élections sans vous obliger à les truquer. Globalement, le jeu n’est pas très punitif et il est facile de gérer sa population, il suffit de poser 2-3 habitations proches des lieux de travail et les travailleurs sont plutôt satisfait. Et encore, si vous n’en faites pas assez, ils se construiront des abris de fortune pour être proche de leur travail, de vraies petites fourmis.
Le côté construction étant somme toute très classique et très simple, voir simpliste, nous ne nous attarderons pas plus longtemps dessus si ce n’est pour dire que le menu radial n’est vraiment pas clair. Le pire étant que le sous menu est un autre menu radial lui ressemblant comme deux gouttes d’eau, histoire de rendre la chose encore plus flou. Surement une adaptation nécessaire à la maniabilité console et le peu de choix de touches, mais toujours est il que je n’ai pas trouvé cela efficace.
Votre but sera donc de vous assurer une certaine prospérité afin de maintenir un niveau de satisfaction élevée et surtout des soutiens politiques. Pour cela, le meilleur moyen sera le commerce. Choisissez un produit, lancez l’import/export et tout se fait quasiment tout seul. Idem, vous pouvez choisir le niveau d’exploitation de vos mines, de vos fermes etc. Pour cela vous devez juste sélectionner votre degré d’engagement, allant de modéré à esclavagisme. Savoir aussi quel budget allouer à chaque bâtiment. Et cela est plus compliqué qu’il n’y parait tant le jeu est flou sur vos entrées et sorties d’argent. Vous verrez parfois votre pactole plonger à vue d’œil sans vraiment en connaitre la raison.
Ajoutez à cela les innombrables requêtes des différentes factions qu’il est parfois difficile de satisfaire dans les temps pour trouver la véritable difficulté du jeu. L’aspect politique est aussi anecdotique que primordial. Entendez par là que vous pouvez accepter toutes les requêtes de toutes les factions sans jamais vous fâcher avec personne mais que si vous ratez une requête par manque de temps, vous pouvez déclencher la guerre civile. Ce point est surtout flagrant lors des 15 missions scénarisés qui sont plutôt dirigistes et peu passionnantes, un peu moins en mode bac à sable. Sachez d’ailleurs que le jeu vous propose une évolution allant de l’ère coloniale à notre bonne ère contemporaine.
Je parlais plus haut du menu radial, quid de la maniabilité console? Et bien là encore, ce n’est pas génial. Le curseur n’en fait qu’à sa tête et une fois sur deux ne sélectionne pas la cible que vous lui indiquiez, vous sélectionnant une ferme au lieu du bidonville adjacent. Ne parlons même pas de la construction des routes qui est un calvaire, le tracé proposé semblant être réalisé par un ouvrier de la DDE complètement bourré, quand le jeu ne vous refuse pas tout bonnement de relier votre bâtiment à la route pour des raisons obscures. Un bon point aurait été le système de zoom et dezoom qui permet à la fois de voir avec précision certains détails comme le trafic ou bien justement les petits bidonvilles, ou au contraire dezoomer pour pouvoir changer d’île rapidement, mais voila, comme 90% des actions dans le jeu,cela fait ramer la console. Chaque construction, sortie de menu, zoom entraîne une chute drastique de framerate même pas justifiée par des graphismes tout juste honnêtes.
Alors ne restons pas sur une note si négative, la crique des pirates est, quant à elle, une feature plutôt intéressante, permettant de lancer des raids afin de voler des monuments comme le sphinx ou autres merveilles. Le jeu est plutôt sympathique mais en reste à ce point, toujours le cul entre deux chaises, alternant entre sympa et frustrant.
Ajoutant assez peu de nouveautés, ce Tropico 6 ressemble à un best of des précédents, dont la maniabilité console laisse fort à désirer, comme son aspect technique. Si vous avez déjà Tropico 5, pas sur que l’investissement en vaille la chandelle, et si vous voulez tout de même vous le prendre et que vous avez le choix, mieux vaut probablement s’orienter vers la version PC.
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