Alors que tous les yeux sont tournés vers Final Fantasy 7 remake et que les opus ont tous droit à leur re-sortie en version liftée, de Final Fantasy VII à Final Fantasy XII en passant par le X ou encore Type 0, Final Fantasy VIII faisait office de vilain petit canard. C’est maintenant une erreur réparée avec la sortie de Final Fantasy VIII remastered sur toutes les plateformes actuelles. Une bonne occasion donc pour ceux qui, comme moi, n’avait pas eu l’occasion de vivre cette aventure de Squall et Linoa à l’aube du nouveau millénaire.
Comme je le disais, Final Fantasy VIII est initialement sorti en 1999, soit deux ans après Final Fantasy VII avec la renommée qu’on lui connait. Le 8 a connu un accueil beaucoup plus mitigé, peut être pour ses mécanismes au premier abord déroutantes. En effet, FF8 se démarque des ses frères et sœurs en changeant totalement son fusil d’épaule: Plus de MP, plus d’équipements à proprement parler, FF8 propose un tout nouveau système. En effet, les magies doivent être volées pour être utilisées ou stockées. Ainsi, vous trouverez de nombreuses sources de magies dans le monde que vous devrez piller avec la compétence voler. Celles-ci se re-rempliront au bout d’un nombre défini de pas, dépendant de la nature de la magie. Vous pouvez aussi en voler aux monstres pendant les combats. Enfin, vous pouvez aussi en créer via les compétences des Guardian-Forces ou bien en transformant des cartes.
Cela nous amène à parler des G-Forces. Ce sont les invocations de cet opus. Si l’on en trouve bien quelques une qui nous sont données gracieusement, la plupart de ces divinités sont optionnelles et même manquables si vous ne les obtenez pas au bon moment. En effet, il vous faudra, pour la majorité d’entre elles, les voler à des ennemis spécifiques en combat sous peine de ne plus pouvoir les obtenir avant la fin du jeu. D’autres devront être affrontées, d’autres enfin devront être invoquées par des quêtes annexes. Ainsi, si l’on garde l’esprit des invocations et des magies, le système est bien différent et plus complexe mais aussi plus profond.
Toujours dans cette optique, en montant de niveau, vos G-Force vous confèrent des capacités, comme des boost de Vigueur, de HP ou de défense, mais aussi la possibilité de créer des objets, des magies ou encore d’associer des magies à vos statistiques. C’est ainsi qu’il vous faudra optimiser vos associations pour obtenir les meilleures statistiques possibles. Associer la magie Vie max au HP, Aura à la vigueur? De même, en associant une magie élémentale comme foudre à votre attaque vous donnera des chances d’ajouter cet élément à votre attaque. De même, en l’associant à votre défense mentale, vous vous offrez une protection contre cette dernière.
Enfin, pour améliorer vos armes et vos limites break, vous devrez acheter ou trouver des magazines. Les Fanzines des Fana de Flingues, magazine mensuel vous permettra de débloquer de nouvelles armes que vous devrez acquérir contre des objets et de l’argent, alors que l’ami des bêtes et Baston Magazine vous permettront de débloquer les limites de Linoa et Zell. Celles de Quistis sont déblocables par des objets, celles de Selphie apparaissent aléatoirement alors que pour Irvine, il faut fabriquer des balles spécifiques. Une richesse et une profondeur de gameplay qui, si elle va en satisfaire plus d’un, peux toutefois rebuter.
Je vous parlais un peu plus haut de cartes à transformer. Car oui, FF8 contient un jeu de cartes tout aussi addictif que le Gwent pour la génération actuelle. Appelé le Triple Triad, ce jeu est aussi chronophage que rageant. Sous un concept en apparence simplissime, se cache un jeu de pervers psychopathe. De base, chaque carte possède 4 chiffres correspondant aux 4 bords de la carte. Sur un plateau de 9 cases (3×3), vous disposez vos cartes et si le chiffre qui correspond au bord en contact avec une carte adverse est plus grand que celui de votre adversaire, vous retournez sa carte. Simple? Sauf que chaque région ou adversaire vous ajoute des règles parfois farfelues qui se cumulent. De l’aléatoire qui ne vous laisse pas le choix de vos cartes à la mort subite qui mélange vos cartes à celles de l’adversaire en cas d’égalité jusqu’à une victoire, en passant par des ajouts d’effets élémentaux ou la règle identique qui retournent les cartes dont 2 cotés au moins ont le même chiffre que l’adversaire, le jeu peux très vite devenir un véritable capharnaüm. Tellement chronophage que sur mes 4 premières heures de jeu, 2 étaient dues seulement aux Triple Triad. Mais, rassurez vous, le jeu de carte n’est pas obligatoire pour l’histoire.
Parlons justement de l’histoire. Même si le jeu a plus de 20 ans, on tentera de ne pas trop spoiler pour ceux qui le découvrirait. Sachez que vous jouez Squall, un jeune étudiant de la BGU, pour Balamb Garden University, qui passe son examen de Seed, sorte de soldat mercenaire réputé dans le monde entier. Une fois diplômé, sa première mission consiste à assister un groupe de rebelles menés par Linoa pour libérer la région de l’oppresseur. Cette mission va mener Squall et ses camarades dans une aventure qui dépasse largement la région et le temps. L’histoire un peu plus politique et alambiquée que son prédécesseur, avec des passages flashback et des voyages temporels met un moment avant de véritablement prendre forme. Cependant, elle rends le scénario plus mature et réserve quand même des scènes assez mythiques comme la bataille de la BGU ou les affrontements des universités.
Si l’on parle maintenant un peu des ajouts de cette version remastered, sachez qu’elle possède les même ajouts que la version FF7, c’est à dire les trois boosters vitesse x3, le bonus no combat, qui annule (presque) tous les combats aléatoires et enfin le bonus de combat qui remonte automatiquement votre vie et charge constamment votre barre de limit break. Ces boosters ne bloquent pas les trophées/succès et le vitesse x3 est assez appréciable car le jeu est parfois un peu lent pour notre époque. Enfin sachez que les graphismes des personnages ont été totalement retravaillés et offrent un rendu vraiment propre et agréable, mais font du coup tache d’huile sur des décors qui eux n’ont pas été touchés et ont seulement été lissés dans un effet de flou plutôt décevant (comme sur FFVII et FFIX).
Enfin, pour reparler du jeu en lui même, Final Fantasy VIII possède une OST sublime, que ce soit le thème de Balamb ou de Timber, ou bien encore ce morceau d’orgue de la citadelle d’Ultimecia. De quoi accompagner vos longues heures de jeu, car il faudra compter environ 35 à 40h pour finir le jeu en activant le bonus vitesse x3, donc comptez bien le double sans celui ci, sachant que le farm vous demandera du coup vraiment plus de temps. Ajoutez à cela de nombreuses quêtes annexes bien dissimulées et totalement facultatives et vous dépasserez aisément les 120h pour les adeptes du 100%.
Continuant dans l’état d’esprit Final Fantasy en tranchant cependant en proposant un scénario plus mature et un gameplay bien plus profond que son prédécesseur, il est compréhensible que Final Fantasy VIII n’ai pas connu le même succès à l’époque. Cependant, avec le petit lifting qu’il a reçu et l’ajout des bonus comme le vitesse x3, il serait dommage de passer à côté d’un très bon épisode de la série et de son héros tourmenté.
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