Voilà quelques temps maintenant que l’équipe de Kylotonn Games a repris le flambeau de la licence officielle WRC au studio Codemasters, et même pas un an après la sortie de WRC 6 le studio a sorti un septième opus, dans le but de toujours pousser le réalisme du rallye à son apogée. Mais qu’en est-il vraiment ?
Que vous soyez novice ou pilote confirmé, vous aurez d’abord droit à votre petite initiation. Celle-ci vous expliquera les bases pour bien réussir une spéciale de rallye, et une voix-off vous expliquera en détail tout ce que vous devez savoir sur le jeu, sur ses menus et sur ses spécificités. A peine le jeu lancé, on vous met au volant d’une voiture sur une spéciale d’entrainement qui servira à établir votre niveau et la difficulté de vos adversaires : en effet, une fois la ligne d’arrivée franchit, le jeu enregistre votre parcours et vous propose divers paramètres, concernant votre niveau et la difficulté de l’IA. Une façon pour le jeu de vous cerner et de vous proposer une difficulté à votre niveau afin que vous puissiez jouer avec plaisir. Autre point, il vous est également proposé de choisir entre une difficulté orientée simulation ou plaisir. Un détail pour certains, mais pour d’autres, lorsque on débute, se voir échouer à chaque course peut vite devenir frustrant. De toute façon, rassurez-vous, vous pouvez tout à fait modifiez vos paramètres de difficultés à tout moment.
Une fois tout ce tintouin terminé, place au vif du sujet : le menu principal du jeu vous propose divers choix : vous pouvez opter pour une petite course en vitesse, un test de conduite, un championnat personnalisé, un mode multijoueur ou un mode carrière. Je m’attarderai sur les deux derniers cités. Concernant le multijoueur, il peut se jouer en local en écran splité ou en ligne jusqu’à 8 joueurs, mais on retrouve également cette dimension eSport qui a été donnée à la série WRC depuis le 5e opus, grâce à des défis qui permettront aux meilleurs de se démarquer et de gagner des récompenses exclusives.
Concernant le mode carrière, si on pouvait s’attendre à de la nouveauté, il en est en fait tout autre, puisque c’est grosso modo un pâle copié collé du mode carrière de WRC 6. Entendez par là que vous retrouvez comme depuis 3 ans les trois classes de courses dans lesquelles vous devez vous affirmer (WRC Junior puis WRC 2 puis WRC), et que comme depuis trois ans, la WRC Junior vous propose un contrat d’équipe à choisir parmi trois proposés ayant chacun leurs attentes. Malheureusement le mode carrière est lourdement répétitif, on enchaîne rallyes sur rallyes, sans aucune cinématique ou mise en scène : les stands sont toujours les mêmes, même le décor n’évolue pas en fonction des régions. Vos performances influent que peu votre relation avec votre équipe qui semble toujours plutôt ravie… Bref, on en fait vite le tour…
Un bon jeu de voiture sans jouer au volant, c’est un peu comme une raclette sans fromage, il manque quelque chose, mais qu’on n’a pas le choix, on n’a pas le choix… Je n’ai malheureusement pas de volant (et pas la place pour en mettre un), et j’ai donc pu tester WRC 7 à la manette. Il n’en reste pas moins jouable normalement, mais il me sera impossible de comparer les deux supports (sorry, patapé)…
Avant de parler manette, parlons graphismes : le jeu est beau, les voitures sont biens faites, les spéciales bien réalisées. MAIS et il y a un gros mais, de nombreux points viennent noircir le tableau : même si graphiquement le jeu est beau et les textures correct, il n’en reste pas moins un jeu en 30 FPS (à l’heure où un grand nombre de jeux sortis et à venir tapent dans les 60 FPS) qui rencontre des chutes de framerate, de l’aliasing et du clipping… Concernant les voitures, les dégâts sont… inexistants. Alors en fait, si, ils sont présents, mais vous exploser latéralement dans un arbre à 150 km/h ne vous pliera pas la voiture, tout comme taper un talus de plein fouet n’explosera pas vos phares la nuit (et encore, même explosés, des fois ils éclairent encore, trop fort !) et faire des tonneaux bien violents ne vous empêchera pas de reprendre votre course. Ouais, je me suis amusée à planter la voiture pour voir le « réalisme » de dégâts.
Les spéciales elles, sont assez correctes et variées, avec au total pas moins de 60 tracés en spéciale, super-spéciale et spéciale épique à travers 13 destinations toutes sous licence officielle de la FIA World Rally Championship. Même si on est amené à repasser sur une spéciale déjà faite, les conditions météorologiques et le véhicule que vous piloterez vous feront redécouvrir la spéciale. La technicité de ces tracés est assez intéressantes mais, les gars de chez Kylotonn, petite question, vous trouvez normal de placer une voiture en bord de piste ? Une botte de paille à l’intérieur d’un virage ? Des spectateurs en sortie de courbe large protégés par une simple banderole ou barrière ? Certains éléments de décor sont très mal placés, et le choc en devient parfois inévitable…
Quoi qu’il en soit, le jeu à la manette n’est pas mauvais, mais il ne casse clairement pas trois pattes à un canard. Si ça vous en bouche un coin(coin) c’est pourtant la triste réalité. Un premier point décevant c’est le manque de sensation de vitesse lors de la conduite, et le manque de sensation apportées par les vibrations, qui manquent tous deux de travail et d’approfondissement, notamment par le peu de différence de sensation entre les différents types de sol (neige, bitume, sable…). Autre point c’est la conduite et plus particulièrement le maniement de la direction : la voiture devient vite incontrôlable, un simple petit coup de joystick et votre voiture part d’un coup à droite ou à gauche, et si vous donnez un second coup de joystick dans la direction opposée pour la redresser, vous risquez le tête à queue. Ne parlons même pas des drifts dans les virages, qui, pour peu que vous souhaitez juste redresser un peu votre voiture, vous envoient n’importe où. Dommage.
Mais par dessus tout, ce qui est le plus pénalisant, ce sont les pénalités de temps qui sont imposées tout le temps et parfois pour rien… Il y a quelques lignes de cela, je vous parlais des éléments de décors mal placés tels que les piétons en sortie de courbe large : il suffit que vous alliez frôler la grille qui les protège avec votre pare-choc pour vous prendre une réapparition et 10 secondes de pénalités. Sympa les gars merci… Sans compter les réapparitions pour sortie de route qui infligent 9 secondes (alors qu’en 9 secondes tu aurais largement le temps de revenir toi même sur la piste) alors que parfois quand tu es bloqué ce serait pas du luxe, ou encore les réapparitions pour un tête à queue qui t’envoie légèrement dans le décor… Bref, on mange vite 20/30 secondes de pénalité de temps pour pas grand chose, ce qui peut vite nous faire dégringoler au classement…
WRC 7 n’en reste pas moins plaisant à jouer, les amateurs de rallye apprécieront de retrouver des noms, des véhicules et des pistes familières, les autres ne s’y attarderont pas forcément plus que ça et passeront leur chemin… Les courses peuvent être agréables lorsque la voiture se tient et que le décor est judicieusement placé, et le jeu propose tout de même pas mal de challenge, que ce soit en ligne ou hors ligne. Niveau sonorité, les bruits de moteurs sont assez bien reproduits, mais certains menus sont vite agaçants, notamment ceux de départ de course, où le bruit type vuvuzela continu d’un moteur donne vite mal au crâne. On appréciera également la grande acclamation que le public nous donne, même si on se plante magistralement, puisque le roi, c’est nous.
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