Cela faisait 2 ans que Deep Silver Volition ne nous avait pas concocté un Saints Row, ce GTA-like à la sauce complètement what the fuck qui faisait le succès de sa licence. Cette année, le studio a modifié sa recette et exit Saints Row, faisons place à Agents of Mayhem. Est-il un digne successeur de la série, ou n’est-il qu’une simple et pâle copie ?
Première chose à noter : Saints Row et Agents of Mayhem sont très différents. S’il y a bien la patte graphique de Deep Silver et qu’on reconnait facilement les traits du jeu, il y a de nombreuses différences à noter. La première c’est le personnage : dans SR vous pouviez en créer un et le personnaliser avec des milliers de possibilités, dans AOM, vous avez de maigres skins de personnages et d’armes tous différents, mais plusieurs agents que vous pourrez choisir. La personnalisation est là, mais moins poussée.
Second point à noter, qui (pour moi en tout cas), annonce clairement le fait que ce n’est pas un Saints Row : le côté complètement barré n’est absolument plus présent. Dans SR, le jeu était traduit en français, dans les sous-titres mais aussi dans les dialogues, ce qui permettait de mieux saisir les blagues de merdes qui étaient balancées à tout va par les personnages. Dans AOM, exit la traduction, place au VOSTFR, avec ses sous-titres simples, sans humour. Sans notion d’anglais on peut vite passer à côté d’une blague marrante, d’autant plus qu’elles sont assez rare.
D’ailleurs, parlons-en de cette traduction et des dialogues : clairement, la traduction est bâclée, les dialogues peuvent des fois se chevaucher et on passe à côté d’un dialogue, ou la traduction peut tout simplement être absente. Je pense notamment à l’IA de la voiture de fonction, qui, comme la K2000, peut parler, ou encore la voix du micro depuis l’Ark (QG de Mayhem). Dans les deux cas, ces deux voix vont s’exprimer en anglais, mais sans être traduit. Aucune utilité donc si on n’en comprends pas la subtilité. De plus, les personnages ont la fâcheuse manie de discuter en plein milieu des combats… donc à moins d’avoir un œil qui dit merde à l’autre, c’est compliqué de suivre les dialogues tout en se concentrant sur les vagues d’ennemis qui nous attaquent… Encore une fois, avec une traduction complète, ça aurait été plus simple…
A première vue, lorsqu’on s’attarde sur la liste des missions et activités disponibles ou sur la carte, AOM semble proposer beaucoup de possibilités différentes. Vous avez le choix entre la mission principale, des missions liés aux personnages, des contrats ou bien des activités secondaires dans la ville de Séoul pour affaiblir votre ennemi : LEGION. Mais finalement, on en fait très vite le tour.
En effet, si les missions principales sont elles assez variées, les missions liées aux personnages et les activités secondaires se répètent énormément. En gros : détruisez les équipements de LEGION (Gollem, machines de haine, lanceur de capsule d’attaque, dominateur gravitationnel pour ne citez qu’eux) et fouillez leur repaire en remplissant des objectifs qui se répètent dans des lieux qui se ressemblent (« tuez tous les ennemis », « piratez les consoles », « détruisez les fils électriques »…), bref, c’est redondant. Là où ça varie un peu plus, c’est sur les missions liés aux personnages…
Comme je vous l’expliquais plus haut, vous ne pouvez plus créer votre propre personnage et le personnaliser : vous disposez d’Agents, que vous pouvez personnaliser avec environ 5 skins de personnages et d’armes (voir 6/7 selon les personnages) avec lesquels vous devrez former une escouade de 3 Agents. Chaque Agent à ses spécialisations et ses propres gadgets qui peuvent être personnalisés. Par exemple, Fortune a pour spécialisation Casseur de bouclier de base, et débloque la deuxième spécialisation Expert en Programmation dès le niveau 10, tandis que Red Card a pour spécialisation de base Sauveur du Monde et en deuxième spécialisation Transperceur dès le niveau 10. Côté gadgets, les Agents ont tous une arme, une attaque spéciale, une capacité, un déplacement, des compétences passives et une attaque Mayhem surpuissante qui leurs sont propres. Bien sûr, ils n’en ont aucune en commun, et il faudra réfléchir lors de la création d’escouade pour en associer 3 aux capacités différentes mais qui se complètent.
Chaque Agent peut donc être personnalisé pour en améliorer les performances. Vous avez le choix entre divers propositions pour chaque gadget, auxquels vous pouvez associer une amélioration de Gremlin (un PNJ qui travaille pour Mayhem et qui développe des technologies pour vous) à laquelle vous pouvez également associer une technologie de LEGION développée par Gremlin qui améliore encore chaque personnage. Ainsi, pour un personnage puissant mais à faible santé, vous pouvez tout à fait miser sur des améliorations qui lui conféreront des bonus de performances lorsque sa santé tombera à un certain niveau.
De plus, chaque Agent a ses origines et son histoire : Fortune était une cambrioleuse brésilienne réputée, Hollywood un acteur américain de grande série, Oni un membre des Yakuza, Joule une italienne dont le père était ingénieur… De base tous les personnages ne sont pas débloqués, et vous assisterez à une cinématique vous présentant le personnage lorsque vous voudrez les débloquer, ou faire les missions secondaires liées à chacun d’eux. De quoi en apprendre plus sur pourquoi et comment ils ont rejoint les rangs de Mayhem.
Une fois vos Agents configurés comme vous le souhaitez, et que vous avez constitué votre escouade, vous pouvez choisir de prendre part à n’importe quelle mission. Vous ne contrôlez toujours qu’un seul Agent à la fois, mais vous êtes libres de switcher entre l’un et l’autre pour utiliser les capacités spéciales plus appropriées d’un Agent. Par exemple, toute à l’heure je vous ai parlé de Fortune et de Red Card, si on décide de les mettre ensemble dans une escouade avec Oni, qui a pour spécialisation de base Tueur de Géants, et que vous tombez sur un adversaire avec un lourd bouclier, il sera plus utile de faire appel à Fortune pour briser ce dernier, puis à Red Card pour achever l’ennemi. Les nombreuses combinaisons qui existent sont vraiment intéressantes à utiliser et ne laissent aucune chance aux membres de LEGION.
Hormis la guerre menée contre LEGION dans le monde ouvert de Séoul, il y a aussi le conflit mondial. Pour cela, rendez-vous dans le QG de Mayhem (l’Ark), qui est dirigé par Perséphone et vous pourrez, depuis un interface, mener combat contre Legion dans 12 régions du monde. Rien de bien folichon non plus puisqu’il s’agit juste d’envoyer un Agent pendant une certaine durée sur un point sensible d’une région (chaque région en compte entre 2 et 4). Pendant ce laps de temps votre Agent sera indisponible, et vous pourrez continuer à vaquer à vos occupations avec les Agents restants. Une fois la mission terminée (pas d’échec possible) certains points ne vous rapporteront rien, d’autres quelques récompenses, et d’autres vous ouvriront la voie vers un repaire de LEGION que vous devrez compléter.
Dans l’ensemble, Agents of Mayhem est assez fluide, mais à force d’y jouer on rencontre de nombreux bugs. J’ai pu croiser un objectif bugué dans lequel après avoir nettoyé complètement une base de LEGION, impossible d’activer le dernier bouton et j’ai du recommencer tout, idem dans un repaire de LEGION où lors d’un objectif « tuez tous les ennemis », ces derniers restaient derrière les portes et ne rentraient pas dans la salle où j’étais, je ne pouvais rien faire contre eux, et donc ne pouvais pas valider l’objectif. La voiture rencontre des problèmes aussi lors de l’activation de son turbo : des fois l’animation y est mais pas le son, des fois c’est l’inverse.
Concrètement, hormis les bugs d’objectif, le bug de la voiture ne change rien au jeu mais ça reste un point négatif. En lui même le jeu est agréable à jouer, mais la traduction VOSTFR ne permet pas de suive complètement l’histoire, et la redondance des activités ne provoque pas un grand enthousiasme pour y jouer. La fleur de lys violette sensée rappeler Saints Row ne suffit pas à faire de Agents of Mayhem un jeu digne de cette série, tant l’absence de moments délurés est pesante.
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