La saga Assassins Creed est devenu en quelques années tout ce qui ne va pas dans les grosses licences du jeu vidéo actuel. Ce dernier épisode semblait suivre la voie toute tracée de la déception…
Je vie une vraie saga dramatique avec Assassins Creed, presque digne des Feux de l’Amour, à base de « Je t’aime, moi non plus ». Entre le bonheur du premier et second épisode (même si je n’aime pas l’époque de la renaissance), la lassitude du troisième, le double effet Kisscool du Black Flag (fun au départ, chiant à l’arrivée) et le très malheureux Unity qui était le parfait exemple que la fréquence de sortie était trop élevée. C’est avec un état d’esprit plus que négatif que j’ai accueilli la sortie de AC Syndicate, et en étant honnête il était naturellement rangé dans la catégorie « on zappe ».
Néanmoins, j’ai saisi au bon moment, via une opportunité, de le tester quand même (et après avoir lu l’article de Misskillzone76), car après tout, du fait que ce jeu a été développé par un seul studio (Ubi Montréal), et pas X studios réparti dans le monde, je pourrais avoir une bonne surprise…
Assassins Creed Syndicate se passe cette fois en Angleterre de l’ère industriel (ou Victorienne), plus précisément à Londres, où l’on incarne deux jumeaux, Jacob et Evie Frye, Assassins confirmés mais ayant un style bien spécifique. De manière stéréotypé Jacob est une brute, à l’aise dans les combats de rue et l’approche frontale, tandis que sa sœur, affectionne l’approche furtive et l’utilisation de l’environnement pour tuer ses cibles. C’est d’ailleurs comme cela que le jeu commence, chaque protagoniste doit tuer un Templier. On commence donc par Jacob avec cette mission didacticiel. Première chose qui frappe, sa similarité graphique avec AC Unity, le décor change, certes, mais on pourrait presque croire à un DLC qu’un jeu à part entière. Mais on s’y attendait déjà donc…
Parmi les nouvelles petites choses de ce nouvel opus, un cercle de détection entoure notre héros, il permet de détecter la présence d’ennemi (via des déformations) indiquant la direction mais aussi la position verticale (les oscillations montent ou descendent), pratique. Ce cercle sert aussi à nous indiquer si nous sommes repérés ou pas (couleur jaune repéré, rouge pris en chasse). Pratique et beaucoup plus utile que la petite barre au-dessus de la tête du pnj (qui est encore présente dans le jeu). Enfin via le bouton A (ou X) on peut passer de l’état furtif (le personnage met sa capuche) à l’état normal, c’est à dire qu’il marche normalement sans se cacher. Sympa mais pas vraiment utile.
Dans ce début de mission, c’est clairement avec Evie qu’on ressent plus l’univers des Assassins Creed, car l’affrontement frontal est voué à l’échec (du moins au début), on doit s’infiltrer dans cette gare, utiliser le décor et arriver à ses fins (trouver le labo secret). Comme dans tous les ACs (et c’est bien dommage) l’IA est assez bête et même si on se fait repérer il suffit de les distancer un peu pour qu’ils abandonnent la poursuite… Cela ne change pas le coté sympathique de cette introduction, car rondement mené avec notamment la scène du train avec Jacob.
Il est clair que très rapidement on ressent l’effort fait par UbiSoft dans le scénario du jeu ainsi que la qualité d’écriture. Jacob est Evie sont deux personnalités vraiment différentes, même si encore une fois Jacob tire un peu sur les stéréotypes et les blagues un peu poussives. J’ai apprécié leurs côtés rebelles avec leur décision d’aller à Londres, contrairement aux ordres de leur supérieur afin d’affronter les templiers et leur main mise sur la ville depuis 1 siècle.
A peine arrivé à Londres que Jacob se met en tête de créer son gang et c’est par ce « revirement » que l’on découvre les nouvelles activités du jeu. Chaque quartier de Londres est tenu par les Blighters, gang contrôlé par les Templiers. Pour libérer un quartier, vous devez affaiblir la puissance du gang dans ce dernier via des activités intéressantes comme de la baston pur (tuer pleins de gens dans un endroit), libérer des enfants « esclaves » d’un entrepreneur peu scrupuleux ou encore jouer les chasseurs de prime en capturant vivant un criminel pour la police. C’est par Whitechapel que commence la « libération ».
Assassins Creed Syndicate revient à l’essentiel notamment avec la personnalisation des personnages, moins confuse que celle de AC Unity tout en permettant de faire ce que l’on veut (Jacob avec une canne épée ? C’est possible !). Encore une fois des achats in-app sont présents afin de tout débloquer plus vite contre des points Helix (que vous pouvez obtenir contre de l’argent réel). Même chose pour les compétences, si on retrouve les grands classiques, certaines nouvelles compétences (comme Intimidation ou Appropriation) sont rafraîchissantes mais d’autres (comme caméléon) sont un peu trop puissantes…
Concernant notre gang (les Rooks donc) ils ont eux aussi un arbre de compétences qui permettent de les améliorer, de les rendre plus efficaces, accroître le rendement du gang (via des pubs, réductions d’impôts, etc..), ou encore rendre les Blighters moins forts. C’est une bonne idée d’avoir mis ça en place, proche d’une Brotherhood (AC 2) ou d’une flotte de pirates (Black Flag), mais le gang reste totalement facultatif car on peut avancer, voir finir le jeu sans s’en occuper, ce qui est dommage.
Si le début du jeu est franchement intéressant, au travers de nouvelles activités très Gang of New York ainsi qu’une base mobile sous la forme du Train du Templier qui dirigeait Whitechapel, on retrouve les mêmes choses et donc même travers que les épisodes précédents, comme les trop nombreux collectibles à ramasser dans tous les quartiers (qui n’apportent aucun intérêt au jeu hormis des entrées dans la base de données, qui doit être lu par 2% de la population de joueurs), uniquement là pour augmenter la durée de vie de ce dernier, des phases en calèche obligatoire qui sont assez risibles, accompagné d’une maniabilité assez exécrable , vu le comportement routier de ces dernières (Cela aurait été plus sympathique d’avoir l’inertie de comportement des chevaux et de la calèche par exemple). Quel dommage aussi d’avoir sous-exploité le grappin, nouvel accessoire de cet épisode, censé rendre les déplacements de nos héros plus sympathiques, même si on pour certains collectibles il devient obligatoire pour le récupérer.
Heureusement, tout n’est pas à jeter dans Assassins Creed Syndicate, les combats par exemple, très inspirés des Batman sont funs et pour une fois bien équilibré. Dommage que la différence entre Jacob et Evie soit au final pas flagrante, hormis via les quelques compétences uniquement utilisables par l’un ou l’autre (comme Caméléon par exemple). Malgré tout j’admets avoir apprécié les guerres de gang avec Jacob au centre, massacrant les Blighters à coup de poing américain ou Kukri (mon préféré). Ces armes de corps-à-corps justement se base sur 3 caractéristiques : dégâts, étourdissement et Létalité. Ce dernier est intéressant car plus cette valeur est élevée, plus vite vous pourrez achever votre adversaire.
Au final il m’a fallu une petite dizaine d’heures pour commencer à m’ennuyer, avec cette satané sensation de toujours faire la même chose, inlassablement. Avec deux personnages distincts j’espérais deux gameplay, mais non Jacob et Evie se ressemblent et à part pour quelques missions spécifiques, on peut être furtif avec Jacob comme bourrin avec Evie.
Dernier point et pas des moindres, AC Syndicate revient aussi sur la méta histoire, fortement réduite depuis Assassins Creed 3. Malgré cette bonne nouvelle, elle ne tient pas en haleine du tout, j’irai jusqu’à dire qu’elle me dérange car un peu kitch… Dommage, son retour aurait pu donner un réel souffle au scénario encore une fois pas très poussé.
Malgré tout ce qui a été dit ci-dessus le jeu reste globalement intéressant mais Assassins Creed a du mal à sortir du carcan imposé depuis le 3, et même si cette fois UbiSoft s’est concentré sur le solo (pas de multijoueur ni de coopération) on sent clairement un problème pour renouveler la licence, surtout qu’aujourd’hui, d’autres jeux le font bien mieux qu’eux, notamment sur le long terme (Mad Max par exemple). Néanmoins l’ambiance Sherlock Holmes du Londres de cette époque est très bien retranscrit via encore une fois une foule de détails dans l’esthétique du jeu comme dans sa bande-son. Doté de bonne idée mais sous-exploité et trop proche de Unity (sans la pléthore de bugs bien sûr), Assassins Creed Syndicate donne l’espoir d’une amorce de renouveau pour les futurs épisodes. On ne peut qu’espérer que ce soit vrai…
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