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   Temps de lecture :  10 minutes

Scénario – Ambiance:

Vous voilà débarqués à Kaer Morhen, forteresse attitrée des Sorceleurs des régions Nordiques. Vous y incarnez Geralt de Riv, un Sorceleur justement ! Pour ceux qui découvrent cet univers, il faut bien comprendre qu’on ne va pas vous demander de préparer des philtres d’amour pour pécho de la bourgeoise ou de vous fabriquer une belle baguette magique en poil de cul de chouette, non! A la place de la baguette, vous aurez à votre disposition 2 bonnes grosses épées que vous trimbalerez tout au long de votre périple car, vous l’aurez compris, la mission d’un Sorceleur est de parcourir la lande cheveux au vent pour débarrasser le monde des monstres qui le peuplent et terrorisent la populace, moyennant rémunération bien entendu !

Mais notre bon Geralt ne porte pas 2 lames uniquement pour la frime. La première, en acier, lui sert a régler leurs comptes à tous les malotrus qui oserons se mettre en travers de son chemin; ainsi qu’aux animaux tels que les loups ou les ours. La seconde, faîte d’argent, a pour vocation de pourfendre et d’occire tous les monstres que vous croiserez durant votre aventure, et je peux vous dire qu’il y a du monde au portillon !

A propos du scénario à présent, vous devez partir à la recherche de Cirilla, ancienne apprentie de Geralt qu’il considère comme sa propre fille et qui possède le « sang ancien » dans ses veines, sang lui donnant des pouvoirs particuliers. Elle est donc poursuivie par la « Chasse Sauvage » qui la traque sans relâche dans le but de s’approprier ses capacités extraordinaires pour semer le chaos. Notre bon Geralt part alors mener une enquête pleine de mythes et de rebondissements qui l’enverra aux 4 coins du monde pour tenter de retrouver sa protégée. Je sais que je ne vous en dit que très peu, mais c’est pour vous laisser le plaisir de découvrir par vous même toutes les facettes de cet univers extrêmement riche et passionnant sans vous spoiler.

L’ambiance quand à elle est franchement réussie et extrêmement immersive, si vous êtes amateur de ces œuvres au style médiéval/fantastique, ici nous sommes en plein dedans et tout y est! Des tavernes remplies de gueux assis autour du cochon cuisant sur la broche, aux châteaux de pierres fortifiés en passant par les sombres et mystérieuses forêts respirant la magie, vous ne serez pas déçus du voyage. De plus, les divers personnages que vous croiserez collent eux aussi toujours parfaitement à cette imagerie moyenâgeuse, sans jamais être dans le faux (on y reviendra plus en détail par la suite). Puis, il faut aussi souligner l’impressionnant charisme que possède notre héros Geralt, qui n’a d’ailleurs rien à envier au Master Chief ou au Major Sheppard. Bref, tout cela commence très fort!

Gameplay:

Rentrons directement dans le vif du sujet en abordant le système de combat. Selon le type d’ennemi que vous rencontrerez, le jeu sélectionnera l’épée adaptée automatiquement. Ensuite on retrouve un fonctionnement simple mais terriblement efficace et complet: une touche d’attaque rapide, une touche d’attaque puissante, puis aussi 2 autres boutons déclenchant un des 5 pouvoirs du Sorceleur ainsi qu’un accessoire utilisable lui aussi en combat comme une arbalète ou des bombes, le tout relié à un menu de sélection que vous pourrez ouvrir en pleine baston pour vous adapter rapidement à la situation.

Les combats sont toujours très jouissifs et dynamiques, on sent que CD Projekt a voulu mettre l’accent sur les affrontements et tout faire pour ne pas que les joueurs s’en lassent trop vite, et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est réussi! En effet, tous les monstres ont leurs forces et faiblesses propres et, en plus de devoir vous préparer à l’avance, il vous faudra parfois plusieurs essais pour comprendre leurs attaques et leurs déplacements pour être en mesure de les parer ou les esquiver et, ainsi, rester en vie! Cependant, le défi contre des groupes d’adversaires, même plus faibles que vous, ne sera pas forcément plus facile qu’un affrontement 1 contre 1.

Mais vous ne serez pas démunis pour autant dans ces combats car, dans Sorceleur on retrouve la racine de Sorcier. Vous aurez donc accès, en plus de vos épées, à un véritable arsenal magique avec 5 pouvoirs distincts (vague de feu, bouclier etc…) que vous pourrez utiliser en pleine action via la gâchette droite et tenter de prendre l’avantage sur vos ennemis. Si malgré tout le challenge se révèle trop difficile, l’onglet « alchimie » du menu vous permettra de préparer des potions diverses et variées (vision nocturne, puissance accrue, regain de santé etc…) ainsi que des huiles de différents types à enduire sur vos lames pour augmenter les dégâts infligés à une famille de monstres donnée. Le jeu offre aussi une fonctionnalité « artisanat » vous proposant de créer des pièces d’armures, épées ou des composants dont vous aurez au préalable récupéré les schémas de fabrication. Cependant, il vous faudra obligatoirement réaliser ces opérations chez un forgeron, contrairement à l’alchimie que vous pouvez faire tout seul.

Mais avant de vous prendre pour Harry Potter à lancer des sorts pour impressionner la rouquine, va falloir d’abord partir à la cueillette. En effet, que ce soit pour le regain de santé, la conception des potions, la création et l’amélioration des armures et armes ou la réalisation de vos bombes artisanales ; vous devrez constamment (surtout pendant les 30 premières heures de jeu) récupérer les loots que vous croiserez sur votre chemin. Que ce soit des plantes, de la nourriture, des livres, des restes de monstres ou d’animaux ou le contenu du mobilier (coffres, bibliothèques, tonneaux), cette « chasse » aux composants et aux équipements est aussi vitale qu’intéressante. De plus, Geralt notre Sorceleur dispose de sens sur développés, lui permettant lors d’une pression de la gâchette gauche de voir en surbrillance tous les objets récupérables et utiles dans son environnement proche.

Et ensuite tous ces loots se retrouvent dans notre inventaire. Celui ci à un poids maximum que vous ne pouvez pas dépasser mais qui peut être augmenté via l’achat de plus grandes sacoches que votre cheval, Ablette, se fera un plaisir de trimbaler. Ces ressources peuvent soit être utilisées directement par le joueur, soit être transformées en armes et armures par les forgerons, soit être directement revendues aux nombreux marchands que vous rencontrerez sur votre route et dans les villes. Simple et efficace! Toujours à propos de l’inventaire, même si son utilisation n’est pas catastrophique, on aurait aimé une interface plus ergonomique et surtout plus rapide. Mais bon rien de bien grave ne vous inquiétez pas.

Puis tout ça c’est cool mais vous allez me dire: « toute cette expérience que j’ai acquise en dézinguant tout ce qui bougeait j’en fait quoi? » Eh bien sachez que comme c’est la tradition dans ce type de jeu, vous avez le droit à un système de niveaux ainsi qu’a un bel arbre de compétences diverses et variées que vous débloquerez au fur et a mesure de votre progression. Les niveaux servent aussi à déverrouiller l’accès à de meilleures armes et armures pour vous muer rapidement en véritable machine à tuer! Le top non?

Bon sinon, qui dit open world dit beaucoup de déplacements, mais vu la taille des maps, il fallait offrir aux joueurs un moyen rapide de voyager. Vous recevrez donc au début du jeu cette bonne vieille Ablette (le cheval), bien utile pour relier 2 points assez proches au galop. Des bateaux sont aussi disséminés un peu partout sur les côtes pour que vous puissiez voguer entre les terres ou atteindre une île isolée. Mais le plus important et le plus rapide reste le système de voyage instantané entre les panneaux indicateurs installés à chaque ville, village, quartier ou point d’intérêt. Mais avant de pouvoir vous en servir, faut déjà y être allé une fois.

Audio:

Alors, même si jusqu’à présent nous sommes sur un excellent jeu, de mauvaises doublures d’un ou plusieurs personnages peuvent nuire à l’immersion, c’est d’ailleurs ce qui s’était produit avec Dying Light où les voix vous donnaient automatiquement la courante… Mais ici, rassurez-vous, on reste dans l’excellence! Bien que le studio Polonais ai eu beaucoup de boulot aussi à ce niveau aux vues du nombre impressionnant de PNJ à faire parler, que ce soient les enfants, femmes, hommes ou encore monstres; les voix restent toujours non seulement très crédibles, mais les intonations ainsi que les propos reflètent parfaitement les discours de l’époque ! Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous quelques expressions entendues dans le jeu telles que: « il est parti courir la gueuse le saligot » ou l’incontournable « je vais te couper la tête et te chier dans le cou » ! What Else?!

D’ailleurs, même si bon nombre d’entre vous ne seront pas concernés (ou s’en battrons les noisettes d’ailleurs), je précise qu’outre le vocabulaire extrêmement cru, The Witcher 3 comporte aussi un penchant très affirmé pour le gore avec démembrements, décapitations, descente d’organes et autres spécialités régionales; ainsi que de nombreuses scènes et allusions d’ordre sexuel assez explicites… Et chez CD Projekt, on peut dire qu’il vont bien au fond des choses ( je suis déjà dehors si vous me cherchez !)… Fin’ bref, tout ça pour vous dire que là, si vous avez des gamins ou les beaux parents qui viennent bouffer tartiflette à la maison, évitez de coller tout ce petit monde devant la télé pendant que vous jouez!

Puis, la musique aussi joue un rôle important dans un univers vidéo-ludique, surtout ici. Mais là non plus nous ne sommes absolument pas déçus, pour ma part c’est une des meilleures bande-son que j’ai eu l’opportunité d’entendre dans un jeu. Ça reste certes du classique avec des sonorités Nordiques et de belles vocalises féminines, mais même si les développeurs n’ont pas pris de risques côté musical, c’est vrai qu’on peut difficilement mettre autre chose par rapport à l’univers du jeu… Bah oui! vous vous imaginez, sérieusement, en train de vous battre contre un redoutable dragon légendaire au cours d’un combat épique avec en fond sonore les boomers qui cracheraient : »tu veux détrôner le Duc? Tu vas t’la prendre dans l’ Uc. Si si 9-2 izi! ». Eh non forcément ça sonne moins bien déjà!

Bref rien à dire ici on ne change rien c’est parfait!

Graphismes:

La partie visuelle est souvent ce qui pose le plus de problèmes aux studios de développement, la difficulté s’en trouve encore accrue lorsqu’il s’agit de petites structures comme c’est le cas de CD Projekt. Cela demande à la fois de grosses ressources matérielles et techniques, mais aussi beaucoup de boulot. De prime abord on avait donc des raisons d’être légèrement inquiets quant au résultat final, surtout en voyant la taille des cartes avec leur panoramas immenses et la multitude de détails à afficher. Mais malgré tout le résultat est bluffant, c’est beau, clair, coloré et fluide, pour résumer en un mot : Magnifique ! On sent vraiment que l’équipe de développement s’est aussi donnée a fond sur ce point et franchement c’est que du bonheur! Les cartes (qui représentent chacune une vaste région) sont toutes soignées et possèdent leur propre style, tantôt brumeux, tantôt montagneux. Bref, un régal !

Bon allez pour être totalement objectif, il m’est arrivé en quelques très rares occasions d’avoir des bugs ou des retards d’affichages ainsi que quelques ralentissements en combat, mais ce sont des cas isolés et quand on voit le boulot qui a été fait franchement on ne fait pas la fine bouche pour si peu.

Durée de vie /contenu:

Si vous avez lu tout ce qui précédait, (bah déjà bravo!) vous avez sûrement en tête une impression que ce jeu est non seulement une réussite, mais aussi que s’il est si bon, c’est qu’il a été réalisé par une équipe qui s’est donnée à 100% jusque là sans jamais rechigner à la tâche ; et vous avez raison. Cependant, on en à déjà vu d’autres avant ce Witcher qui étaient beaux, avec une bonne bande son et un super gameplay mais qui avait une durée de vie médiocre au regard du potentiel initial (Bungie avec Destiny, Put your hands up!). Sauf qu’ici, figurez vous qu’on ne fait seulement que d’arriver à l’apothéose…

En effet, je ne sais pas si ce sont les lois sur le travail en Pologne qui créent autant d’écart entre un jeu abouti et généreux comme The Witcher 3 par rapport à une bonne moitié des autres softs des studios occidentaux ou si c’est simplement une question de motivation et de volonté de satisfaire la clientèle mais on ne peut qu’adhérer!

Donc, le contenu justement, on y vient. CD Projekt nous parlait d’une durée de vie du jeu d’environ 200 heures (Histoire principale + quêtes secondaires). A l’heure ou j’écris ce test, j’ai atteint la cinquantaine d’heures sans avoir encore fini l’intrigue principale et cela sans trop tergiverser. Donc on peut être serein car je pense effectivement qu’en jouant normalement on doit pouvoir atteindre ce fameux palier des 200 heures, ce qui en soit est une fois de plus non seulement une prouesse, mais aussi une marque de respect pour les clients que nous sommes et à qui le studio offre un vrai jeu fini et complet!

Et dans toutes ces heures passées devant votre écran, vous n’aurez pas le plaisir de croiser seulement quelques bêtes esseulées mais bien un immense et riche bestiaire, aussi diversifié qu’intéressant.

Chaque monstre a sa particularité et y’a vraiment du monde a zigouiller. Des hommes bien sûr pour commencer, des loups et chiens sauvages; des ours gaulés comme des chars d’assaut, des Griffons, des Wyverns, Vampires, Trolls, Gargouilles et autres Spectres. C’est bien simple, on se croirait dans une version médiévale des Pokémon tellement les créatures que vous verrez sont nombreuses !

Parlons des cartes à présent. Je vous l’ai déjà dit, elle sont très belles et surtout très grandes (au moins 3 à 4 fois celle de Skyrim sur la totalité par exemple), mais à quoi bon faire des environnements ultra vastes si sortis des quelques villes et patelins, tout le reste est vide et inintéressant? Eh bien ici encore CD Projekt frappe fort: en effet, il est difficile de faire plus de 200 mètres sans trouver quelque chose. Que cela soit un campement de bandits, un nid de monstres, un trésor gardé ou encore une caverne; on ne peut pas s’ennuyer sur ce jeu, c’est IM-PO-SSIBLE! Il y a des centaines de points et de zones à explorer et découvrir, près d’un village ou perdu en pleine montagne, chaque lieu nouveau débouche forcément sur un truc à faire.

Et d’ailleurs, ces « trucs à faire » dont je vous parle sont très souvent des quêtes. Quêtes très variées et accessibles par divers moyens: les missions de l’histoire principale, elles, se débloquent au fur et à mesure que vous progressez avec parfois plusieurs étapes simultanément où l’on vous laisse le choix de décider de celle que vous voulez accomplir en premier.

Il faut aussi préciser que lors des dialogues, qui sont toujours eux aussi très bien faits, les décisions que vous prenez peuvent avoir des répercussions très importantes à terme dans le jeu; et ça aussi c’est le panard !

Donc, en plus de cela, vous aurez aussi droit aux quêtes secondaires où vous devrez aider vos amis ou de simples gueux rencontrés au détours d’un village perdu et qui vous auront demandé un coup de main. Ensuite, on trouve les « contrats de chasse », souvent accessibles via les panneaux d’affichage de chaque bourgade, et qui vous enverront battre la lande pour faire sa fête à une des nombreuses vilaines bestioles qui terrorisent la population. Le tout en échange de quelques deniers que vous pourrez dépenser chez l’armurier ou à la taverne..

Puis ensuite viennent les « chasses au trésor » qui vous emmènerons aux 4 coins du monde pour récupérer diverses pièces d’armures ou schémas rares des différentes écoles de Sorceleurs connues. Et pour finir ce tour d’horizon des activités proposées dans le jeu, vous pourrez aussi vous dégourdir les jambons dans des épreuves de parcours à pied où le premier arrivé gagne (la base quoi…); mais aussi des courses de bourrins dans lesquelles vous devrez violenter votre poney à coup d’éperon pour qu’il franchisse la ligne avant les autres; et même vous adonner à une partie de « Gwynt », un jeu de cartes plutôt sympa, complet et bien foutu ( à ne pas confondre avec une partie de « Gouines » qui se joue avec au moins 2 femmes…)

Conclusion:

Nous voici donc arrivés à la dernière étape de ce test qui va annoncer le verdict final, même si je ne pense pas que vous ressentiez trop de suspens.

En résumé : un jeu magnifique à l’œil, superbe à l’oreille,sans presque aucun temps de chargement, dans lequel le joueur peut faire ses propres choix et voir ensuite les conséquences de ses décisions; le tout servi par un superbe gameplay ainsi qu’un système d’évolution bien réalisé et très utile. Le tout dans un terrain de jeu aussi vaste que grisant à explorer de long en large, avec un scénario en béton et un bestiaire ultra fourni et diversifié. Sans oublier bien sûr la durée de vie astronomique du soft qui en fera un investissement presque obligatoire pour chaque gamer qui se respecte !

De manière plus générale, vous avez sûrement remarqué que je n’ai pas cessé d’en parler, mais je suis vraiment bluffé par le travail qu’a réalisé le studio CD Projekt ! Alors que de nos jours on nous sort des bouses injouables, bourrées de bugs, pas finies et avec une durée de vie misérable quasiment au quotidien avant de nous refourguer le jeu complet en 4 ou 5 DLC payants; je trouve que ce Witcher 3 est un vrai bol d’air frais qui me rassure un peu sur l’avenir du jeu vidéo !

Bref, rien que parce que ce jeu est excellent et que ses développeurs respectent leurs clients sans les prendre pour des pigeons ou des vaches à lait, il mérite que vous l’achetiez. Surtout que nos amis Polonais offrent gratuitement une dizaine de petits DLC lors des premières semaines, alors pourquoi s’en priver??

Je terminerais brièvement avant de décerner ma note et de clôturer ce test en vous informant que, pour ceux que ça intéresse, The Witcher 3 est à la base une série de livres intitulés « la saga du Sorceleur » et écris par Andrzej Sapkowski. Une bonne occasion de prolonger l’aventure!

NOTRE AVIS

19
20

BONS POINTS

  • Univers adulte et qualité d'écriture
  • Espace de jeu énorme et cohérent
  • Graphisme au poil
  • Jamais redondant, toujours intéressant

MAUVAIS POINTS

  • IA ennemis un peu moyenne

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