Pari plutôt osé de sortir un RPG occidental à monde ouvert quelques mois après le monstrueux The Witcher 3, encore plus si ce dernier est une version “Enhanced Edition” de la version sortie en août 2014. Vaut-il le coup ?
La saga Risen est un peu le vilain canard du RPG occidental, jamais bon mais pas mauvais pour autant, il s’est néanmoins toujours démarqué par son univers original et solide. Le troisième volet étant sortie en 2014 sur PC mais aussi Xbox 360 et Ps3, cette version se veut plus jolie (avec notamment de nouveaux effets comme un nouveau système de nuages volumétriques) et comme c’est la mode en ce moment, tous les DLCs disponible depuis la sortie du jeu (soit Tenue d’Aventurier (une armure complète), L’île Brumeuse et La Révolte des petits Hommes).
Risen 3 commence comme un bon vieux film de pirate, une attaque, un abordage et vous prenez le contrôle du personnage. Deux choses choquent immédiatement, la première est un graphisme franchement moyen, mais la saga Risen n’a jamais été réputée pour être à la pointe sur le sujet. La seconde, bien plus grave, est la rigidité du personnage, fort étonnante de nos jours. A peine sait-on marcher que le premier combat s’enclenche, malheureusement le même constat est là, rigide et peu agréable. Outre le fait que l’on ne peut pas “locker” sa cible (c’est ennuyeux mais pas rédhibitoires) le héros et lent et l’apprentissage est rude car les ennemis frappent fort et nous sommes fragiles ! Une fois le premier Boss vaincu, on se réveille dans notre cabine, en sécurité. Après un court didacticiel, on débarque sur une plage avec sa sœur, mal modélisée (sauf au niveau de la poitrine..) et doublée de manière bien trop neutre (alors que le héros lui exagère un peu).
Sans tout raconter non plus, une fois le retournement de situation dans l’île du Crabe et la raison de votre quête, le jeu vous laisse le choix d’aller où vous voulez, chaque île vous permet d’avancer dans l’histoire dans l’ordre qu’il vous plaît, et chaque île a son propre style (comme les mystères de Calador ou la grande cité d’Antigua), vous êtes libre de vos mouvements, mais partir à l’aventure est à vos risques et périls, les monstres ayant des niveaux fixes, vous pourriez vous faire massacrer en quelques secondes si vous quittez la route (du moins au début).
Calador, justement, fut le premier choix, et quel dépaysement ! Des roches acérées et sombres, des feux d’un vert spectrales, un village à moitié abandonné et un fort menaçant, habité par la caste des chasseurs de démons. Si c’est plutôt alléchant, on retourne vite dans les travers de l’introduction, a une certaine rigidité.
Risen 3 n’est pas vraiment avenant, et c’est encore pire lorsque vous venez à peine de quitter The Witcher 3, on a clairement l’impression de voir un ancêtre éloigné de ce dernier plutôt qu’un concurrent. Malgré les nombreuses quêtes secondaires (qui manquent un peu d’originalité), les factions pour lesquelles vous pouvez aider en accomplissant des objectifs, les personnages proches du héros que l’on pourra aider (via d’autres quêtes), tout ça reste terriblement classique.
Là où chaque quête que Geralt faisait était toujours un minimum original ou intéressante, Celles de Risen 3 sont vite répétitives ou ennuyeuses (comme la quête du forgeron des chasseurs de démons).
Heureusement non, Le fait de pouvoir trouver des armes et armures légendaires cachées un peu partout dans le jeu, un système d’artisanats simple mais sympathique (toujours plaisant de se fabriquer une épée légendaire après avoir parcouru le monde à trouver ses composants), mais surtout un quelque chose qui nous donne envie de revenir, de faire ses fameuses quêtes répétitives et peu inspirées, de faire chaque combat rigide et peu motivant (parer, esquiver frappe simple ou lourde).
Oui on peut apprendre des sorts, ou utiliser des runes aux effets divers, mais rien de folichon. Peux être parce que son univers, s’il est loin d’être superbe, reste crédible et cohérent et insuffle un petit mystère que tout fan de RPG a envie de résoudre.
Risen 3 est austère, bourré de défauts, de plus jouer à ce titre après le monstrueux the Witcher 3 (qui est quand même son concurrent direct), est comme se prendre un mammouth en pleine tête. Malgré tout Risen 3, à l’instar de beaucoup de création Allemandes (Piranha Bytes est allemand), a un côté attirant et élitiste. Par contre, on ne comprend toujours pas pourquoi certains défauts majeurs de la série (comme la rigidité des combats et du personnage) ne soit toujours pas corrigé avec ce troisième volet, surtout vis-à-vis du niveau atteint par la concurrence. Même si la version Enhanced Editions est à un tarif intéressant (40€) je ne peux que le conseiller à ceux qui dévorent tous les RPGs qui sortent, où à ceux qui, comme moi, aime les jeux un peu sauvage mais sympathique. Bien sur, si vous avez déjà fait la première version du jeu, vous n’avez probablement pas été plus loin que l’introduction de ce test, car refaire l’Enhanced Edition n’as pas d’intérêt.
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