Uncharted 4 se veut être la conclusion d’une saga qui n’a eu de cesse d’évoluer, pas toujours dans le bon sens mais avec cette même volonté de bien faire. Verdict pour the Thief’s End. Avant toute chose, je tenais à dire que je ne suis pas spécialement un grand « fan » (pour ne pas dire fanboy) des Uncharted, d’une part pour l’avoir connu tardivement et surtout parce que je considérais le premier comme un « clone action » de Tomb Raider. La saga a non seulement transcendé son origine, mais a écrit les codes du jeu à la Indiana Jones. Même l’inspirateur s’est inspiré de cette licence lors du reboot de Lara Croft (pour le meilleur évidemment).
C’est donc avec un regard neuf et une certaine impatience que je lance l’épisode qui clôture l’histoire de Nathan, Sully et Elena. Dès le début du jeu, Naughty Dog nous met dans l’ambiance à bord d’un bateau pendant une tempête, harcelés de toute part par des zodiacs et un navire bien plus gros. Au loin, la silhouette d’une île lugubre aux falaises acérées… Le ton est donné. La grande force des Uncharted (et pas seulement le 4) est de nous faire vivre une aventure épique à la recherche de cité perdue ou de trésor, et même si certains aspects viraient vers le fantastiques (El Dorado par exemple ou les Djinns dans la cité D’Iram) l’ensemble était très cohérent et surtout très prenant.
Dans A Thief’s End, tous les ingrédients ci-dessus sont là et poussés au maximum pour proposer un final en apothéose. Les remontées dans le temps pour faire connaissance de Nathan encore plus jeune que dans l’Illusion de Drake et surtout son frère, sortant de nulle part, afin de se familiariser avec lui, sont intéressantes et pas suffisamment longues pour s’ennuyer. Même chose pour la soirée « normale » de Nathan et d’Elena au début du jeu, avec un moment assez sympa où Nathan essaye de battre le record d’Elena sur un niveau de Crash Bandicoot, sauf que c’est vous qui jouez ! Il est difficile de parler du jeu sans dévoiler le scénario, car il est très imbriqué au jeu et spoiler les moments clés serait du gâchis. Sachez que Nathan s’est rangé et travaille pour une société qui récupère des épaves sous l’eau. Un soir son frère débarque, et lui demande de l’aide. Il doit retrouver le trésor du pirate légendaire Henry Avery sous peine de se faire tuer par un baron de la drogue, Alcazar. Nathan va devoir briser sa promesse et aider son frère. Pour ce faire, vous irez en Ecosse dans les ruines d’une église, en Italie dans une superbe propriété ou encore à Madagascar.
Pas besoin de tourner autour du pot, Uncharted 4 est probablement le plus beau jeu de sa catégorie, il dépasse de très loin The Last of Us qui avait déjà bluffé sur Playstation 3. Les phases de cinématiques (avec le moteur du jeu) sont bourrées de détails sur les visages des personnages, le jeu en lui-même est également magnifique. Même si on constate assez facilement plusieurs niveaux de graphismes (lors de gros plans, pendant les combats, etc..) et quelques petites erreurs par-ci par-là (Comme Sully qui perd facilement 20 ans dans Madagascar avec certains angles de caméra), le jeu fait un (presque) sans faute et nous brûle la rétine de plaisir. C’est simple, à de nombreuses reprises je me suis arrêté pour regarder le paysage, tourner la caméra pour apercevoir la ville en Italie s’illuminer progressivement avec le couché de soleil ou les bords escarpés des falaises en Ecosse.
Outre le bond graphique entre les épisodes, Naughty Dog a également fait évoluer Nathan au travers de sa façon de se déplacer, de grimper et de se battre. C’est encore plus fluide et naturel, les enchaînements au corps-à-corps se font plus vite (on tue un ennemi, puis d’un simple coup du stick gauche et de la touche carré, Nathan enjambe une caisse ou un abri pour frapper l’ennemi à côté). Les gunfights sont également plus intenses avec des ennemis (Shoreline) qui sont plus intelligents, vous contournent rapidement ou tentent de vous déloger à la grenade. Sans l’aide à la visée, chaque combat devient épique, voire éprouvant sur la fin (dans le cimetière de bateaux par exemple) et on apprécie d’autant plus la phase d’exploration qui suit.
Nathan récupère également le grappin (outil mis en avant par la campagne marketing) mais également un piolet rudimentaire (coucou Lara), permettant une ascension ainsi que des mouvements inédits qui renouvellent le gameplay de manière assez agréable (même si certains chapitres usent et abusent du grappin, notamment le chapitre 14). Autre grande nouveauté d’Uncharted 4 (et la plus importante à mes yeux) est l’agrandissement des niveaux, notamment à Madagascar ou plus tard en mer. Cela peut paraître étrange de mettre ça en avant vu que de nombreux Open World (comme le nom l’indique) le font déjà, mais dans un jeu d’aventure où le cheminement est très balisé, cela ajoute une réelle dimension à l’exploration. Une petite tour en ruine au loin ? quelques minutes plus tard on est à ses pieds pour la visiter, une petite île à l’horizon ? et on découvre une épave de navire. C’est vraiment grisant de profiter de cette ouverture, et Uncharted 4 a clairement ouvert une voie pour faire évoluer le genre dans ce sens (re coucou Lara).
Uncharted 4 est la bombe annoncée, il ne faut pas le cacher, dire autre chose serait de la mauvaise foi. Au travers des 22 chapitres, on (re)découvre toute l’histoire de Nathan, de sa relation avec Sully et Elena, que ce soit via les commentaires échangés avec son frère ou simplement en parlant tout seul (Nathan se dit lui-même que c’est le début de la folie). Mais également au travers des méchants Rafe et Nadine connaissant les Drake. Personnellement j’ai fini le jeu en intermédiaire et sans aide à la visée en 17h (en traînant quand même pour trouver les collectibles, mais pas trop), ce qui est tout à fait honorable. La fin étant assez surprenante mais en corrélation avec l’histoire et l’orientation mature de cet épisode. Globalement le jeu sous tous les aspects frise le sans faute, et ce n’est pas les quelques soucis de caméra (une constante dans la série) ou les réactions parfois un peu étranges de Nathan face au décor qui terniront le jeu. Un indispensable, comme on pouvait s’y attendre.PS : C’est assez rare, mais il a été très difficile de choisir les images accompagnant ce test, tant elles sont toutes superbes. Vous pouvez voir l’ensemble des images prises à cette adresse.
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