Si le remake de Georges Miller a cartonné au cinéma, qu’en est-il du jeu vidéo sorti tout récemment ? Verdict ici… Mad Max, ce nom évoque tellement de bonnes choses pour beaucoup de trentenaire passé. On se souvient tous des films qui ont révélé Mel Gibson, de son univers unique et violent (aujourd’hui délicieusement kitsch), on se souvient aussi d’un horrible troisième film.. Le (reboot, remake ?) de sa propre oeuvre a encore élever le niveau de son univers par sa violence et sa fascination pour un dieu machine (sublimer par la performance de l’incroyable Charlize Theron, occultant le personnage de Max). Le jeu se base sur l’univers du dernier film tout en prenant sa propre route. Est-il du même acabit ?
La première chose qui frappe lorsque l’on lit le descriptif du jeu est sa ressemblance avec l’ Ombre du Mordor (du même éditeur), de par son concept de monde ouvert, de nombreuses quêtes annexes et surtout de forteresses à envahir afin de prendre le contrôle de région (représenté dans Mad Max par le niveau d’alerte). Cette similitude n’était vraiment pas un facteur positif me concernant vu la déception que j’ai eu avec l’Ombre du Mordor. C’est donc avec prudence que j’insérai le disque dans ma Xbox.
Si la cinématique d’introduction est un beau clin d’œil au film, elle reste néanmoins un peu longue. On aurait pu prendre la main de Max sous forme de didacticiel (pour le combat principalement), cela aurait été plus immersif. Bref. Une fois le contrôle de Max on découvre un monde mort, ou le sable est roi. C’est beau, les décors de fond précalculés s’incrustent bien et l’ambiance (sables qui volent avec les rafales de vent, fumée lointaine, carcasse de véhicule brûlant au bord de la route) annonce la couleur. Si le début du jeu est conçu pour vous apprendre les fonctions de Max et de sa nouvelle voiture la Magnum Opus (il faut croire que le règne de l’Interceptor prend fin vu que Max la perd systématiquement), une fois arrivé à la forteresse de Jeet (point centrale de la zone de repart) vous êtes déjà complètement libre de vos mouvements.
Comme beaucoup de jeu à monde ouvert, Mad Max vous propose une quête principale (aller à Pétroville) mais aussi des quêtes annexes qui permettrons d’améliorer la vie des habitants de la forteresse (comme récupérer un homme sachant créer des munitions) mais aussi la vôtre. Car les Terres Désolées sont rudes, les munitions se font rares encore plus concernant l’eau et la nourriture (seul moyen de pouvoir récupérer votre vie.). Ce qui a fait la force de Furyroad est aussi présent dans le jeu, en effet vous passerez la majorité de votre temps à bord de votre véhicule rugissant, sur les routes désertiques des Terres Désolées. Si le contrôle du Magnum Opus est un peu difficile (une sorte de mélange entre la conduite du Warthog de Halo et du jeu Driver), avec un peu d’effort on s’y fait et on prend plaisir à parcourir ce monde mort. Pas si mort que ça en réalité car très régulièrement vous croiserez par exemple un véhicule à l’arrêt, la curiosité vous faisant stopper le véhicule pour voir si vous ne pouvez pas récupérer quelques pièces de métal (la monnaie du jeu), subitement, sorti de nulle part des bandits vous attaquent. Plutôt sympa !
Si le principe d’événements aléatoires est bien trouvé ils deviennent rapidement répétitif car peu variés. Non, ce qui va vous donner de petits frissons c’est lors d’affrontements avec d’autres véhicules. A l’instar du dernier film, c’est ici que Max, son véhicule et Chumbucket le mécano mutant de Max, s’expriment pleinement. C’est violent, intuitif et super bien foutu pour vous détourner de votre route uniquement afin de broyer le pauvre petit véhicule qui a eu le malheur de croiser votre route. Si seul vos adversaires ne sont pas très dangereux, lors d’attaques de convoi (de grands moments) c’est une autre paire de manches, ils vous encerclent, tentent de vous détourner de votre objectif, tout ça dans un nuage de poussières de flammes et de sang. Grisant. Pour couronner le tout, vous pouvez être surpris en plein assaut par une tempête de sable, ou pire un orage noir et voir votre véhicule et où les autres se faire broyer par la nature déchaînée. Absolument superbe.
La partie à pied est beaucoup moins intéressante, basé sur l’exploration de camp, décharge où des forteresses, vous devez presque constamment vous battre (on ne négocie pas dans les Terres Désolées). Mad Max reprend la recette de Batman, mais pour une raison inconnue, ils sont imprécis, confus (merci à la caméra) et malgré les améliorations de technique possible, on ne ressent pas un personnage plus à l’aise dans les combats, plus fort (contrairement à son véhicule). C’est à la limite du compréhensible pour le coup.
En effet Max n’est pas très loquace (plus que le dernier film en tout cas), et vous passez le plus clair de votre temps seul sur la route, votre acolyte vous parle régulièrement mais la plupart du temps sa voix est occultée par le vrombissement du moteur, ou simplement parce que vous n’y faites pas attention (cela peut être utile quand il annonce une tempête). Vous pouvez toujours trouver des personnages isolés, plus ou moins cachés dans les Terres Désolées, mais encore une fois cela reste souvent du monologue. Non, les seules discussions intéressantes sont avec l’étrange Griffa, qui a la particularité de faire évoluer Max grâce à des jetons (que vous gagnez à chaque fois que vous monter votre niveau de légende ou lorsque vous réussissez des « Courses de la Mort »), mais aussi d’analyser le psyché de Max de manière précise, comme s’il le connaissait par cœur, tantôt le considérant comme un messie, tantôt comme un ange de la mort voir un être inhumain. Chaque discussion avec Griffa est intéressante et on constate clairement que Max est mis à mal, preuve de la façon dont on retrouve le personnage après avoir dépensé ses fameuses pièces. Intriguant…
Mad Max est un superbe défouloir enrobé d’un emballage de qualité et fluide. Oui les combats au sol sont un peu frustrants car maladroit et imprécis (surtout à cause d’une caméra souvent gênante), oui l’ensemble des quêtes sont à long terme répétitives et peu original, mais c’est presque un détail tellement on se prend à ne penser qu’à améliorer son monstre métallique, à être ce fameux guerrier de la route que les films et Chumbucket dépeignent, seul contre tous. Et au final, c’est ceci l’essence même de Mad Max.
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