Until Dawn se veut être le lien entre le cinéma et le jeu vidéo, ce Slasher interactif tiens-t-il ses promesses ? Peut-être que les plus jeunes d’entres-vous ne connaissent pas le terme Slasher. Le Slasher est un style de film qui a fait fureur dans les années 90 avec parmi les plus célèbres Scream, Souviens-toi l’été dernier ou encore Saw. Ce type de film cible les adolescents et/ou les jeunes adultes avec une formule simple et efficace.
Prenez un groupe de lycéens (américains par défaut), un contexte typique (vacances dans un lieu isolé, accident, fête de fin d’année) et bien évidemment un tueur psychopathe qui va s’amuser à massacrer à un à ce fameux petit groupe. Si le Slasher a un peu perdu de sa superbe de nos jours, le genre en jeux vidéo lui est assez rare.
A de nombreuses reprises, les concepteurs de jeux ont essayé (avec plus ou moins de réussite) à faire passer des émotions au travers de leurs créations, et la plus grande difficulté pour un jeu comme Until Dawn est de véhiculer la peur, cœur du concept du Slasher (ça et faire croire que tous les lycéens et lycéennes des Etats-Unis sont tous des mannequins..). Le résultat est-il probant ?
La première chose qui frappe lorsque l’on lance le jeu est le soin apporté à la réalisation. C’est beau, vraiment beau. Les acteurs sont reconnaissables très facilement et le mouvement et expressions des visages est parmi les mieux réussis à ce jour, même si l’on constate assez clairement que les acteurs ont dû exagérer ces mouvements lors de la motion capture (en particulier pendant les phases avec le thérapeute (joué par l’excellent Peter Stormare)). Même constat pour les décors ainsi que l’ambiance générale du jeu, et ce dès les premières secondes. Chapeau bas.
Si l’introduction du jeu est un excellent exemple que des mauvaises blagues peuvent mal tourner, elle permet aussi de mettre en avant la mécanique du jeu. Par défaut, les jeux basés sur des QTE (Quick Time Event) ne sont pas ma tasse de thé, ces derniers sont pour une petite catégorie de jeu, le meilleur (et le seul ?) moyen de pouvoir rester concentré sur l’action tout en apportant un peu de gameplay, car oui Until Dawn n’est pas un jeu de précision ou de par cœur, mais un JIL (Jeux a Interaction Limité).
A l’instar de titre comme Heavy Rain ou Beyond Two Souls, Until Dawn raconte une histoire, celle d’un groupe de copains qui reviennent un an après une terrible tragédie dans une immense maison perdue au fin fond de Blackwood, afin de respecter la « trêve hivernale annuelle », et comme les titres précédemment cités, on retrouve plusieurs défauts, des personnages au déplacement lourds, le fait de devoir fouiller partout dans chaque pièce pour dénicher tous les indices du jeu (il y en a un paquet).
Là où Until Dawn se différencie c’est au travers du fait que l’on ne joue pas un mais 8 personnages différents, que très fréquemment nous devons faire des choix de comportement ou d’action qui, même s’ils paraissent anodins, auront une conséquence par la suite. L’Effet papillon (image la plus connue du principe fondamental de sensibilité aux conditions initiales de la théorie du chaos) est ici mis en avant, et ce dès les premières minutes de jeu (la conversation dans le téléphérique entre Sam et Chris).
Pour corser le tout, vous trouverez régulièrement des Totems qui vous annoncerons via de court flash des événements (souvent dramatiques) qui vont se produire ! Il faut être clair, la sauce prend immédiatement et on s’attend à chaque changement de zone que le tueur nous tombe dessus. Tout est fait dans le jeu pour que le joueur s’immerge dans la situation grâce notamment au fait de pouvoir bouger le faisceau de sa lampe torche, ou de la tête du personnage, dans la direction souhaité indépendamment de son déplacement (c’est aussi le moyen de pouvoir détecter des choses et interagir avec), mais aussi les angles de vues très proche d’un Resident Evil qui rajoute en suspense.
Et l’histoire alors ? Eh bien, tout d’abord, ne comptez pas sur moi pour vous la raconter car cela gâcherai clairement tout le jeu, ce que je peux dire c’est qu’elle est un peu longue à démarrer tout en suivant les codes des Slasher Movies, une fois lancée elle devient prenante et fort sympathique. Elle arrive même à casser le code en intégrant des éléments surnaturels, pour finir en une scène finale stressante fort bien réussit. Le jeu d’acteur est assez réussi (en VO du moins) ce qui ajoute à la crédibilité de l’action.
Une fois le jeu terminé, vous pourrez le reprendre, épisode par épisode ou totalement afin de changer certains événements clés et/ou récupérer les objets qui vous manque (totem, indice, etc…)
Until Dawn est un excellent jeu à faire à plusieurs, comme si vous regardiez un film, basé sur les sursauts tout en proposant un gameplay accessible aux joueurs(oueuses) occasionnel comme aux chevronnés, même si de nombreuses QTEs parsèment le jeu, elles ont l’avantage de ne pas être trop répétitives et originales (comme le fait de ne pas devoir bouger !). Superbe graphiquement (peut-être un peu trop du fait des quelques ralentissements rencontrés sur des plans serrés) et doté d’une ambiance digne des meilleurs jeux d’horreurs, il reste court. Quant à le refaire, ne serait-ce que pour voir tous les embranchements de scénarios, ou par simple plaisir de tuer tel ou tel personnage, sans la découverte de l’histoire et les instants « stressant » en moins rendent le jeu beaucoup moins… intéressant.
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