Après une campagne Kickstarter parfaitement réussie et une sortie pc en grande pompe, la licence Divinity revient sur console en version définitive… Divinity The Original Sin, lors de sa sortie console en a surpris plus d’un du fait de son style, très orienté PC, mais également dans son design très old-school. Avec un gameplay au pad très correct il a réussi à trouver son public. La sortie du second épisode était donc attendu au tournant et son succès sur PC ne s’est pas fait attendre.
Divinity II reprend la formule de son grand frère en assumant son côté rétro et un peu austère des RPG à la Baldur’s Gate. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que ce style de jeu répond à des codes bien précis que ce soit au niveau graphique, au niveau interface comme au niveau gameplay.
Dans le premier Divinity vous incarniez un Traque-Source, sorte d’inquisiteur pourchassant les Sourceleurs. Cette fois vous êtes l’un d’entres eux. Larian Studios vous propose de jouer soit l’un des personnages « préconstruits » soit créer totalement le vôtre. Le premier choix est intéressant du fait que votre personnage aura un scénario plus riche et plus construit que votre propre création sans pour autant vous limiter à une classe bien définit car ces derniers peuvent être personnalisés physiquement (en respectant la race d’origine par contre) ou encore changer sa classe et compétences prévues. En créant votre propre avatar vous devrez, en plus des compétences, classe et caractéristiques, choisir vos traits qui définissent l’histoire et le caractère de votre héros.
Ces derniers auront énormément d’importances dans les dialogues car votre rôleplay sera définit par vos traits et donnera des réponses uniques. Par exemple un elfe aura un choix de dialogue différent d’un humain face à un PNJ (personnage non joueur) elfe.
Nouvelle race disponible dans cet épisode, les morts-vivants ou Eternel font leur apparition avec un rôleplay assez original, en effet afin d’éviter d’effrayer la population (vous serez un squelette), vous devrez vous faire un masque afin de passer inaperçu… bien évidemment le masque doit venir d’une vraie personne. En plus du clin d’œil à Game of Thrones (Valar Morghulis..) ce type de spécificité pourra engendrer des moments assez drôles, prouvant encore plus la richesse du jeu. Les Eternels n’étant pas la seule nouveauté, deux nouvelles classes font leur apparition, le Polymorphe (classe magique pouvant changer de spécialité en combat) et l’Invocateur, qui porte bien son nom d’ailleurs…
Enfin plusieurs modes de difficultés seront disponibles afin de permettre à tout le monde de trouver son plaisir de jeu. Les hardcores gamers prendront le mode tactique pour avoir de sérieux challenges en combat, les joueurs habitués préférerons le mode classique, se rapprochant le plus d’un jeu de rôles papier, mais ne laissant que peu de place à l’erreur, les autres choisiront entre le mode histoire et exploration, proposant des combats moins difficiles mais tout aussi tactiques.
Les habitués des C-RPGs (comprenez Computer-RPG) retrouveront vite leurs réflexes, encore plus si vous avez fait le premier épisode. Assez complexe et touffu pour les non-habitués le jeu vous prend la main les premières heures pour permettre de gérer vos personnages, leurs équipements, sorts et spécificités (comme par exemple pouvoir crocheter une serrure avec les doigts squelettique de Fane)
Dès le début de l’aventure, lorsque vous accostez à Fort Joie (nom très ironique), vous êtes lâché avec une quête personnelle (exemple avec Ifan vous devez tuer Alexander, le chef de Fort Joie, rien que ça) et une quête principale (dans ce cas vous enfuir), mais c’est tout. Si vous êtes habitué aux jeux qui vous prennent par la main, vous serez complètement perdu dans Divinity 2 ! Même si le journal de quête a été amélioré depuis la sortie de la version PC ce dernier reste vague et peu de repères seront présents sur la carte pour vous aiguiller.
Toute la richesse de Rivellon se trouve dans les détails, la curiosité sera presque toujours payante du moment où vous pensez régulièrement à sauvegarder. Comme expliqué plus haut, le jeu ne fait aucun cadeau, vous pouvez très vite vous trouver au mauvais endroit au mauvais moment, voir votre équipe se faire massacrer et devoir recommencer. Mais ces erreurs permettent de mieux comprendre les mécanismes du jeu et permettre toutes les fantaisies !
Vous parlez à un pnj et ce dernier va déclencher une quête, la résolution de cette dernière pouvant être faite de plusieurs manières et c’est finalement votre façon de penser qui déterminera sa résolution et ça c’est réellement génial. Réfléchissez à vos actions car ces dernières sont irréversibles et vouloir tuer un PNJ pourtant agressif sera moins payant que d’essayer de comprendre ce qu’il a. Comme dans un jeu de rôle papier, votre liberté d’action est assez grande, par exemple lorsqu’un gardien d’une grotte s’est moqué de moi, j’ai voulu le téléporter dans un gouffre, pour me venger… Pour au final découvrir un pont invisible là où je pensais qu’il n’y avait rien ! Jouissif.
Vos compagnons ne sont pas en reste et même si eux aussi sont personnalisables (lors de leurs recrutements), leurs traits seront très importants et auront leurs quêtes personnelles également. Libre à vous de les laisser faire ou non, mais attention à ne pas trop les fâcher sous peine de les voir partir ou pire ! Contrairement au premier Divinity, la résolution de choix de groupes ne sera plus gérée par un Chifoumi mais en lien avec leurs Traits et leurs affinités. Autre amélioration, l’écran splitté fait son apparition à deux sur le même écran ou en ligne à 4 permettant à chaque joueur de jouer comme il l’entend ce qui est plus que logique dans un jeu ou le rôleplay est important.
Une des grandes forces des C-RPGs concerne les combats. Les afficionados des JDR (jeux de rôles) connaissent bien ce principe de tour par tour où chaque personnage agit dans un ordre lié à son initiative. Toute action consomme des PA, plus ou moins importants pour chacun (modifiable temporairement via des compétences). Une fois vos PA consommés c’est au tour du personnage suivant (ami ou ennemi), il est donc vital d’agir en conséquence de qui joue derrière. Pas de barre de magie mais un temps de recharge compté en tour (1 tour représente le temps ou tous les personnages ont le droit de dépenser des PA) mais 3 barres à gérer.
La barre de vie (si elle tombe à zéro votre personnage meure), la barre de résistance physique et magique. Ces deux dernières dépendent de votre équipement (remplace les Points d’Armures qui absorbaient les dégâts) et de votre classe. Lorsque vous subissez une attaque physique, cette barre diminue. Quand elle disparaît ce sont vos points de vie qui prennent. Même chose pour une attaque magique. L’appréhension de ces barres est importante car vous aurez rapidement des armes et des techniques capables d’entailler les deux en même temps, même chose concernant des compétences comme Fortification qui permettent de régénérer celles-ci et donc vous protéger de nouveau.
Divinity vous propose un grand nombre de techniques et de sorts au point de ne plus savoir quoi prendre tellement les choix sont variés. De la nécromancie en passant par l’aerothurgie ou la métamorphose (vous pouvez même avoir des ailes !) vous pourrez optimiser votre équipe à la virgule prêt afin d’affronter toutes menaces potentielles.
La richesse des combats est proportionnelle à la richesse que le monde de Larian Studios a créé pour nous. Le simple fait de pouvoir réaliser des combinaisons avec les éléments (faire tomber la pluie pour humidifié vos adversaires pour ensuite lancer un éclair, se propageant sur plusieurs cibles, ou encore faire exploser une flaque de poison, etc…), ou les nombreux choix de dialogues tous très bien écrits avec un humour assez caustique par moment font que l’on apprécie vraiment de passer du temps sur Divinity 2.
Et du temps vous allez en passer car la durée de vie est dantesque. Rien que la première île du jeu nécessitera entre 15 et 20 heures pour la faire (si vous faites tout), et le reste du jeu est encore plus long ! Une grosse centaine d’heures sera nécessaire pour faire le jeu de bout en bout et encore plus si vous souhaitez voir l’histoire des personnages que vous n’avez pas pris la première fois !
Enfin, techniquement parlant, le jeu ne souffre d’aucun bugs majeurs ni mineurs (du moins sur la quarantaine d’heures de jeu à mon compteur pour le moment), les environnements sont franchement magnifiques et bourrés de petits détails donnant plus de crédibilités. Bien sur la vue « à la Diablo » peut en perturber plus d’un mais elle sied parfaitement au jeu, même si par moment, lors de certains combats, on a du mal à placer son curseur correctement. Même la bande son du jeu est parfaitement adaptée aux situations ou aux zones explorées, jamais lassante, sachant se faire discrète quand il le faut, elles sont très agréables à l’oreille.
En conclusion il n’y a pas grand-chose de négatif à dire sur Divinity 2 The Original Sin hormis le fait qu’il ne conviendra qu’à ceux aimant les jeux exigeants, longs et riches. La difficulté du jeu globalement plus élevé que son prédécesseur (déjà élevé) et sa complexité pourra rebuter mais une fois plongé dedans, vous passerez des dizaines et dizaines d’heures avec le plus grand des plaisirs…
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