Avant de commencer ce test il est important pour moi de prévenir le lecteur que je n’ai jamais apprécié la licence Dark Souls, pour une multitude de raisons que je ne donnerai pas ici. Mais depuis la sortie de Bloodborne, j’ai pu constater un revirement de la part de From Software. Non pas qu’ils ont rendu leur jeu plus facile, mais moins injuste. Dark Souls 3 arrive avec la (déjà) réputation d’être le plus facile des 3. Serait-ce plutôt le moins injuste ? Verdict…
La licence de From Software a pourtant tous les atouts pour plaire au fan de RPG que je suis. Univers Dark Fantasy (monde à l’agonie, créatures fantastiques et horrifiques, etc…), des combats exigeants et tactiques, des éléments RPG pour améliorer son personnage… mais non toujours pas. Bref c’est néanmoins avec un œil neuf que j’accueille ce troisième et dernier épisode (d’après les développeurs), qui se devait d’être parfait, ou de s’en rapprocher afin de fournir à la communauté de fan toujours plus grosse chaque jour, d’un final de toute beauté.
L’histoire se passe dans le royaume de Lothric (enfin ce qu’il en reste), point de convergence des Seigneurs des Cendres, le feu se meurt et le monde avec lui. C’est dans ce but que les Seigneurs des Cendres se réveillent, appelés par le son glabre d’une cloche annonçant la fin. Vous êtes également appelé en tant que Morteflamme afin de faire revenir (par la force s’il le faut) les Seigneurs des Cendres à la raison.
C’est comme cela que vous démarrez Dark Souls 3, en vous extirpant de votre tombe. Avant cela vous devez créer votre personnage. La personnalisation de ce dernier est très complète, vous pouvez paramétrer chaque partie du visage, les tatouages, la corpulence, etc… Si le premier contact avec le graphisme du jeu au travers du visage peut faire peur, il ne faut pas vraiment en tenir compte car le reste du jeu est beaucoup plus agréable…
Plusieurs classes sont disponibles à la création, comme le Mercenaire, l’Assassin ou encore le sorcier. Choisissez bien car certaines classes demandent plus de maîtrise que d’autres, et cela peut très vite se sentir, dès les premiers combats même ! (Mon voleur s’en souviens encore…).
Le premier niveau est le Cimetière des Cendres, sorte de niveau didacticiel mais en format Dark Souls. Quelques griffes sur le sol vous donnent les commandes de bases et vous êtes lâchés dans la nature. Les premiers ennemis ont une routine simple et meurt très rapidement (1 coup avec le mercenaire). Immédiatement on constate une différence sur le personnage et on sent l’influence de Bloodborne. Même un personnage en armure sera un peu plus vif que dans les anciens épisodes, ce qui rend les combats plus dynamiques et plus agréables. Attention car ils ne sont pas plus simples pour autant ! Les ennemis frappent fort !
Le premier boss est une sorte de palier ou plutôt de test grandeur nature qui vérifie que vous avez bien appris les bases avant de vous permettre de continuer l’aventure. Ici on retrouve la base des Dark Souls avec des coups qui font des dégâts énormes et une adaptation de vos déplacements si vous esquivez trop tôt. Après quelques morts (ou beaucoup suivant les joueurs), vous avez compris son fonctionnement et vous pourrez le terrasser. C’est ce point précis qui fait la force de Dark Souls et son succès, le plaisir et la sensation de se sentir plus fort, meilleur par le simple fait d’avoir vaincu ce boss procure un plaisir certain, ce plaisir sera au cœur de la suite du jeu, via les différentes créatures avec chacune leurs routines, des boss toujours plus costauds, l’évolution lente du personnage, au prix par moment de frustration, mais toujours constante.
Un peu plus haut j’ai spécifié que le jeu ne nous prenait pas en main, et c’est aussi valable pour la gestion de l’inventaire et de l’équipement. Si vous êtes habitués aux didacticiels à la Ubisoft par exemple, vous serez déçus ici. Heureusement, les menus sont assez clairs et les PNJs rencontrés dans le Sanctuaire de Lige-feu (Comme le forgeron) sont très explicites.
Tout le monde se rappelle la phrase de Yoda lorsque Luke voit son X-Wing couler dans le marais dans l’épisode 5 « Fais-le ou ne le fais pas mais il n’y a pas d’essai ». Cette expression serait complètement fausse dans Dark Souls 3, car si l’on n’essaye pas, si l’on ne tâtonne pas dans l’exploration, dans l’affrontement on ne peut pas avancer correctement. Contrairement à ses prédécesseurs, Dark Souls 3 est moins injuste, mais pas moins difficile. La précipitation est une erreur, la confiance en soi aussi. La mort est également moins pénalisante, même si on perd son statut de porte-braise (qui fait perdre le bonus de vie), mais ce statut est récupérable plus facilement qu’avant (je me souviens encore du statut de « fantôme » dans le premier épisode…)
Tout est fait dans ce jeu pour nous pousser en avant, nous motiver à passer outre la difficulté pour découvrir de nouveaux lieux tous aussi beau les uns que les autres, accompagné de musiques tantôt discrètes tantôt intenses pour souligner les combats les plus difficiles. Même si le monde est moins marqué que Bloodborne, le travail d’ambiance et les détails rendent le jeu très immersif. On se sent seul dans un monde mort et proche de la destruction.
En conclusion je n’ai qu’une chose à dire : Bravo From Software. Bravo pour m’avoir fait aimer ce troisième épisode, moi qui était si farouchement opposé aux précédents et pour avoir trouvé le parfait équilibre entre difficulté et récompense. Bien sur le jeu n’est pas parfait, de sévères ralentissements m’ont gâché plus d’une vie (notamment sur la transformation de monstre), ou encore le ciblage qui disparaît sans raison après une roulade, m’obligeant à subir des dégâts parce que je tournais le dos à l’ennemi…. Mais cette fois je ne peux que m’incliner devant la qualité du jeu. Les fans des jeux hardcore peuvent ajouter 1 point à la note, pour les autres, si la difficulté vous rebute vraiment, la frustration sera bien plus grande que le plaisir d’y jouer, et par ce fait je ne peux vous le conseiller.
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