Yomawari est un jeu quasi inconnu en France, et ce pour de bonnes raisons. Night Alone (le premier opus) est sorti au japon en Octobre 2015, puis aux Etats-Unis en 2016 sur PsVita. Sa suite Midnight Shadows débarque en Europe le 26 Octobre (et le 30 aux US, histoire de profiter d’Halloween) sous forme de bundle avec son épisode originel. Plutôt sympa comme initiative.
Vous incarnez une petite fille qui joue avec son chien. Avec un graphisme 2D très mignon, aux couleurs chaudes et aux traits fins et doux vous apprenez à déplacer votre personnage et à interagir avec le décor. Vous ramassez un caillou et le jetez à votre chien. Tout semble idyllique, mais une sorte de malaise règne. Le fait de n’avoir pas de musique et d’avoir un personnage lent dans ses déplacements et l’expression figé semble contrebalancer avec le décor.
Puis, soudain alors que vous lancez une nouvelle fois la pierre, le petit pont qui vous séparait de votre animal s’effondre. Impossible de sauter par-dessus le trou, vous décidez de trouver une nouvelle issue. Sauf que, très rapidement votre personnage décide de se pendre à une branche sans que l’on s’y attende… le ton est donné !
Le jeu commence vraiment avec deux amis, Yui et Haru qui pour se dire adieu (Haru déménage) vont voir un feu d’artifice en haut d’une colline. Durant ce dernier, les deux amies se promettent de ne jamais se quitter, et ce quels que soient les obstacles rencontrés. Une fois le spectacle terminé, Yui et Haru prennent le chemin du retour, main dans la main. En effet la nuit est tombé et c’est armées d’une simple lampe torche qu’elles devront traverser la forêt.
Une chose étrange rode et Haru prend peur. Yui prend les devants et dit à son amie de rester cachée, mais disparaît. Haru ne retrouve que la lampe torche de son amie et décide, malgré sa peur de la retrouver. Vous allez donc incarner à tour de rôle les deux personnages et devoir survivre dans une ville où rodent des monstres et autres fantômes
La première particularité du titre c’est qu’aucune musique ne vous accompagne. La sensation de solitude est ici poussée à son paroxysme via le gameplay. En effet vous n’avez quasiment aucun moyen de vous défendre. Lorsque votre cœur bat plus fort, c’est qu’une créature est proche. Si vous êtes pris en chasse votre seule échappatoire est de vous cacher derrière un panneau ou dans un buisson. Tel un survival horror vous devrez vous frayer un chemin pour avancer sans être tué. Le son sera votre meilleur allié car il vous préviendra de l’approche d’une créature, invisible ou non.
N’ayant pas d’armes ni de moyen réel de défense, votre seule solution est la fuite, pour cela vous devrez courir. Ici aussi le gameplay est original car si votre barre d’endurance (représenté en bas de l’écran) rétrécit doucement en temps normal, lorsque que votre personnage est sous stress elle se réduit beaucoup plus vite! Attention donc à ne pas être essoufflé au moment d’une rencontre sous peine de voir de magnifiques gerbes de sang sur l’écran.
Le coté intéressant est que chaque créature ou esprit possède sa propre manière de fonctionner, certains sont figés à la lumière de la torche, d’autres apparaissent devant cette dernière sans pour autant être ralentis. Vous devrez donc mémoriser leur comportement pour ne pas mourir. Car la mort sera bien présente et parfois assez punitive. Vous ne pouvez sauvegarder que sur des autels en offrant une pièce de monnaie, elles-mêmes pouvant être trouvées au sol en ville.
Autre point important, les actions réalisées par l’une a un impact direct sur l’autre. Sans trop en dévoiler cela ajoute un côté stressant car certains choix compliqueront la vie de l’autre.
La grande force de Yomawari Midnight Shadow, et dans une mesure un peu plus faible du premier épisode (car il faut l’avouer, Night Alone du fait de son statut d’ainé est moins bon, mais cela n’empêche pas de ressentir de bonnes sensations, surtout si vous le faites en premier) est de pouvoir fournir cette aura de peur constante via la grande diversité de créatures tout droit issues du folklore japonais tout en ayant un emballage si mignon et rétro. Le fait de mourir n’oblige pas forcément à tout refaire, mais comme le jeu ne vous prend pas par la main, vous risquez de parcourir un peu à l’aveuglette la ville et espérer trouver un autel de sauvegarde.
Heureusement ces derniers ont également la possibilité de vous transporter rapidement vers d’autres autels découverts (un peu comme des téléporteurs), vous permettant de gagner un peu de temps. Si techniquement le jeu n’a rien à se reprocher dans son style old-school, la qualité sonore est à saluer (surtout si vous jouez au casque). Il est juste dommage qu’il n’y ai quasiment pas d’interactions avec le décor autrement que via le fait de se cacher dans un buisson ou derrière un panneau. Alors oui on peut déplacer des caisses pour se créer des passages mais cela reste très, trop basique.
La compilation Yomawari ne plaira pas à tous, basé sur un concept Die and Retry avec des thèmes assez peu présent dans un jeu vidéo (la mort, la dépression, la solitude), le tout non traduit (mais d’un anglais simple). Non exempt de défauts (comme le fait d’avoir les mêmes décors dans les deux épisodes..) il mérite quand même votre attention, son originalité et sa mise en scène saura vous faire frissonner.
Yomawari Night Alone :
Première itération, Night Alone et Midnight Shadow sont presque des jumeaux tant ils se ressemblent. Quel que soit votre choix de jeu de départ, le second aura un fort goût de déjà vu que ce soit au travers de l’interface, du système ou des « scare jump ». Seule l’histoire change un peu, dans Night Alone vous devrez trouver votre sœur après avoir vu votre chien se faire percuter par une voiture… par votre faute ! Il serait idiot de critiquer vu qu’il est fourni avec sa suite et que ce dernier reste de très bonne facture.
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