Les jeux Yakuza sont assez peu connus dans nos vertes contrées alors que ce sont de gros succès au Japon. Si l’épisode d’origine est probablement passé presque inaperçu en 2006, nous voici avec un second remake du prémice de cette grande saga.
Pourquoi second remake ? Et bien sachez que nos amis japonais ont déjà eu la possibilité de rejouer au premier Yakusa sur Ps3 via un portage HD en 2012 (il contenait également Yakuza 2), avant d’avoir Kiwami en 2016. C’est exceptionnel que nous l’ayons également presque un an après. Oui, Yakuza Kiwami est un remake HD du tout premier de cette licence mettant en scène le “Dragon de Dōjima” Kazuma Kiryū.
Pour les débutants dans cette licence atypique (comme je le suis), les Yakuza vous plongent dans le milieu de la mafia japonaise. Le début de Kiwami se déroule en 1995, vous êtes lieutenant de votre famille de Yakuza et vous mettez un point d’honneur à réaliser du mieux possible les tâches qui vous incombent. Respectueux de la hiérarchie et craint de vos ennemis, vous êtes pressentis à devenir le prochain patriarche de la famille. Sauf que rien ne va se passer comme prévu puisque votre amie d’enfance Yumi va être capturée et à deux doigts (sic) d’être violée par Sōhei Dōjima, le chef de famille Dōjima. Afin de protéger vos amis, vous allez prendre la responsabilité de ce meurtre et passer dix ans en prison tout en subissant l’humiliation d’être banni des Yakuzas…
C’est en 2005 que vous obtenez votre liberté sur parole, et peu avant cette dernière, vous recevez une lettre écrite par Shintarō Fuma, lui expliquant que beaucoup de choses ont changé, notamment son ami Nishiki qui a fondé son propre clan. En retournant dans le quartier de Kamurochō (fortement inspiré du quartier de Kabukichō, zone chaude et connue pour sa prostitution et ses Yakuzas), Kiryū est perdu. Tout semble être différent sans pour autant avoir bougé. Rapidement il est alpagué par une vieille connaissance, Majima qui le met immédiatement à l’épreuve en l’humiliant au combat…
Kiryū doit retrouver sa force et sa réputation d’antan tout en étant impliqué dans une guerre des clans suite à l’annonce de la disparition de dix milliards de Yen par le clan Tōjō (regroupant les principaux clans de la région).
Sous ce titre étrange se cache pourtant l’un des principaux axe de jeu de ce Yakuza Kiwami. En effet, vous passerez le plus clair de votre temps à vous promener, discuter avec des personnages secondaires ou simple PNJ, vous battre contre des petites frappes (très utile au début du jeu pour vous familiariser avec le système de combat), rencontrer Majima le borgne un peu (beaucoup) cinglé qui voudra vous affronter en combat singulier dans le but de vous aider à retrouver votre ancienne force.
Le monde de Yakuza est riche en activité que ce soit pour les nombreuses quêtes annexes (plus de 70 avec les ajouts de cette version), les mini-jeux aussi nombreux que originaux comme le jeu de cartes traditionnel ou le karaoké (obligatoire !). Il est également très immersif par sa complexité et son souci du détail. On se prend vraiment à flâner dans les rues (pour trouver des clés par terre par exemple), parler avec des PNJ, s’arrêter pour manger un morceau et finir par une jolie fille dans un bikini club…
Même si techniquement très proche de Yakuza 0 (même moteur graphique, nombreuses animations reprises, etc..) et donc joli mais sans plus, nous ressentons l’esprit de ruche du Japon, des gens pressés mais également de ce respect et cette peur des Yakuzas. Si vous êtes passionnés/intrigués par le pays du soleil levant, le plaisir est garanti !
L’autre aspect principal du Yakuza Kiwami (presque opposé à l’immersion et l’ambiance du quartier) est son système de combat. Très régulièrement vous devrez faire parler vos poings pour asseoir votre argumentation ou simplement vous défendre. Le jeu propose quatre styles de combat : Brawler, Dragon, Beast et Rush, chacun ayant des avantages et des inconvénients, par exemple Brawler est un style équilibré alors que Dragon mise tout sur l’attaque.
Kiwami reprend le même système de combat que Yakuza 0, les habitués pourront rapidement maîtriser celui-ci (seul le système d’évolution change). Pour les néophytes, sachez que le bouton carré permet de frapper, rond attraper l’adversaire, L1 parer, etc.. Si au départ vos différentes techniques sont limitées, vous pourrez rapidement redevenir le Dragon de Dōjima en dépensant des niveaux d’expériences. En effet, lorsque vous remplissez la petite barre verte au dessus de votre vie, vous gagnez un point et il vous permet d’obtenir une compétence, d’augmenter votre vie, etc… Seul le dernier aspect sera modifiable via les petits événements de Mijima, pas forcément toujours au bon moment…
Les phases de baston m’ont clairement fait penser à Streets of Rage par le côté badass de Kiryū. Il respire la classe et distribue les mandales comme personne. Si vos poings ne suffisent pas, vous pouvez attraper des éléments du décor pour massacrer vos ennemis comme une chaise, une affiche de restaurant ou même une moto (!!). C’est violent, sanglant mais jouissif, mais pas forcément toujours précis, vous pourrez recevoir des coups bêtement à cause de la caméra ou juste parce que vous n’étiez pas parfaitement positionné. Evidemment, vous avez une barre de Heat permettant de réaliser des attaques puissantes selon la situation et le style de combat. Prennons le Brawler, si vous attrapez un ennemi proche d’un mur et en appuyant rapidement sur triangle avec une jauge suffisante, vous éclaterez la tête du malheureux contre ce mur en lui infligeant de gros dommages…
Yakuza Kiwami n’invente rien vu qu’il reprend à la lettre le scénario du jeu d’origine et ce, malgré les 30 minutes de cinématique supplémentaires qui sont plus là pour faire le lien avec Yakuza 0 (prequel racontant la jeunesse de Kiryū), cependant l’histoire est prenante, bien écrite et doublée par des acteurs japonais convaincants. D’ailleurs les doubleurs du jeu original sont revenus pour ré-enregistrer les voix et ajouter un petit plus à ce remake. Sous ce tableau idyllique, on ne peut que regretter son principal défaut, son manque total de traduction en français.
Si les anglophobes ont déjà zappé l’achat, il faut un bon niveau en anglais pour bien comprendre les très nombreux dialogues (le jeu est sous-titré), avec des styles assez variés comme du langage “de rue” avec des mots tronqués ou des expressions et terme “non scolaire”. Cette apparente difficulté textuelle risque d’en rebuter plus d’un et c’est vraiment dommage car Yakuza Kiwami est réellement intéressant de par son approche au monde mafieux japonais, par ses moments très WTF typique nippon mais délicieusement dérangeant pour nous, occidentaux, ou encore par des passages sombres et violents.
On s’attache rapidement à Kiryū et ses manières taciturnes, les différentes facettes de sa personnalité, pouvant passer d’une violence incroyable à un statut de jeune idiot pour avoir oublié l’anniversaire de Yumi. Bien sur nous notons les nombreux aller-retours inutiles dans une même quête (le chien par exemple) ou certaines phases d’infiltrations mal conçues, mais le fait d’être souvent lâché dans la nature (pas forcément de petits points rose pour nous dire où aller) ajoute à l’immersion de ce dernier.
Finalement Yakuza Kiwami est, à l’instar de jeux 100% nippons (comme le récent Persona 5) la parfaite image de ce pays si atypique et attrayant pour nous. Presque rebutant au départ, on se surprend à être curieux et à vouloir en savoir plus… jusqu’à ne plus pouvoir le quitter…
Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !