Hormis via quelques vidéos lors de grands salons, Recore a toujours été discret, s’affichant comme une petite production mais néanmoins exclusivité de la Xbox One. L’équipe qui a conçu Métroïd Prime ayant travaillé sur ce jeu, on ne pouvait s’attendre qu’à du bon, même si ces derniers temps, les projets sortant du passé n’ont pas bonne réputation…
Dans Recore vous incarnez Joule, jeune fille ayant, comme toute l’humanité, fui la terre à cause d’une catastrophe planétaire appelée l’Enfer des Sables. Mis en sommeil et faisant parti de l’équipe en charge de tester l’atmosphère de Far Eden, la planète choisie pour accueillir la race humaine, sauf que le réveil ne se passe pas si bien que ça. A peine sorti de votre vaisseau, l’Exploreur, et accompagné de votre Orbot Mack, un robot-chien au flaire infaillible, vous découvrez une planète désertique jonchée de débris métalliques. Pourquoi n’est-elle pas terraformée ? Pourquoi les autres Orbots vous attaque-t-il ? C’est ce que vous devrez découvrir au fil de l’aventure…
Quelques secondes après le début du jeu, on constate que Joule est très agile. Double Saut, booster au niveau de ses chaussures permettant un dash (déplacement rapide vers l’avant), tout le nécessaire du jeu de plateforme par défaut. Le maniement de la jeune femme se fait instinctivement et on prend vite plaisir à parcourir la première zone, suivant Mack (votre Orbot) à la recherche d’une source d’énergie pour réalimenter votre vaisseau.
Le premier combat se fait sous forme de tutoriel, changeant radicalement le gameplay. De la plateforme nous passons à un jeu de tir en vue TPS (caméra proche de l’épaule du joueur) où vous devez utiliser votre fusil. L’Orbot lui se transforme en une sorte de tank, occupant l’adversaire et prenant les coups à votre place, A force de lui faire des dégâts, ce dernier peut s’énerver et enchaîner des attaques dévastatrices. Contrairement à ce que les premières minutes montrent, les phases d’actions, sont plus tactiques qu’il n’y parait au travers des couleurs. Chaque Orbot ennemi affichera une ou plusieurs couleurs suivant l’évolution de sa barre de vie. Votre fusil, au gré de vos aventures pourra tirer plusieurs projectiles de couleurs (blanc pour neutre, rouge, bleu et jaune).
Si vous tirez des projectiles jaunes sur un Orbot Jaune, vous lui infligerez plus de dégâts ! Toute la subtilité est donc de jongler constamment entre les couleurs afin d’optimiser les dommages sur vos ennemis. Certaines couleurs (violet ou vert) seront là pour corser les combats. La résistance de vos ennemis est représentée par une barre affichant un seuil. Une fois ce dernier atteint, vous pourrez tenter de leur arracher l’orbe qui les alimentent. S’ensuit un mini-jeu ou vous devrez tirer sur votre grappin sans casser le câble (la bête vous résistera) et ainsi détruire l’Orbot, récupérer l’orbe et un bonus d’XP.
Dans certaines circonstances, si vous surprenez un robot, vous pouvez déclencher une extraction instantanée, donnant un orbe de qualité rare, un méga bonus d’XP et surtout la mort immédiate de la cible ! Rentable quoi…
Si les combats sont assez bien pensés et très dynamiques ils ne sont pas pour autant super optimisés. En effet si vous vous faites toucher par un ennemi, suivant sa couleur (et surtout sa furie) vous pouvez subir plusieurs altérations d’états (brûlure, étourdissement, électrifier, etc…) et vous devrez via les sticks vous libérez pour ne pas subir d’autres attaques. Le gros problème est que l’animation de subir des dégâts vous bloque complètement, et régulièrement vous subirez plusieurs attaques d’affilées avant de pouvoir vous extirper de cette position. C’est dommage…
Malgré son côté clairement rétro dans ses phases de plateformes et d’actions, Recore vous propose des niveaux vastes et tous reliés entre eux, où la recherche des mystérieuses orbes prismatiques vous permettront d’accéder à des donjons secondaires (proposant soit des phases de plateformes ardues avec un temps limité, des cibles à toucher et une clé cachée pour obtenir toutes les récompenses ou des arènes de combats) accessibles si vous remplissez les conditions minimales, mais également de vrais donjons avec boss gigantesques à la clé, ayant sa propre routine (même si c’est surtout de la gestion de cibles annexes de couleurs différentes qui sera déterminant dans votre combat, les routines des boss étant assez classiques).
De plus, régulièrement des tempêtes de sables (scriptées quand même) dévoilera de nouveaux lieux et en bloquera d’autres afin de rendre le monde plus dynamique !
Enfin parmi les ajouts récents, vous trouverez régulièrement et de manière plus ou moins bien cachées, des plans afin de construire de nouveaux membres et protections à vos Orbots. Outre la couleur (avec un bonus si vous équipez le « set »), vous pourrez personnaliser l’apparence de vos compagnons mais également leur statistiques (réparti en 3, attaque, défense et pouvoir). Ces statistiques pourront également être améliorés via la fusion d’orbe (faisable uniquement dans votre vaisseau), c’est-à-dire en transformant les orbes capturés en énergie et en la dépensant pour améliorer l’orbe de vos compagnons.
Comme nous avons l’habitude de le dire aujourd’hui, Recore est un Métroïd-like, c’est-à-dire un jeu où vous devrez régulièrement faire des allers-retours pour débloquer tous les secrets du jeu. Au fur et à mesure vous aurez de nouveaux Orbots (comme Seth avec sa capacité de s’accrocher à des plateformes, vous projetant avec lui), ce qui vous donnera accès à des zones cachées, regorgeant de plans, objets ou d’orbes prismatiques.
Tout ça semble plutôt alléchant n’est-ce pas ? Et c’est justement le cas. Le jeu est vraiment agréable à jouer, on ne se pose pas de questions et on avance dans Far-Eden avec plaisir. Si le scénario ne mérite pas un Oscar, il reste suffisamment intéressant pour avoir envie de continuer l’aventure après chaque boss vaincu, les doublures françaises étant convaincantes, même si à plusieurs reprises le son du jeu a sauté, rendant les voix inintelligibles.
Si Recore a d’excellents arguments, il a également quelques casseroles à son actif. Commençons tout d’abord par la partie qui semble si importante aux yeux d’une majorité de joueurs, les graphismes. Far Eden est un monde désertique, la palette graphique est donc assez pauvre, heureusement le jeu se rattrape avec ses intérieurs bien réalisés et plutôt jolie. Cela ne l’empêche pas d’avoir par moments des textures grossières, surtout lors de gros plans durant les cinématiques. Par contre, le jeu ne souffre d’aucun ralentissement et ce même durant des combats avec beaucoup d’adversaires.
Le jeu souffre également de quelques détails un peu embêtants comme la fusion d’orbes par exemple, qui peut être assez barbants lorsque vous avez beaucoup de points à dépenser, où la caméra qui part par moment en vrille lors de combats en lieux clos ainsi que le système de visée qui est régulièrement et sans être grossier « relou ».
Le vrai point noir du jeu correspond à ses chargements. La version que j’ai testée est dématérialisée (et donc plus rapide qu’une version disque). Si les chargements interzones restent honnêtes quoi qu’un peu trop nombreux, ceux qui rechargent une partie après une mort sont justes aberrants, pouvant dépasser la minute ! Qu’un jeu de nos jours soit aussi mal optimisé n’est vraiment pas acceptable, surtout que cela casse le rythme et en cas de passage difficile, la répétition des morts risque d’en faire craquer plus d’un !
Malgré ces quelques défauts, Recore est un bon petit jeu, agréable à jouer, fun et suffisamment dynamique pour ne pas s’ennuyer. L’interaction et la personnalisation de vos Orbots ajoute une profondeur, le jeu est bien conçu et la difficulté monte crescendo sans pour autant larguer le joueur. La pseudo-liberté de déplacement et la constante réapparition des ennemis permettra à tous les types de joueurs (débutant comme confirmé) de pouvoir y trouver un challenge et un plaisir de jeu. Et vu le prix que propose certaines enseignes pour Recore, il serait vraiment dommage de passer à côté !
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