Ce n’est pas sans surprise que je vous dis qu’il aura fallu attendre 18 années pour avoir la suite tant attendue par les fans de la licence. Mais que vaut cette suite tant attendue ? Je vous dis tout dans ce test.
Un gros travail a été apporté dans les paysages avec des décors assez reposants et bluffants. Cela comble les lacunes du gameplay. De plus, j’aime assez le changement de climat avec le jeu de lumière qui va avec rendant les paysages encore plus chaleureux et réaliste. Dommage néanmoins que nous n’avons pas de changement de comportement de PNJ qui va. Qu’il pleuve, vente, neige ou nuit, ils sont toujours au même endroit à vous dire la même chose. C’est assez risible. Mais tout le talent de l’équipe de Suzuki est au rendez-vous. On le remarque surtout avec la bande-son qui se prête parfaitement au rythme et à la situation du jeu.
Concrètement le gameplay ne change pas beaucoup des précédents opus. Les journées passent et trépassent et nous marchons en quête de réponses auprès des habitants de l’endroit où l’on se trouve. On se trouve directement face à un problème dès le début du jeu. Lorsque nous parlons à tel ou tel PNJ, le bilan des conversations que nous avons déjà eu n’est pas souvent pris en compte. Il faut sans cesse réitérer ces interactions. Après vous me direz que c’est un mal pour un bien car si on est perdu ou si nous avons lâché le jeu, on peut leur reparler sans problème. Je suis d’accord avec vous mais le souci est pour avancer dans le scénario. Il faut parler à des PNJ bien spécifiques et obtenir des infos précises dans un ordre donné. Par exemple, je ne peux pas parler à une certaine personne (pour pas spoiler) sans avoir parlé à une autre bien précise avant. Si j’ai le malheur de parler à une autre entre-temps, il faut que je recommence. Du moins, c’est ce que j’ai eu comme problème. Il se trouve que d’autres joueurs n’ont pas eu ce même problème que moi. Je trouve que ça casse l’ambiance d’un jeu d’enquête.
Pour pallier ou plutôt combler tout ça, on a la possibilité de jouer à des mini-jeux, certes répétitifs, mais intéressant. À côté de ça, on peut toujours se rabattre sur la formation en art martial. Un vieil homme digne d’un karaté kid vous propose de tester votre endurance et votre physique au travers de test face à des moines-guerriers.
Le système de combat est assez stratégique. Il est très important de réfléchir avant d’agir pour déterminer l’issue de certains des affrontements (surtout quand vous avancez dans les niveaux). Pour ceux qui trouvent ça trop compliqué, il y a des assistances. Il est possible d’assigner des commandes pour l’exécution des combos ce qui évite de passer par la phase de QTE.
Ici, on oublie la jauge de santé. Tout est régulé par une jauge d’endurance. Par contre, elle se vide au fur et à mesure du temps ou de l’utilisation de celle-ci. Bien entendu, on a la possibilité de la restaurer en mangeant ou en dormant. Bref, comme dans la vraie vie. Mais dans un jeu vidéo où le temps ne passe pas comme le nôtre, ça rajoute une difficulté supplémentaire à l’avancée du scénario. De plus, cette jauge se vide beaucoup plus vite quand il est 21h. On se retrouve presque à dire ce que l’on dit aux enfants « à 8h au lit !!! ». Cela peut parfois couper le rythme et vous dégoûter du jeu malgré des « nouveautés » controversées.
On va diviser cette catégorie de nouveautés en 2. D’un côté, il y a l’école de la nostalgie qui ravive de doux souvenirs et qui nous rajeunit de presque 20 ans. Puis de l’autre côté, on a les nouveaux joueurs qui s’essayent à un jeu tant attendu sans savoir réellement ce qui les attend.
On s’attend donc à quelque chose de nouveau avec l’évolution de la franchise dans le temps… malheureusement tout reste absolument comme il y a dix-huit ans. Cette seconde école s’en trouve donc fort déçue.
Mais le travail est cependant bien fourni et on ne peut que constater que la mobilité de notre héros est plus agréable que dans les précédents opus. Ce qui ne manque pas de donner un peu plus de plaisir à l’exploration. Mais ce qui est bien d’un côté l’est bien moins de l’autre. Qui dit exploration dit inventaire… « Damn.. qu’est-ce que c’est que ça ? ». C’est exactement ce que j’ai dit quand j’ai tenté d’accéder à l’interface d’inventaire… C’est difficilement acceptable en 2019.
Globalement je suis mitigé dans le gameplay. Il y a des choses qui ont changé mais d’autres qui sont restés figés dans le temps. Aux vues du temps passé dessus à le concevoir malgré le manque de moyens, je m’attendais quand même à un peu mieux. Les quêtes sont essentiellement des quêtes de recherches ou des phases de combat. J’avoue que j’aurais aimé avoir des précisions sur les précédents opus ou des anecdotes. Un peu d’histoires auraient renfloué les espaces vides qu’on peut retrouver dans la seconde moitié du jeu (surtout en matière de combat).
Pour ceux qui ne connaissent pas la franchise, un petit récapitulatif des 2 premiers opus sont proposés en option de partie. Shenmue 3 est un jeu qui s'entête à rester dans le passé. Certes les prouesses techniques des 2 premiers étaient assez révolutionnaires et ça a marché, mais pour ce troisième opus, c'est plutôt dépassé. Bien que c'était le rêve de la franchise, je suis assez déçu de cette suite. Le rythme est trop saccadé, c'est vide par moments, on s'ennuie mais heureusement que le décor et la musique sont là. Mais même avec ça, la répétitivité des actions freine tout. À suivre...
Yakudark
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