Bard’s Tale, cela ne vous dit rien ? Je vous rassure de suite, ce nom me disait vaguement quelque chose avant de récupérer cette critique. Après quelques recherches ce nom correspond à une licence de niche très aimée de ses fans. A tel point que ce quatrième épisode n’existe que grâce à une campagne Kickstarter réussie de la part de InXile. Voyons donc ce que cela donne.
Le premier épisode est sorti en 2005 en Europe sous l’égide de Vivendi sur Playstation 2, Xbox et PC. C-rpg en vue fps, il a eu un succès confidentiel du fait de son côté (déjà à l’époque) ancien car proche des premiers C-RPG des années 80. Le quatrième opus est sorti en septembre 2018 sur PC, puis le 6 Septembre en version Director’s Cut sur PC mais également sur Xbox One (disponible aussi via le gamepass) et Playstation 4.
Passons rapidement sur le contenu supplémentaire avant de passer au jeu lui-même. Tout d’abord un nouveau donjon haut niveau, contenant son lot de Boss. Les armes d’artisanats de maître, une optimisation graphique et un nouveau mode de jeu, pour zapper les énigmes (je n’en vois pas l’intérêt mais bon), plus divers autres petites broutilles comme les filtres dans l’inventaire. Allez passons au jeu.
The Bard’s Tale IV vous propose de vous incarner au travers de 7 races possibles. Humains, Nains, Elfes mais également Trow seront les plus connus. Attention, si ces noms sont familiers, la représentation de ces derniers n’ont rien à voir ! Par exemple un nain dans ce jeu ressemble à un croisement entre un Klingon et un Orque.
Une fois votre avatar choisi vous aurez le choix entre 4 classes. Oui cela paraît peu mais rassurez-vous, la richesse du jeu est ailleurs.
Si Guerrier, Mage est Voleur semblent classiques, la classe de Barde, elle, est clairement conçu pour être jouée (je vous le conseil vivement). Cette classe étant assez atypique dans le sens où votre personnage, pour pouvoir réaliser ses chants de puissance, doit s’enivrer ! Oui, plus votre Barde sera bourré plus il sera puissant ! Si votre niveau d’enivrement dépasse votre intelligence, votre personnage sera surpuissant un tour avant de tomber en coma éthylique jusqu’à la fin du combat !
Le début du jeu vous met directement dans l’ambiance par une pendaison de groupe ou presque toutes les races non-humaines sont représentées dans les condamnés. En effet, la ville de Skara Brae est sous la coupe de l’église et de ses paladins. Rapidement, la cible suivante est la guilde des aventuriers et vous êtes rapidement obligé de fuir dans les bas-fonds de la ville.
The Bard’s Tale IV est un C-RPG, (C pour computer) donc un jeu à la première personne basé sur le jeu de rôles papier. Comprenez par là que vos personnages (soit le vôtre plus les compagnons qui vous rejoindront) auront 4 arbres de talents différents liés à leur classe. Par exemple pour le Barde, vous aurez Musique, Attaque, Défense et Brassage. Chaque sous-section contient de nombreuses techniques actives et passives vous permettant de débloquer des sous-classes dans chaque sous-section, donnant d’autres techniques.
Histoire d’en remettre une couche, chaque sous-section est divisé en plusieurs morceaux qui ne se débloquent qu’en dépensant des points dedans et valider votre évolution par le conseil de la guilde des aventuriers. Leurs critères se basent sur vos actes héroïques. Donc en gros, plus vous aidez de gens plus vous pourrez être fort…
La première difficulté du jeu sera de bien dépenser vos points, sachant que manier des armes et équipements qui ne sont pas de base dans votre classe coûteront des points de compétences. L’erreur est donc possible mais à éviter.
L’artisanat, omniprésent dans le jeu sera indispensable pour débloquer les nombreuses zones cachées (via le grappin), pouvant contenir des coffres verrouillés (donc un voleur et des outils de cambrioleur pour les ouvrir…) mais également régénérer votre vie après un combat ou avoir constamment un stock d’alcool…
The Bard’s Tale IV, comme tout C-RPG qui se respecte, se compose comme un Dungeon Crawler, c’est à dire une succession de donjons avec moult énigmes et combats. Le jeu d’InXile coche toutes les cases sur ce point. Les énigmes montent rapidement en puissance mais restent faisables si on regarde bien autour de soi. De plus elles (les énigmes donc) sont à plusieurs niveaux notamment avec les piédestaux Elfiques (trouver la bonne arme à mettre pour la booster), ou les reliques anciennes qui via une série d’indices sur les constellations et les cycles lunaires et une rosace disponible sur le site d’InXile sur internet (oui oui ! ) vous pourrez savoir quoi mettre sur l’autel… Ils ont poussé le concept à fond !
Si je parlais de la difficulté de bien choisir vos compétences, elle est directement liée à la seconde difficulté du jeu: les combats. Les combats se déroulent en tour par tour, au sein d’une grille de deux rangées de 4 cases pour vous et l’ennemi. C’est votre zone de combat. Chaque tour, vous aurez un certain nombres d’actions, dites d’opportunités pour vous déplacer, attaquer, soigner, etc… Au départ vous commencez avec 3 opportunités pour votre équipe entière (ce chiffre augmentera).
Vous ne serez donc pas libre de tout faire et chaque action devra être savamment calculée sous peine de sanction immédiate. Comme un RPG classique vous avez la possibilité d’avoir un avantage (soit un tour d’action en premier) si vous attaquez l’ennemi avant qu’il vous voit. Un icône simple vous indique la difficulté du combat, mais même avec un groupe de votre niveau, de mauvais choix peuvent être fatal.
Les combats étant difficiles la gratification n’en est que plus grande lorsque vous massacrez un groupe plus fort que vous. Malheureusement le jeu se montre assez radin dans les récompenses, y compris sur l’argent. Vous serez pauvre très longtemps et votre seul chance de bien vous équiper sera de fouiller chaque recoin du jeu.
D’ailleurs, le Barde gagnera des chansons pouvant faire apparaître des caches Trows comme démolir des murs ou découvrir des espions dans la population. De petits indices vous diront quand les jouer et sera toujours utile. Original et sympathique.
Passons maintenant aux choses qui fâchent. The Bard’s Tale IV est vraiment laid. Il réussit l’exploit d’être plus moche que le premier Dragon Age sur PC avec les graphismes au minimum ! (un jeu sorti en 2009). Le design des PNJs et personnages est indigne d’un jeu en 2019, même à petit budget, les doublures sont dans l’ensemble très moyennes même si le fort accent anglais donne un charme rétro pas dégoûtant.
Quelle dommage que l’écrin soit si vilain car le jeu a vraiment un potentiel intéressant pour les fans des RPG à l’ancienne. Il a été conçu par des fans pour des fans c’est une évidence. Malheureusement son coté “sale” et sa difficulté vont rebuter beaucoup de monde. The Bard’s Tale IV propose quand une même une localisation (texte) de très bonne qualité, permettant de bien prendre en main le jeu est ses mécanismes.
Pour résumer, le jeu a un potentiel c’est certain, mais on pourrait presque croire que InXile a fait exprès de rendre son jeu moche, pour que, comme le personnage du Barde, nous soyons obligés de boire pour qu’il devienne beau. Coluche aurait apprécié la blague…
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