La saga Gears depuis le troisième épisode a subi des hauts et des bas. Certains affirment que la licence s’essouffle quand d’autres préfèrent ne parler que du multijoueur. Gears 4 avait encore plus divisé par certains choix et une campagne en demi-teinte. Gears 5 arrive donc après une campagne de promotion étonnamment calme et avare en informations..
Dans un premier temps, nous allons concentrer ce test sur la campagne du jeu, qui reste aussi (voir plus) importante que le multijoueur, car un Gears sans campagne serait proche d’un Metal Gear sans Kojima (ah bah ça existe en fait et c’est très laid…)
Suite directe du quatrième opus, le jeu démarre sur un résumé de l’épisode précédent (sans le scu-scum). Après un didacticiel sympathique et utile (en tout cas pour moi), l’Acte 1 démarre sur les chapeaux de roues avec le même type de découpage que l’on connaît. Ce dernier d’ailleurs est assez classique et même un peu inquiétant pour être honnête. En effet dans Gears 4 la lassitude était assez vite arrivée et je terminais la campagne plus pour justifier le temps déjà consommé que par véritable intérêt de connaître le dénouement. Attention cependant, ce premier acte coche toutes les cases propres à la saga, mais ce n’est pas les petites nouveautés du robot Dave (heureusement Jack arrivera très vite après) qu’on pouvait espérer de vrais changements.
Avant d’aller plus loin, parlons un peu de technique avec ce nouvel épisode. Gears 5 est bluffant. Que ce soit la qualité graphique qui le hisse directement parmi les plus beaux jeux de cette génération (profitons encore de pouvoir parler de génération de consoles) Il propose aussi du 60 images par secondes constantes, ce qui est une belle réussite technique (sur Xbox One X bien sûr). D’ailleurs on constate rapidement que les cinématiques ne bénéficient pas de ce traitement ce qui génère un décalage visuel pour ceux qui ont l’œil entraîné. Rien de bien gênant, mais quand même. Par contre, dès l’Acte 2 on constate de manière trop évidente du clipping sur les éléments de décor. Compréhensible pour maintenir le FPS mais, personnellement je trouve cela gênant que cela soit si facilement visible en 2019. Bref, globalement Gears 5 est un vrai plaisir pour les rétines si vous êtes équipés d’une TV OLED/QLED et du HDR.
Quelques micros ralentissements et un plantage du jeu pendant le boss de l’Acte 3 ne permettent pas de vraiment critiquer cette partie du jeu, quasiment parfaite.
Fort heureusement, The Coalition propose de nouveaux éléments de gameplay forts intéressants via Jack, un nouveau robot de soutien qui ne se contentera pas uniquement d’ouvrir les portes mais participera activement aux combats ainsi qu’à votre protection.
Ce dernier gagnera en « pouvoirs » au fur et à mesure du jeu. Certains seront indispensables pour continuer l’aventure (comme le Spray) d’autres seront là pour avoir l’avantage en combat. Le flash est sans conteste le plus utile, notamment contre les Vigies ou les snipers, aveuglant vos cibles, les rendant vulnérables. Le pouvoir d’invisibilité permet d’être plus vicieux ou de se sortir d’une situation compliquée.
Vous aurez la possibilité d’améliorer Jack en ramassant des collectibles (en plus des grands classiques de la série comme des documents, posters ou plaques CGU) ou encore en réalisant des missions secondaires pour débloquer la dernière évolution de chacun d’entres eux. Ces derniers n’étant pas obligatoire, vous pourriez très bien passer à côté.
Des missions secondaires dans un Gears of War ? Étrange non ? Et pourtant c’est aussi l’autre nouveauté de cet épisode. Au sein de l’Acte 2 et 3 vous aurez une zone semi-ouverte (ressemblant au DLC Lost Legacy d’Uncharted 4 avec la Jeep) où vous serez presque libre de faire ce que vous voulez. Presque dans le sens où ces activités ne seront pas affichées sur la carte (oui vous aurez une carte de la zone) et non obligatoire.
On reste très loin de véritables sous-scénario dans le scénario mais cela donne une réelle fraîcheur à un jeu comme Gears (plutôt monolithique dans sa conception). Mais, une fois cette séquence passée, on reste sur notre faim comme si The Coalition n’avait pas osé aller au bout de son idée et avait crée ces zones comme un test, pour voir si le public accepterait ceci. C’est dommage car le monde de Gears s’y prête vraiment et aurait été une petite révolution (peut-être dans Gears 6 ?).
En tout cas j’ai trouvé ces moments intéressants d’une part parce que cela « cassait » le rythme de « J’avance, je me cache, je tire, j’avance, cinématique, je me cache, etc… ». Mais aussi parce que cela distille quelques informations sur le monde ou sur les personnages (notamment dans l’ex URI, véritable version futuriste de l’ancienne URSS).
D’ailleurs, et même si cela a fait déjà couler trop d’encres inutilement, ce n’est plus JD le héros mais bien Kait Diaz (à partir de l’Acte 2) qui va devoir découvrir les origines de sa famille et comprendre ce qui lui arrive. Contrairement au 4, cette campagne prend aux tripes et on s’attache très vite à Kait. Le jeu s’enchaîne sans réel temps mort et se clôture par un Acte IV véritablement épique.
Coté gameplay par contre, si on excepte Jack, Gears 5 reste sur ses acquis. Si les Locustes et les Vermines sont toujours là, et même si les nuées et la capacité des « sangsues » à contrôler les Deathbots ajoutent de nouveaux ennemis, on reste très (trop) proche de l’épisode précédent. Encore une fois Gears reste monolithique et ce cinquième épisode est conçu avant tout pour ses fans. Si certains peuvent voir un concept de jeu obsolète, personnellement je vois plutôt un moyen de contenter les fans, qui suivent la licence depuis le premier épisode tout en essayant d’attirer les nouveaux joueurs via un gameplay plus complet (avec les compétences de Jack) et un multijoueur aussi riche que intéressants.
Gears of War est aussi une ode au multijoueur et potentiellement à l’E-sport via ses modes classiques type deathmatch CGU vs Locuste/Vermines. Il propose une nouvelle fois le mode Horde, où une équipe de 4 joueurs devra survivre à 50 vagues de monstres de plus en plus puissantes. Enfin, et c’est clairement mon préféré, le mode Fuite (présenté à l’E3) où vous devrez vous échapper l’un lieu précis (une Ruche Vermine par exemple) en démarrant avec un flingue et quelques balles seulement. Parmi une sélection de personnages avec des compétences uniques, vous devrez collaborer étroitement pour sortir vivant de cette mission.
Le côté intéressant est que armes et munitions sont partagées donc ne ramassez que ce qui vous sert vraiment pour ne pas handicaper vos camarades. Les munitions d’ailleurs étant très limitées, votre précision sera encore plus vitale que d’habitude. Si les premiers modes de difficultés restent suffisamment simples pour se faire la main. A haut niveau la moindre erreur sera fatale.
Gears 5 est en tout point supérieur au quatrième épisode, il propose une campagne bien fichue avec une proposition de zone semi-ouverte intéressante mais sous exploitée. Son multijoueur étant toujours aussi solide et son nouveau mode Fuite intéressant, et conçu pour nous donner envie de continuer (via des niveaux, des cartes de compétences, skin, etc…). Le tout enrobé d’un habillage graphique de haute volée. On est proche de l’incontournable.
Malheureusement Gears 5 n’innove pas assez par rapport à ce que propose la concurrence et seul les accrocs à la série prendront vraiment plaisir à reprendre du service. Son côté rigide et “trop proche” des épisodes précédents risquent de rebuter les nouveaux joueurs. Espérons que sa disponibilité en version Ultimate sur le Xbox Game Pass lui octroiera le succès mérité.
Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !