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Recontextualisons un peu les choses. La Bolivie n’est plus ce qu’elle était. La Santa Blanca, un cartel extrêmement important, a fait main basse sur l’état, et ce, grâce à un gouvernement, plus que corrompu. Entre cocaïne et violences, les boliviens se retrouvent sous l’autorité d’El Sueño malgré quelques révolutionnaires qui tentent de faire face à l’organisation. Alors que le corps d’un agent de la CIA est retrouvé mort, les Etats-Unis décident d’envoyer les Ghost à la rescousse ! Votre mission : détruire le cartel.

L’image et la plume

Soyons honnête, le scénario est digne des plus gros blockbusters américains. Malheureusement, la trame est bien plus jolie sur le papier qu’en jeu. En effet, le grand méchant El Sueño est loin de ceux que l’on a pu rencontrer sur des jeux comme Far Cry. Limite anecdotique, il n’interfère que très peu dans le gameplay et dans l’histoire en elle-même. D’ailleurs, parlons-en de cette histoire. Elle s’inscrit dans la droite lignée des Ghost qu’a produit Ubisoft jusqu’ici. Entre complot, ingérence et patriotisme, les amoureux du genre risquent d’être rapidement comblés.

La narration est telle qu’elle délaisse – un peu trop selon moi – le gameplay. Ne vous attendez pas à des cinématiques à couper le souffle comme on a déjà pu le voir dans The Witcher 3 : Wild Hunt, ou des illustrations à vous en décrocher la mâchoire, puisqu’en réalité, les cinématiques se font plus que rares, et c’est bien dommage ! Malgré cela, Ghost Recon Wildlands peut s’appuyer des échanges in-game – qui viennent se substituer aux dialogues – permettant alors de faire le lien entre les différentes missions à réaliser. Ils permettent d’offrir au jeu une aventure rythmée sans pause.

Qu’est ce que serait une narration sans thématique intéressante ? Franchement ? Rien. Et fort heureusement, Ubisoft parvient à surprendre quelque peu grâce à ce nouveau volet de la série. Dans un contexte de guérilla, l’éditeur a parfaitement su mettre en scène la violence exacerbée qui ébranle le pays, sur fond de trafic de drogue et de tyrannie narcotrafiquante.

Mais l’un des éléments essentiels du jeu, qui avait d’ailleurs été mis en avant lors de la présentation du jeu et sur lequel il est essentiel de se pencher : l’Open-World. Si l’éditeur francophone s’était déjà essayé à ce genre de pratique sur Assassin’s Creed ou The Division, il faut avouer que Ghost Recon Wildlands est un niveau au-dessus. Il propose, en effet, une carte gigantesque découpée en différentes zones. Chaque zone propose une variété de missions à débloquer et à réaliser, principales comme secondaires. Le tout offrant un contenu dense qui promet de nombreuses heures de jeu.

Le monde dans lequel vous vous plongez est immense, et cette immensité est loin d’être loufoque. Un peu à l’image du dernier Watch Dogs, l’éditeur a su une nouvelle fois retranscrire un univers vachement réaliste et vivant. Vous aurez alors la possibilité de découvrir une grande variété de lieux aux ambiances différentes, ainsi qu’un paysage incroyable, avec du relief et des points culminant à un peu plus de 6 500 mètres d’altitude. Autrement dit, Ghost Recon est un vrai dépaysement. Avec une ambiance presque exotique, vous verrez un territoire jonché de végétation luxuriante et d’animaux en tout genre. Si les environs sont agréables, graphiquement le jeu est aussi très bien réalisé. Les effets d’ombre et de lumière, de jour comme de nuit, les détails bien réalisés … En bref, l’Open-World est une vraie bonne idée ici, vous faisant alors voyager avec plaisir au travers des différentes zones. Pour une fois qu’aller de mission en mission est un plaisir, autant en profiter !

Comme un vrai Ghost

Les Ghost, comme je vous l’ai dit, sont une unité d’élite américaine. Qui dit unité d’élite dit forcément stratégie. Et la nouvelle perle d’Ubisoft ne déroge pas à la règle. Les amoureux du rush risquent d’être déçus, cette fois-ci il faudra prendre son mal en patience et ne pas foncer tête baissée comme une brute. A l’image de son prédécesseur, Future Soldier, Ghost Recon Wildlands met à l’honneur la stratégie et la tactique. Approcher de façon discrète sans se faire repérer, utiliser les différents gadgets à disposition pour préparer l’assaut, se synchroniser avec ses alliés pour des éliminations en chaîne sans bavure, l’éditeur français a vraiment mis l’accent sur la tactique et l’infiltration, à tel point qu’entrer, faire le ménage, et ressortir d’une base sans déclencher l’alerte est source d’une jouissance incroyable.

L’esprit infiltration et stratégie est tel que l’expérience dans la peau d’un Ghost prend une saveur euphorisante en mode coopération. Vous avez en effet la possibilité de vous allier à trois autres personnes, amis ou non, pour mener votre mission à bien. A vous la coordination, les tactiques bien ficelées ! Si les missions prennent un tout autre aspect à plusieurs, rien que l’idée de parcourir la Bolivie entre potes est agréable, et à raison ! Entre fusillades et courses d’hélicoptère, j’ai pris un grand plaisir à jouer ce titre à 4, passer à côté reviendrait à passer à côté d’une expérience agréable, fun et prenante.

Si je vous parlais, un peu plus haut, de la qualité graphique du jeu, c’est parce qu’elle permet au gameplay de prendre une toute autre dimension. Les détails sont si bien réalisés qu’un tir bien placé fera giclé le sang de telle façon que les murs, le sol ou même les véhicules en seront immaculés. A chaque tir, le sang coule et les ennemis s’effondrent sous les balles, offrant une jouissance macabre et légèrement sado. La qualité graphique est alors au service du gameplay, rendant le jeu plus prenant et plus intense que jamais.

Le plaisir du jeu est là, mais parfois ébranlé par une IA pas très intelligente. Les sbires d’El Sueño et de la Santa Blanca ne se montrent pas très brillants. Basique, l’IA ne se différencie en rien de celle présente dans tous les TPS moderne. Seule la supériorité numérique leur réussi. Avec des comportements simples et pas du tout surprenants, elle n’hésitera pas à ce mettre à couvert, à contourner les obstacles ou à se ruer sur vous comme un pas volontaire et dynamique vers la mort. Et le manque de surprise et d’intelligence de celle-ci ébranle vraiment l’expérience de jeu. Si vous alertez les gardes, ils fouilleront la zone … mais pendant quelques instants seulement. Il suffit de vous faire discret et ils vous oublieront complètement. Un peu comme le célèbre poisson de Disney, ils ont des troubles de la mémoire immédiate. Une bonne petite cachette derrière un véhicule ou un mur, et ils n’auront plus aucun souvenir de votre présence.

Quand coca, Open-World et Ghost riment avec réussite

Ce dernier shooter made in Ubisoft est vraiment très plaisant. Avec un monde ouvert immense et parfaitement modélisé, un scénario prenant et des cessions de fightgun rythmées, Ghost Recon Wildlands est l’une des bonnes surprises de cette année. Avec un système de personnalisation et de création de personnage assez intéressant, le jeu se voit malgré tout biaisé par quelques problèmes techniques comme des bugs de textures, des chutes de framerate et même des crash de jeu réguliers. Si l’IA est assez simpliste, elle n’enlève rien au plaisir macabre de buter du narco et à la balade au travers de la Bolivie.

Jeu fourni par Ubisoft, testé sur Xbox One

NOTRE AVIS

16
20

BONS POINTS

  • Un scénario prenant
  • Un monde ouvert immense regorgeant de mission
  • Des graphismes parfaitement réalisés
  • Une expérience en coopération jouissive et attractive

MAUVAIS POINTS

  • Une IA toujours aussi stupide
  • Un manque cruel de cinématique
  • Des crashs et chutes de framerate assez désagréables

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