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Ahh, l’été revient! On recharge les batteries, on regonfle les pneus et on va faire brûler la gomme façon Édouard Bracame! Gaaazzzzzzz!!!

Si comme moi vous êtes à la fois passionné par le jeu vidéo et la moto, vous connaissez très probablement déjà le studio Italien Milestone. En effet, depuis presque 10ans, cette petite structure s’est spécialisée dans les adaptations vidéo-ludiques de différentes licences de sports mécaniques comme WRC, le superbike (SBK) et plus récemment le Moto GP.

L’expérience des développeurs dans ce type de jeu est donc certaine et nous sommes en droit d’être confiants au moment de tester ce RIDE. Gentlemen, Start your engines!

Concept:

Pour leur premier jeu hors licence officielle, l’équipe de Milestone a eu une idée. Une idée novatrice? Non! Mais elle reste cependant intéressante. Qu’ont-ils voulu faire? Eh bien c’est très simple, pour vous la faire courte, ils ont juste voulu adapter le concept d’un Forza ou un Grand Turismo au monde du 2 roues.

Ainsi le soft nous propose plus de 100 machines provenant des usines de 14 des plus grands constructeurs du milieu (KTM, Yamaha, Kawasaki, Ducati etc…). Du Roadster 700cc à la bête de compétition de 230 chevaux en passant par les supersports 600, la plupart des catégories de motos y sont représentées. Mais ne vous attendez pas non plus à trouver des Harley ou des routières. L’intérêt du jeu est donc de pouvoir jouer avec la moto que vous avez dans votre propre garage ou alors de céder à vos fantasmes mécaniques les plus fous. On notera cependant l’absence d’une famille de machines pourtant bien fun et fournie: les Supermotards. Mais peut être seront ils présents dans un futur DLC!

Le clou du spectacle est le fait de pouvoir modifier et personnaliser ses brèles à volonté: moteur, chaîne, échappement, jantes, rétroviseurs ou encore boite de vitesse, vous avez à votre disposition un large éventail de possibilités pour rendre votre monstre plus beau et plus performant tout en vous démarquant des autres joueurs!

Votre pilote lui non plus ne sera pas oublié puisque après une phase de création sommaire se limitant au choix du visage parmi une trentaine de possibilités, vous pourrez le relooker entièrement façon pistard ou décontracté grâce aux nombreux équipements de grandes marques comme Alpinestars, Dainese ou Shoei disponibles dans le jeu, le tout plutôt bien modélisé d’ailleurs.

Gameplay:

Comme nous en avons parlé au début de ce test, Milestone n’en est pas à son coup d’essai en matière de jeu de moto, ce sont d’ailleurs les seuls à en faire ces dernières années. Depuis leurs débuts, ils ont toujours cherché à offrir aux joueurs un mix entre simulation et arcade par le biais d’un système de physique et d’aides au pilotage que l’on pouvait choisir en fonction de la difficulté voulue. Sur les anciens opus de SBK et de Moto GP, les sensations ressenties en mode difficile étaient plutôt sympas. Attention tout de même, nous parlons ici de jeux qui se voulaient accessibles au plus grand nombre sans pour autant frustrer les gamers les plus aguerris, mais on reste cependant loin d’une simulation pure et dure comme peut l’être GP Bikes par exemple.

Bref, pour en revenir à notre RIDE, il est clairement plus orienté arcade que ses prédécesseurs, en effet, même en physique Pro, le challenge est assez simple. Cela n’empêche pas de s’amuser non plus, le jeu reste plaisant et le ressenti agréable mais on aurait aimé se battre un peu plus avec la machine malgré tout car, honnêtement, le manque de technicité et de profondeur dans le gameplay me fait penser que le jeu sera vite ennuyeux et répétitif dans un cours laps de temps; contrairement à un Forza par exemple ou chaque course est un défi différent. C’est clairement un jeu « casual » de ce côté ci, fait pour être immédiatement pris en main par n’importe qui.

Concernant l’IA, le constat est encore moins reluisant. Si vous débutez en mode Facile, vos adversaires virtuels seront vite largués et vous vous retrouverez rapidement a faire cavalier seul en tête pendant une bonne partie de la course. Mais pour ceux qui comme moi voulaient un peu plus de piquant, préparez vous a être frustrés: en effet, en réglage « réaliste », vous ne verrez jamais l’IA vous faire les freins comme Rossi, vous mettre un intérieur comme Marquez ou vous dominer comme le grand Biaggi, ça non. Dans le jeu, l’ordinateur se contente d’adapter son niveau de difficulté en boostant les performances de ses pilotes. Ainsi vous passerez le plus clair de votre temps à exploser tout le monde au freinage et dans les courbes avant de vous faire re-dépasser par la moitié du troupeau à l’accélération et en vitesse de pointe… Et tout cela même avec une moto améliorée au maximum.

Ceci dit, vous arriverez malgré tout à vous en défaire et gagner la course et c’est tant mieux car nos amis virtuels sont simplement de gros bourrins qui ne font pas attention à vous et n’hésiterons pas à vous rentrer dedans dès lors que vous serez sur leur trajectoire

Bref, un bilan assez mitigé sur ces 2 points pourtant vitaux sur un jeu de ce type.

Graphismes :

Si le dernier jeu de Milestone auquel vous ayez joué était SBK 09 sur Xbox 360 ou Playstation 3, eh bien je suis heureux de vous informer que RIDE sur Xbox One n’a pas pris… Une ride! Ok je sors…

Donc! Concernant notre bon RIDE qu’en dire? Eh bien plus ou moins ce que vous venez de lire, on est malheureusement, au niveau graphique, plus proche d’un beau jeu de « PS360 » que d’un opus digne d’une console Next-Gen. Sur la quinzaine de circuits disponibles (oui c’est peu mais ne vous inquiétez pas, d’autres devraient arriver… En DLC bien entendu), la moitié sont des environnements fictifs créés pour ressembler à quelques villes et régions de la planète. Ils sont tous assez grossièrement détaillés mais colorés, relativement différents et possèdant chacun leur propre identité visuelle.

Les tracés officiels par contre font carrément peur tant on peine à les reconnaître, c’est vide, moche et fade. Ils ont néanmoins l’intérêt de nous montrer la faiblesse des graphismes du jeu. Si vous n’êtes pas fragile du cœur ni de la rétine, vous pouvez par exemple rouler sur Road America dans Forza 5, puis ensuite faire la même chose dans RIDE… Vous allez pleurer.

Les textures n’échappent pas à la feignantise de leurs créateurs non plus, on nous avait fait attendre 3 semaines de plus que sur Playstation 4 pour soit disant booster les graphismes de 900 à 1080p, je serais cependant incapable de vous dire si c’est le cas ou non tellement ça reste laid. En revanche, le jeu tourne seulement en 30fps, voire même en 12fps sur certaines séquences. Et si on ajoute à ces ralentissements divers clippings ou autres flashes lumineux, on obtient un cocktail idéal pour saigner des yeux!

Le seul point positif du soft côté visuel, ce sont les modélisations des pilotes, des motos et des accessoires que vous pouvez installer dessus (comme les échappements). Les lignes sont fluides et les effets de lumières sur les cuirs et les carrosseries sont sympas! Là c’est vrai que le studio Italien a fait sa part du boulot et nous propose de très belles images des machines. Images qui vous seront d’ailleurs bien utiles pour vous faire patienter pendant les 2 siècles de temps de chargement nécessaires avant chaque course. Oui oui, c’est vraiment très très long!

Audio:

Maintenant vous vous dites sûrement que vu le résultat graphique décevant, Milestone a probablement redressé la barre côté Son et bruitages et que vous allez vous croire aux 24h du Mans à chaque fois que vous allumerez votre console?!

Ehh non! Encore raté ! Ici toujours le même manque de travail, les sons des moteurs sont, sauf pour une poignée de motos, vraiment très peu évocateurs ou réalistes. On a plus l’impression qu’ils ont fait leurs enregistrements sonores avec la tondeuse du voisin ou l’aspirateur à maman plutôt que dans les paddocks d’un GP.

Vous pensez aussi peut-être que l’échappement d’origine nuit au doux chant de votre cantatrice mécanique et que, comme l’intérêt du jeu réside dans le fait de pouvoir installer de nouvelles pièces plus performantes, le fait de rajouter une belle ligne Krakrapovitch couplée à un nouveau filtre à air Racingeux qui va bien; votre monstre va rugir tel le tonnerre descendant de l’Olympe?!

Encore raté, malheureusement, aucune différence notable après changement des accessoires comme les échappements, ce qui n’est d’ailleurs guère surprenant au final.

Côté bande-son, rien de bien folichon non plus, quelques musiques fadasses style Rock pour vous accompagner pendant les courses, musiques que vous devriez, comme moi, désactiver au bout de quelques tours seulement. C’est pas terrible mais honnêtement, c’est pas ça que l’on vient chercher dans un jeu comme celui-ci et je ne leur reprocherais pas trop cette sélection musicale à vrai dire, c’est un peu la même rengaine partout d’ailleurs pour ce type de jeux.

Durée de vie:

Au début de ce test, je vous parlai du concept de RIDE qui se voulait très proche de celui d’un jeu comme Forza Motorsport. En réalité Milestone ne s’est une fois de plus pas foulé et a reprit entièrement le principe du mode solo de son confrère automobile après l’avoir adapté à la sauce moto. Pour être franc, même si effectivement ce n’est pas très novateur, c’est plutôt efficace. Le menu se décompose en plusieurs grandes familles de 2 roues (roadsters mid-size; heavy-weight; supersports; hypersports etc…) proposant toutes différents championnats réservés à tel ou tel type de machine en fonction par exemple de sa provenance ou de son architecture moteur.

Vous aurez de plus à votre disposition 114 motos venues des 4 coins du monde que vous pourrez faire rouler (ou chuter) sur une quinzaine de circuits possédants presque tous au moins 2 variantes de tracés (tiens, comme dans Forza d’ailleurs!). Rajoutez à cela un mode « Elite Trophy » où votre avancement dans le classement solo du jeu vous permettra d’accéder à 8 courses bonus dans lesquelles la victoire vous débloquera 2 machines supplémentaires étant jusque là verrouillées.

Sur le papier c’est vrai que c’est plutôt alléchant tout ça! Il est vrai par contre que vous allez rapidement faire le tour de vos 15 circuits. Pour ma part, et vu le peu de travail semblant avoir été fourni sur le jeu final, je trouve que c’est vraiment trop peu, surtout si on prend en compte le fait que Milestone possède dans ses dossiers toutes les pistes utilisées en Moto GP et en Superbike. Mais vous les aurez probablement bientôt… Après avoir pris le Season Pass bien sûr!!! Eh oui c’est comme ça le jeu vidéo en 2015, tu paies pour un jeu bâclé; puis tu sors encore des thunes 2 mois après pour acheter du contenu que tu aurais dû avoir dès le début! On dit merci qui??? Merci Call of Duty !

Bref! Mis a part cela, vous l’aurez compris, le mode solo est plutôt complet et pour peu que vous ne soyez pas trop vite lassé par le manque de technicité et de profondeur du gameplay, vous arriverez sans doute à jouer entre 20 et 30h facilement.

Le multijoueur à présent ! Qu’en dire? Eh bien qu’il est très banal en réalité : vous choisissez les critères que vous voulez dans le menu (Type de course, type de physique, catégories de motos, IA ou non etc…) puis vous pouvez ensuite tenter de rejoindre un salon public (si vous en trouvez un) ou créer le vôtre et jouer avec vos collègues ! En soit le multi est peu varié mais ne présente que peu de bugs ou lags, en dehors de la longueur du processus de matchmaking qui rame certaines fois, malgré ce qu’on aurait pu craindre. Il devrait néanmoins vous offrir de bonnes heures de jeu a vous tirer la bourre entre potes.

 

Conclusion :

Vous l’aurez compris, RIDE est un jeu de moto; et en tant que tel, il bénéficie, du moins sur Xbox One, d’une situation de monopole commercial. Et sur les autres plateformes me direz vous? Même chose car Milestone est le SEUL studio à réaliser des jeux de ce genre donc forcément, en l’absence de concurrence, on se relâche et on sort un jeu moyen et techniquement indigne d’une console Next-gen. Cependant, qui dit monopole commercial dit aussi dépendance. Si vous êtes comme moi un mordu de moto vous pourrez difficilement laisser passer ce soft…

Malgré tout, il ne faut pas tout jeter. Le concept est plaisant, le gameplay reste agréable, le nombre de machines est important et leur modélisation soignée. Et ça en plus du fait de pouvoir personnaliser pilote et moto de A à Z avec des produits sous licences.

On se retrouve donc avec un jeu qui, malgré de gros défauts et un manque de travail flagrant de la part des développeurs, offre aux passionnés un bon divertissement, même si les joueurs les plus exigeants en quête de réalisme et de challenge se pencheront sûrement plus sur le prochain Moto GP 15 qui devrait arriver courant de l’été !

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