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La saga Mass Effect est chère à de nombreux joueurs (comme votre serviteur), mais le dernier épisode, malgré ses nombreuses qualités avait laissé certains sur leur fain (du moins avant le correctif de “ending”). Andromeda ne va pas arranger les choses…

Mass Effect Andromeda prend le risque de laisser le légendaire commandant Shepard et les Moissonneurs pour raconter une toute nouvelle histoire. Celle d’un rêve fou : coloniser la galaxie d’Andromède. Pour ce faire, plusieurs races conciliennes (comprenez par là une alliance de races représentées par le conseil basé sur la Citadelle, dont l’humanité siège depuis peu, grâce à Shepard) ont construit de gigantesques vaisseaux, appelés Arches. L’humanité est représentée dans le vaisseau Hypérion, les Turiens, Asari, Galariens et Quariens ont chacun leur Arche.

Alec Ryder est le Pionnier, personnage représentant l’avenir de l’Initiative Andromeda sur l’Hypérion. Sa tâche est à la fois simple et complexe, trouver un futur foyer aux colons. Il est accompagné de ses deux enfants, les jumeaux Ryder (Scott et Sara) membres de l’équipe d’explorateurs, sous les ordres du Pionnier. C’est justement l’un des deux que vous jouerez. Le jeu commence en vous proposant de personnaliser le visage de votre futur personnage, mais également de son (sa) frère (sœur), car votre jumeau ne se contentera pas d’exister, il y aura des interactions avec lui/elle. Le choix est somme toute assez classique aujourd’hui, avec plusieurs préconfigurations ainsi que la possibilité de tout modifier suivant votre convenance (front, nez, joues, couleurs des yeux/cheveux, etc..). Si le choix et notamment le rendu laisse un peu à désirer, la partie intéressante se situe en lieu et place des classes.

En effet il n’y en a plus à proprement parler comme le porte-étendard ou l’adepte, mais une sorte d’affiliation. Votre choix (portant des noms bien connus des amateurs de la saga) va juste vous fournir vos pouvoirs de départ, libre à vous par la suite de personnaliser votre personnage via les profils et autres compétences.

L’exploration c’est la vie

C’est donc 634 ans plus tard que l’Hypérion débarque dans le secteur Héléus, situé dans la galaxie d’Andromède. ce secteur a été sélectionné en raison des nombreux “mondes en or” présents, soit des planètes candidates à la colonisation. Évidemment, tout ne se passera pas comme prévu, mais je n’en dévoilerai pas plus… Parlons plutôt de ce que nous proposent Mass Effect Andromeda comme manière d’explorer ce fameux secteur.

Tout d’abord, l’Initiative vous fournira un vaisseau éclaireur spécialement conçu pour l’exploration : Le tempête. rapide et très maniable, ce vaisseau non-armée sera votre quartier général. Vous serez accompagné de plusieurs compagnons (dont certains dont je ne révélerai pas le nom) dont Cora, assistante de votre père et ancienne commando Asari (très rare de voir des humains dans ces derniers) ou encore Liam, ancien flic sur Terre. Au sein de votre appareil vous pourrez vous déplacer dans les différents systèmes stellaires du secteur.

Comme dans les précédents épisodes, certains ne seront que peu utiles (1-2 ressources à récupérer via une recherche d’anomalie (comme dans Mass Effect 2 via une sonde, mais avec le système de récupération du premier), d’autres seront plus riches en activités. La manière de se déplacer est assez déroutante au début car vous ne voyez plus le vaisseau, vous êtes le vaisseau. la caméra fait mine d’être à l’avant de ce dernier et vous donne l’impression de voyager dans ses systèmes. C’est amusant et plutôt classe au début, mais rapidement, on aurait préféré diriger nous-mêmes le Tempête plutôt que d’être le spectateur de ses déplacements.

De manière plus rare, vous aurez la possibilité d’atterrir et d’explorer un monde. C’est là que commence une des grandes différences avec les épisodes précédents

Un monde presque ouvert

Comme le titre l’indique  Mass Effect Andromeda, contrairement aux précédents opus, ne se contente pas de proposer des environnements limités au sein de petites missions (pour les quêtes annexes) ou pour les missions principales. Non ici vous débarquez dans une zone ouverte, avec un objectif principal (mettre en place un avant-poste, rendre le monde viable, etc…) et toute une batterie d’objectifs annexes cachés ou non via la découverte de lieu. Basé sur le même principe qu’un Fallout, une barre en haut de l’écran vous indique des points d’intérêts (ruines, bunker, avant-poste abandonné, etc..).

À vous de le visiter ou non. Pour ne pas passer des heures à crapahuter dans la pampa pour rien, votre véhicule d’exploration, appelé le Nomad sera là pour vous aider, mais également pour vous protéger (d’atmosphère toxique par exemple). Ce véhicule à six roues n’est pas, contrairement au Mako (paix à son âme) un véhicule de combat. Non armée comme la Tempête, ce dernier vous permettra de vous déplacer presque partout grâce à son mode tout-terrain passant à 6 roues motrices contre un sacrifice de vitesse. Les minis-propulseurs sont toujours de la partie pour faire légèrement décoller le véhicule du sol, mais sont clairement moins utiles que celui du Mako, les rendant presque inutiles. Le boost est aussi de la partie pour d’atteindre une belle vitesse de pointe.

Le Nomad a une autre utilité, il peut repérer des gisements de minerai via ses capteurs internes et vous permettre d’appeler un extracteur. Le système est presque le même que celui de Mass Effect 2. Plus vous approchez du gisement, plus la barre prend de la hauteur, faisant vibrer votre pad. Ces ressources sont vitales à votre expédition afin d’améliorer votre équipement, véhicule mais également la viabilité d’habitat de la galaxie d’Andromède….

Tout ça pour dire que l’exploration d’un monde est devenu une multitude d’actions à réaliser qui regroupe en un point ce qui se faisait en plusieurs dans les anciens opus. Personnellement je trouve que cela dynamise fortement le plaisir de jeu et le gameplay, car l’une des tares de la précédente trilogie était le trop grand nombre de chargements entre le mode de récolte (assommant du 2, trop rapide du 1) ou l’exploration vide et sans vie du premier (à remettre dans le contexte de l’époque bien sur).

Ce mélange peut déstabiliser les purs et durs mais cela modernise énormément la saga. De plus, au fur et à mesure de l’histoire, les mondes autrefois inhospitaliers seront plus accessibles, vous offrant encore plus d’espace de jeu (jusqu’à tripler la zone), avec toujours plus d’activités.

Un Gameplay fortement dépoussiéré

La Saga Mass Effect est aussi connue pour son gameplay très spécifique est assez statique comparée à d’autres jeux de l’époque. Bioware a, au fil de ses itérations, améliorer son concept pour arriver à un bon équilibrage entre le combat tactique et intense au travers de Mass Effect 3. Le gameplay de Mass Effect Andromeda est pourtant loin, très loin de ses prédécesseurs. Si on reconnaît très rapidement de nombreux points (le poids des armes, les munitions spécifiques en consommables), dès les premières secondes on remarque que les jumeaux Ryder n’ont pas ce côté lourd et lent de Shepard. De plus, l’ajout du jet-pack (ou du Dash Biotique) ouvre une toute nouvelle dimension.

On sent clairement que Bioware a misé gros sur ce dernier via les possibilités offertes via les compétences (attaque puissante de corps-à-corps après un saut, les tirs plus puissants en l’air ou simplement les combats de dash vertical, puis horizontale) au point de transformer certains moments d’exploration en vrai jeu de plateforme (exemple de récupérer les coffres cachés au sommet des rochers sur Eos). Si pour l’aspect exploration cela peut rebuter certains, au sein des combats, ces derniers deviennent intenses et prenants.

L’ennemi, représenté par des créatures de la galaxie d’Andromède ou par des Aliens comme les mystérieux Kert, n’est pas en reste et viendra vous chercher derrière votre abri si vous essayez de jouer comme aux précédents ! Pour motiver le joueur, les développeurs ont revus les pouvoirs à la hausse, notamment la charge biotique, bien plus puissante, même dans les difficultés élevées (Je joue personnellement en Hardcore).

Un autre point intéressant sur le papier sont les Profils. Votre personnage a la capacité d’adapter son corps à différents profils de combats (représenté par porte-étendard, explorateur, soldat, adepte, etc…), modifiant les bonus apportés. Exemple, vous êtes acculés et vous savez pertinemment qu’au corps-à-corps vous ferez à peine deux secondes, en activant le profil Soldat, vous deviendrez bien plus efficace avec vos armes et plus résistants. Sympa sur le papier, je n’ai personnellement pas utilisé ce principe car pour cela, il faut aller dans le menu, puis profil, en plein milieu d’un combat ce n’est pas spécialement intuitif… Même punition pour la roue des armes, réunis avec les consommables.

Sur Xbox il faut appuyer sur le bouton central gauche pour l’afficher à la place de LB, ce dernier est désormais utilisé pour l’un de vos pouvoirs (avec RB et LB+RB). Ce n’est pas dérangeant tant que vous avez deux armes (suffit de maintenir X pour changer d’arme) mais à partir de 3 cela peut se compliquer.. Cette petite perte est largement compensée par les 3 touches de compétences, qui permet de déclencher l’apocalypse pendant une escarmouche, sachant que les pouvoirs reviennent très vite, mêmes avec un malus d’équipement, dynamisant encore plus les combats. Ses pouvoirs justement, peuvent se combiner pour réaliser des combos puissants par vous-même ou en combinant avec ceux de vos alliés. Ces derniers ne sont pas plus bêtes que les précédents, mais à difficulté élevée, privilégier votre survie à la leur…

Pour finir, votre personnage évolue toujours via des niveaux, chaque level up octroyant des points que vous pouvez répartir dans 3 arbres (Biotiques, Techs et Combats). Contrairement aux anciens Mass Effect, tous les pouvoirs sont accessibles dès le début, vous êtes libre de personnaliser votre héros(ïne) comme bon vous semble.

Andromède déborde d’activités

Mass Effect Andromeda  propose un nombre de choses à gérer/faire assez impressionnants. Que ce soit de rendre viable les planètes potentielles, gérer les avant-postes, le Nexus ou simplement toutes les (très) nombreuses quêtes annexes, vous devrez également, via votre scanner (nouvel outil en plus de l’omni-tech) découvrir de nouvelles technologies/flores/faunes pour débloquer des points de recherches, et donc débloquer de l’équipement. Même chose avec les ressources, indispensables pour vous confectionner armes et armures ou rendre votre Nomad plus efficace. Enfin, la jauge de viabilité d’Andromède (sorte de compteur d’habitabilité pour l’Initiative), vous permet, à chaque niveau atteint, de sortir de stase des groupes spécialisés, chacun d’entres eux vous donnant un avantage.

Comme dans les anciens Mass Effect, les allers-retours seront indispensables pour ne rien rater, certaines quêtes ne se débloquant qu’à un certain moment de l’histoire. Même chose concernant les choix, toujours présent dans cette itération, même si (un peu comme dans le premier épisode) on ne voit pas vraiment les impacts de telle ou telle décision (surement plus dans le prochain). Le grand changement d’Andromeda est la perte des jauges de pragmatisme et de conciliation. A la place, vous aurez plus de réponses possibles suivants des traits défini (professionnel, passionnés, moqueur) représentés par des icônes par forcément logiques. Encore une fois, il est difficile de voir si ce changement est positif ou non sans devoir faire plusieurs parties, certains succès/trophés du jeu le suggérant fortement au passage…

Il faut saluer d’une part le travail colossal de Bioware pour rendre les mondes accessibles cohérents et intéressants, chacun d’entre eux apportant un univers unique et accrocheur (ne vous arrêtez pas à Éos !) tout en proposant beaucoup de choses à faire, mais par moments on se sent perdu tellement il y a à faire justement ! Le système de suivi de quête n’étant pas optimal (on ne peut pas choisir plus d’une quête principale et secondaire par exemple… complètement aberrant), nous obligeant à aller bien trop souvent dans le menu, coupant du coup l’immersion… Le craft est intéressant et personnalisable via les modules qui peuvent s’ajuster dans la création d’une armure, et suffisamment de choix pour convenir à tous (et faire de vrais monstres de combat en passant).

Une histoire proche du déjà vu et gâché par de trop nombreux bugs

Ce titre ma foi fort violent cache une réalité. Mass Effect Andromeda est anormalement buguée. Que ce soit des petits bugs rigolos comme les poses tendancieuses des gardes du Nexus, ou des plus graves comme des freezes inopinés, des discussions avec un écran noir ou encore des logos de quêtes avec rien derrière, Bioware nous as fourni un jeu où on se demande ce que faisait l’équipe de bêta-testeurs au moment de débuguer ce dernier, proprement inadmissible. Alors je vois déjà certains faire la mou (oui vous au fond-là !) car d’autres jeux ont fait bien pire (coucou Fallout 4) mais dans un jeu où le scénario, la cohérence et le réalisme des protagonistes est primordial, ça fait mal !

Les protagonistes, parlons-en justement. Bioware n’a jamais été doué par l’animation et la réalisation des visages, et ce depuis KOTOR. Dragon Age Inquisition avait déjà fourni quelques doutes à l’annonce d’Andromeda, mais les développeurs ont réussi l’exploit de faire pire que DAI, un comble ! C’est vraiment dommage car l’équipe de Ryder est attachante (moins que celle de Shepard mais c’est normal), notamment Peebee (mais complètement raté), ou encore Cora avec sa démarche de camionneur retraité avec de l’arthrose aux genoux… Tout ca n’aide pas à accrocher à l’histoire, bien menée mais qui a le goût de plus que déjà vu (remplacez les ennemis correctement et vous aurez presque le pitch de Mass Effect 1..).

Je regrette aussi personnellement le fait qu’il n’y est pas plus d’originalité dans les races aliens, après tout, qui dit nouvelle galaxie dit nouvelle forme de vie. Maintenant Andromeda est une production US et un peu comme Hollywood, on a du mal à voir des aliens autre que bipède (Les anciens Star Trek étaient plus imaginatifs, mais bon). Cela reste un détail mais quand même…

Un multi jouissif

Mass Effect Andromeda embarque, comme son grand frère un mode multijoueur et même un peu plus. En solo, via Kandros vous aurez accès à des missions spéciales, que votre (et vos par la suite) groupe d’assaut APEX  pourra effectuer via un système classique qui a fait ses preuves (avec un temps pour le réaliser et un % de réussite suivant plusieurs critères). Chaque mission réussie apportera des fonds de missions, équipement, ressources et argents. Banal me direz-vous. Oui sauf que vous pourrez également les faire en coopération avec vos amis ! Sympa sachant que certaines sont très difficiles (pas de réanimation, une seule vie, etc..).

Pour les autres, sachez que Bioware a repris presque totalement le système du 3, via des classes, armes, consommables et mods qui se débloquent en achetant des packs via l’argent obtenus en réalisant des missions. Ces dernières classées en 3 catégorie (Bronze, Argent, Or) proposeront de survivre à des vagues d’ennemis en réalisant de manière aléatoire divers objectifs. Les habitués ne seront pas dépaysés, les autres auront un didacticiel pour apprendre les bases.

Comme mis en exergue, le multijoueur montre à quelle point le gameplay est devenu nerveux et jouissif. Fini les vagues ou nous devons nous planquer et prier pour ne pas se manger 3 furies Asari en même temps. Dans Andromeda tout est rapide, intense et la nouvelle puissance des joueurs est compensé par le plus grand nombre d’ennemis  à abattre. Si la couverture automatique en solo pouvait être contraignante, ici elle sauve des vies ! Comme dans Mass Effect 3, il faudra de nombreuses heures (ou un gros porte-monnaie) pour débloquer armes et classes avancées afin de titiller le mode Or, mais en groupe d’amis c’est vraiment excellents.

Tout d’un grand jeu

Mass Effect Andromeda avait tout pour faire un grand jeu, Des environnements globalements bien fait (mention spéciale à Havarl), un contenu énorme et une refonte de gameplay aux petits oignons, une histoire conforme à la license et un vrai plaisir de découverte (presque une addiction), mais globalement gâché par des personnages et animations ratés, de trop nombreux bugs et par moment un Héléus un peu vide en dehors des mondes potentiellement habitables. Aujourd’hui nous ne devrions plus voir ce genre de défauts, surtout avec les productions disponibles (Horizon Zéro Down pour ne citer que le plus récent).

Heureusement pour lui, ses atouts compensent ses lacunes et fait son job, c’est à dire de nous fournir une belle et grande aventure, de jouer les explorateurs dans une galaxie où l’homme (Vous pouvez mettre toutes les races conciliennes à la place) n’a jamais mis le pied. Son contenu gargantuesque vous occupera de très nombreuses heures (pour tout faire). Son multijoueur est aussi dans la continuité, vif et intense, il plaira principalement à tous ceux qui ont farmé le précédent. Veuillez m’excuser, la colonisation d’Andromède n’attends pas…

NOTRE AVIS

16
20

BONS POINTS

  • Univers prenant
  • Contenu monstrueux
  • Patte Mass Effect à tous les niveaux
  • Gameplay vif et intense
  • Localisation française réussie

MAUVAIS POINTS

  • Mais..Mais c’est quoi ces animations faciales !!
  • Trop..Trop de bugs
  • Histoire trop proche des précédents dans la conception
  • Pourquoi tous les aliens sont forcément bipèdes ?

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