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   Temps de lecture :  7 minutes

Persona, un nom qui ne parle qu’à un petit groupe de joueurs, amateurs de RPG japonais. Ce genre, en voie d’extinction, est à la recherche d’un représentant depuis l’occidentalisation de son ancienne égérie, Final Fantasy. Bah ! Croyez-moi c’est bien mieux comme ça…

Nota : Par pur soucis de non-spoil je n’ai délibérément pas mis de capture d’écrans au-delà du premier Palace, le scénario de Persona étant au cœur de ce dernier, cela me semblait idiot de supprimer “la surprise”.

Les Shin Megami Tensei, et ses spin-off les Persona sont un genre dans le genre, tellement ils se repèrent à cinquante kilomètres à la ronde. Le cinquième volume de Persona débarque donc en france avec la prétention de vous plaire sans changer ne serait-ce qu’une virgule de lui-même.

Persona 5 Royal

Le succès de Persona 5 n’est plus à faire, et cette version Royal arrive comme une sublimation de l’existant. Soyons direct, c’est clairement le cas. Atlus ne lèse pas ses fans car parmi les nouveautés, un nouveau trimestre sera accessible avec un nouveau palais (et son trésor à voler), mais pas que ! En effet et ce dès l’introduction du jeu dans le casino, le nouveau personnage fait son apparition (Kasumi Yoshizawa), ainsi que de nouveaux mécanismes de gameplay dès le premier palais (comme les ombres qui peuvent exploser et infliger de lourds dégâts aux autres ennemis). Un grappin fait également son apparition permettant entre autres de trouver des graines en forme de crânes (3 par palais). Complètement accessoires, une fois réunis débloque un accessoire inédit et généralement puissant.

Mais ce n’est pas tout, de subtil changement apparaissent un peu partout, y compris sur les combats de Boss, plus long et doté de phase. De nombreuses activités supplémentaires sont présentes comme les bains publics, l’entraînement de base-ball, etc.. Ces dernières permettent de monter plus rapidement en compétences (d’ailleurs j’ai l’impression que ca monte plus rapidement…). Avec Persona 5 Royal, vous avez désormais votre propre palais ! Le repaire des voleurs vous octroie la possibilité de personnaliser ce dernier, y afficher vos succès (sorte de défis vous faisant gagner une monnaie spécifique, cette dernière permettant d’acheter de nouveaux éléments de décoration, musique et vidéos). Dans le Mementos aussi il y a du changement via la présence de Jose, un explorateur qui étudie le genre humain. Il échangera des objets contre des fleurs lootable partout, il a également la capacité de modifier le Mementos contre des tampons encreur, caché un peu partout afin de gagner plus d’xp, d’argent ou d’objets de qualité. Enfin il permet de transformer les graines en accessoires puissant.

Enfin, la traduction des textes en français. Ces derniers respectent réellement l’écriture du jeu en gardant les tons et façons de parler de chaque personnage (notamment Ryuji), préservant la richesse de l’histoire et de tous les événements qui s’y rapportent. C’est un travail de fourmi qui permettra à tous les anglophobes, frustrés de ne pas profiter de ce petit bijou, de s’y jeter à corps perdu.

Si Persona 5 était déjà un incontournable du RPG, cette version Royal rend obligatoire son achat pour tout fan de J-RPG. Il n’y a vraiment rien à redire, chapeau bas….

note : La note du test initial a été rehaussé pour la version royal, les captures sont tirées de cette version également

Bienvenue dans la peau d’un ado

Le héros du jeu (vous) est un lycéen typique du japon, à une exception près. En effet un soir, il entendit une jeune femme appelé à l’aide. Agressée par un homme ivre, cet adolescent a décidé de l’aider, blessant l’agresseur involontairement. Seulement voilà, c’est le jeune homme qui fut condamné et mis en probation, provoquant son exclusion de son école. On ne rigole pas dans le pays du sushis ! Bien évidemment, un jeune avec un casier a beaucoup de mal de retrouver une école, et notre ami se retrouve à devoir vivre à l’étage du bar d’un certain Sojiro, pas spécialement ravi de l’avoir dans les pattes…

Fatigué par tout ce chamboulement, vous tombez de fatigue dans votre lit, pour vous réveiller enchaîné dans une cellule, gardé par deux jumelles étranges. Un bureau trônant au centre de la pièce à l’extérieur de votre cellule, un homme vous regarde et annonce vous avoir convoqué pour vous réhabiliter… Sur ce discours fort mystérieux se cache l’introduction de Persona 5. Le héros n’est aimé de personne à cause de son “passé criminel”, lui-même frustré par cette injustice d’avoir été condamné par son action fort louable, de secourir une femme en détresse. Vous, joueur, prenez place dans la peau de l’adolescent, dans sa vie de tous les jours et bien évidemment son premier jour d’école, qui ne se passera pas vraiment comme prévu…

Persona 5 a de génie le fait que tout est cohérent, de la petite rue où se situe le bar (Sojiro vous demandant de tourner la pancarte sur Open en partant), de prendre le métro en vous repérant vous-même (oui oui !). Chaque rue, couloir de métro ou d’école semble réaliste et fourmille de vie (machine de distribution automatique, boulangerie, etc..), le tout régulièrement entrecoupé de cinématiques (anime japonais) sans chargement (ou très court) pour appuyer tel ou tel événements.

Immédiatement on ressent un malaise chez les premiers protagonistes, comme une mélancolie. Depuis son étrange rêve notre héros voit certaines choses, notamment l’apparition d’une étrange application sur son smartphone (oui nous sommes en 2017..) qui refuse de s’effacer..  Comme pour mieux impliquer le joueur, régulièrement vous devez répondre à des questions ou situations pendant les cours (questions réelles, que vous pouvez trouver sur Internet ou la jouer à l’instinct), vos choix impactant vos relations avec vos amis, mais également vos “social stats” représentées par une étoile à cinq branches (votre premier cours par exemple).

Cette étoile et surtout les statistiques de chaque branche sont très importantes, que ce soit Guts (comprenez avoir du cran (ou des bolox)) pour supporter certaines situations (comme les tests cliniques de la médecin gothic), votre kindness (gentillesse) pour être capable de répondre à des situations impactant vos amis, etc.. Chaque activité (lecture, aller au cinéma, manger un énorme burger) a un impact et permet d’évoluer.

Journée normale pour un étudiant

Persona 5 pourrait s’appeler un Novel RPG car il se découpe principalement en deux phases. Vivre votre petite vie d’étudiant et parcourir les Palaces en tant que “Phantom Thieves”. La première partie sera clairement la moins aisée à faire pour la majorité des joueurs occidentaux. En effet cela parle beaucoup… vraiment beaucoup. Chaque journée se découpe en plusieurs actions, aller à l’école (sauf les jours fériés et dimanche), activité après l’école et le soir. Certains jours vous subissez sans pouvoir intervenir, d’autres vous avez l’après-midi de libre et c’est à vous de décider. Dire qu’il y a l’embarras du choix est presque un euphémisme… Allez-vous travailler pour gagner un peu d’argent ? Passer l’après-midi avec un confident pour améliorer vos rapports ? Étudier ? Bref vous l’aurez compris par moment on s’y perds un peu…

L’autre grande partie est votre activité en tant que Joker (votre nom de code de Phantom Thieves). Votre activité ? Détecter les Palaces, lieux née d’une distorsion de désir (souvent tordu) d’une personne représentée par une place forte avec un trésor à voler. Votre première mission est de sécuriser un chemin vers la salle du trésor en parcourant les lieux de fond en comble, déjouant les pièges (toujours très inventif et jamais bloquant) et en terrassant les sbires de la véritable nature de la personne concernée.

Une fois la salle trouvée et le chemin sécurisé, vous devrez envoyer à la personne une “Selling card” annonçant votre intention de vol. C’est le seul moyen de faire apparaître le trésor et donc de le voler ! (Oui c’est tordu). Une fois votre larcin fait, la cible est comme purgée de toute méchanceté et change subitement, prête à répondre de ces crimes… Simple ? Non, vous avez un certain temps pour réaliser tout ça sous peine de Game Over. A vous de vous organiser au mieux entre votre évolution et vos allers-retours dans le Palace !

Pour vous aider dans votre tâche, chaque héros peut compter sur son Persona, créature chimérique représentant votre véritable personnalité. Joker (vous donc) a la particularité de pouvoir réaliser des pactes avec presque toutes les créatures possibles via un système vraiment amusant. Si vous réussissez à le mettre en état de faiblesse, vous pourrez négocier avec lui. En répondant correctement à ses questions/attentes, il acceptera (ou pas !) de vous rejoindre.

Un système de combat original

Les Persona sont connus pour un système de combat mélangeant parfaitement le style old-school (tour par tour) et une modernité rafraîchissante. Ce cinquième épisode ne rompt pas avec la tradition. Vous avez la capacité de voyager dans des Palaces, lieux créés par des êtres appelé les “Rulers”. leur cœur perverti par différentes choses (folie, luxure, etc..) décline la réalité en un monde qui correspond à leur désir le plus profond. peuplé de créatures agressives, votre seul moyen de défense et un Persona, qui vous octroi pouvoir et technique (ainsi qu’une tenue). A vous de le manipuler pour frapper vos ennemis.

Le système de combat est en tour par tour, de surface assez classique il se révèle bien plus subtil et stratégique. Chaque technique de Persona consomme des SP ou des HP, elles sont aussi affiliées à un élément (les habitués reconnaîtront ces derniers). Chaque ennemi a lui aussi ses affinités, que vous devrez apprendre au passage.

Réaliser un attaque sur le point faible lui inflige non seulement plus de dégâts mais vous octroi une action supplémentaire (One More). Vous pouvez enchaîner une nouvelle attaque sur une autre cible ou passer la main (Baton Pass). Votre partenaire frappera plus fort. Sachez que ses techniques peuvent être enchaînées, générant des dégâts massifs ! Attention cependant, votre équipe a elle aussi des faiblesses, et si l’ennemi vous blesse dans ce sens, il pourra lui aussi faire une attaque supplémentaire !

Plus vous êtes proches de vos confidents, plus ces derniers interviendront plus souvent en combat (le Baton Pass en est un exemple), comme vous proposez de l’aide après une attaque pour déclencher un enchaînement (100% en critique). Ils impactent aussi vos fusions de Persona que nous verrons un peu plus bas.

En réalité tout est fait pour faire disparaître l’effet du tour par tour et cela rend les combats ultra dynamiques et plaisant (notamment via l’ajout des armes Airsoft, considérées comme de véritables armes à feu dans le Metaverse). Attention cependant, Persona 5 n’est pas facile et la moindre erreur est payée très chère, surtout lors des infiltrations des Palaces. D’ailleurs le Mementos (sorte de Palace public) permet de vous entraîner entre deux cibles pour réaliser quelques quêtes annexes (attention au Reaper !).

Pour finir, Joker peut faire fusionner des Persona pour en créer d’autres plus puissants. Suivant sa catégorie (représenter par vos confidents et la carte de tarot associés) certaines fusions gagneront des bonus, pouvant par exemple dépasser le niveau max de votre héros. Au fur et à mesure de l’aventure, vous débloquerez d’autres moyens de fusions (toutes aussi trash que la première) changeant encore la donne. A vous donc de créer votre (vos) Persona(s) parfait, ou simplement plus proche de votre style de jeu.

Un scénario prenant mais…

L’histoire de Persona 5 est conforme à ses prédécesseurs, si je ne la dévoile pas ici (j’en ai déjà trop dit je pense), c’est qu’elle est le cœur du jeu, bien plus que le système de combat ou les activités d’évolution de notre étudiant, au point que par moment on ne fait que ça, à lire les très nombreux dialogues  sans rien faire d’autres (d’où mon terme Novel RPG plus haut).

C’est pour moi le seul défaut du jeu, plusieurs fois je me suis retrouvé à être simple spectateur, ressentant la même chose que si je regardais un Anime (surtout au début). Heureusement que le scénario est sombre, profond et montre un Japon loin d’être idéal. La situation de Joker montre aussi les dégâts que la réputation (vraie ou fausse) provoque comme dégâts et de l’impuissance ou la connivence de certains face aux exactions de l’autre.

Persona 5 n’est pas un jeu pour tout le monde, que cela soit clair. Mais c’est un jeu riche, soigné comme on en voit rarement (tout est classe, les interfaces de menus, l’écran de fin de combat, le design) et le fait qu’il soit techniquement dépassé le rend encore plus uniques et finalement on n’a pas envie qu’il soit autrement.

C’est vraiment dommage qu’il ne soit pas traduit, il aurait pu toucher encore plus de personnes. Maintenant si vous êtes allergiques au blabla très fréquents ainsi qu’à la culture japonaise, vous ne pourrez apprécier le jeu à sa juste valeur. pour les autres il devrait déjà être chez vous.

NOTRE AVIS

19
20

BONS POINTS

  • Un scénario prenant et adulte
  • Un jeu bichonné
  • Un système de combat complet, faste et excellent (encore plus avec l'édition Royal)
  • 60 heures de jeu sans même se fatiguer (bien plus pour le “100%”)
  • Traduit en français (Royal Edition)

MAUVAIS POINTS

  • Parfois trop de blabla sans interactions du joueur
  • Peu accessible aux débutants
  • 5/10 si vous n’aimez ni le Japon ni sa culture

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